Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
I

Insecte (suite)

• Sens mécaniques ; l’ouïe. Le sens du toucher s’exerce par des sensilles (scolopidies) dispersés sur différentes parties du corps, particulièrement sur les antennes. Chez certains Insectes, des scolopidies spécialisés sont groupés en un organe auditif parfois très compliqué. Ces organes sont remarquablement développés chez les Insectes capables de produire des sons, comme les Sauterelles, les Grillons, les Cigales et certains Lépidoptères.


Organes reproducteurs

Sauf quelques rares exceptions, les sexes sont séparés chez les Insectes. Les ovaires sont formés par un faisceau de tubes, ou gaines, ovigères, dans lesquels se développent les ovules ; ces gaines débouchent dans deux trompes qui se réunissent dans un oviducte impair aboutissant à la poche copulatrice. Chez les mâles, les testicules, volumineux, sont composés de tubes nombreux s’ouvrant dans deux canaux déférents qui s’unissent en un canal éjaculateur entouré à son extrémité par un organe copulateur de forme très variable et souvent très compliquée. Dans les deux sexes, il existe des glandes annexes qui débouchent dans la partie terminale de l’organe génital.


Système endocrinien

Il existe un système assez compliqué de glandes à sécrétion interne. Les corpora allata sont deux très petites glandes placées de chaque côté du vaisseau dorsal, derrière le cerveau. À ces glandes sont associés les corpora cardiaca, qui sont deux corpuscules pairs ou fusionnés en une seule masse. Ces glandes jouent un rôle important dans la croissance des jeunes et la métamorphose. Les glandes prothoraciques, ou glandes ventrales, sont situées dans la partie ventrolatérale du prothorax ; elles produisent une hormone qui assure la mue. Enfin, on peut rapprocher du système endocrinien certaines cellules du cerveau (pars intercerebralis) qui sécrètent des neuro-hormones jouant un rôle de réactivation après chaque mue.


Développement et métamorphoses


Développement embryonnaire

L’œuf est entouré d’un chorion résistant perforé de micropyles qui permettent la pénétration des spermatozoïdes. Il renferme beaucoup de réserves nutritives (vitellus). L’embryon se forme sur une partie localisée du blastoderme, la bande germinative. Il effectue des déplacements, se retourne et s’enfonce dans le vitellus. Les appendices apparaissent d’avant en arrière, d’abord les antennes, puis les pièces buccales et enfin les pattes thoraciques.


Développement postembryonnaire

Entre sa sortie de l’œuf et son arrivée à l’état adulte, où il peut se reproduire, l’Insecte parcourt une période plus ou moins longue et subit des transformations variables. Dès l’éclosion, on peut déjà distinguer deux catégories d’Insectes. Les uns ressemblent beaucoup aux adultes, dont ils diffèrent surtout par l’absence des ailes et le non-développement des organes de l’extrémité abdominale (organe copulateur du mâle, oviscapte de la femelle). Ce sont les Insectes sans métamorphose (amétaboles) ou à métamorphoses incomplètes (hétérométaboles). Les autres sont des Insectes à métamorphoses complètes (holométaboles), qui sortent de l’œuf sous une forme complètement différente de celle de l’adulte ; c’est la larve, qui, après une vie plus ou moins longue, se transforme en nymphe, stade de repos qui donne naissance à l’Insecte parfait. Le stade larvaire dure généralement plus longtemps que le stade adulte ; le cas le plus typique est celui d’une Cigale d’Amérique qui ne vit que quelques semaines après une vie larvaire de dix-sept ans. Les larves montrent une diversité extrême tant dans leur morphologie que dans leurs mœurs. Leur étude constitue la partie la plus intéressante de la biologie des Insectes.


Facultés d’adaptation

Les Insectes montrent de remarquables facultés d’adaptation, qui leur ont permis de peupler tous les milieux, même ceux qui semblent impropres à toute vie animale ; on trouve des larves de Diptères dans des eaux thermales à 50 °C et dans les mares de pétrole autour des puits en Californie. On rencontre des Insectes depuis la forêt tropicale jusqu’aux steppes glacées de l’extrême Nord. Naturellement, ils sont plus abondants dans les pays chauds, et c’est là qu’on trouve les plus grands et les plus beaux Insectes.


Les Insectes de haute montagne

En montagne, des Insectes vivent et se reproduisent au-delà de la zone forestière, dans le voisinage des neiges éternelles, jusqu’à 6 000 m dans l’Himālaya. Les espèces en sont peu nombreuses, mais le nombre des individus est parfois extraordinaire. Les plus curieux sont certainement des petits Collemboles appelés « puces des glaciers ». Malgré leur très petite taille, ils couvrent parfois la glace jusqu’à la faire paraître noire et jouent un rôle important dans la faune des glaciers. Extraordinairement résistants au froid, ils sont à la base de la reprise de la vie animale après le dur hiver. Il faut aussi noter que certaines espèces d’Insectes communes dans les montagnes d’Europe à haute altitude se trouvent dans les plaines en Scandinavie.


Les Insectes aquatiques

Le bord des eaux douces est peuplé par de nombreux Insectes appartenant à tous les ordres, mais les formes complètement aquatiques sont aussi assez nombreuses. Il y a d’abord une quantité de larves de Diptères et de Coléoptères qui se trouvent aussi bien dans les eaux froides des torrents que dans les eaux saumâtres, thermales et même fortement polluées. Les Insectes aquatiques adultes se trouvent surtout chez les Coléoptères (Dytiques, Hydrophiles) et les Hétéroptères. Parmi ces derniers, les Gerris et les Hydromètres courent sur les eaux tranquilles, les Notonectes et Velia sont d’excellents nageurs, tandis que les Nèpes rampent au fond, sur la vase. Tous ces Insectes montrent des dispositions intéressantes de leur appareil respiratoire.

Un certain nombre d’Insectes vivent au bord de la mer, dans la zone balayée par les marées, mais on connaît aussi un Insecte réellement marin. C’est un petit Hétéroptère aquatique, voisin des Gerris (Halobates), qui se trouve en pleine mer, à plus de cent kilomètres des côtes ; il se fixe souvent sur les Algues flottantes et semble se nourrir des cadavres de petits animaux marins.