Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
I

induction électromagnétique (suite)

Quelques savants


Heinrich Emil Lenz,

physicien russe (Dorpat 1804 - Rome 1865). Il a énoncé en 1833 la loi donnant le sens des courants induits et observé en 1835 l’augmentation de résistivité des métaux avec la température.


Antoine Masson,

physicien français (Auxonne 1806 - Paris 1859). Dès 1834, il signala l’existence de l’extracourant de rupture. Avec Antoine Louis Breguet (1776-1858), il construisit en 1841 la première bobine d’induction.


Heinrich Daniel Ruhmkorff,

mécanicien allemand (Hanovre 1803 - Paris 1877). Il créa à Paris une fabrication d’appareils électromagnétiques et inventa la bobine d’induction à deux circuits isolés.

Indus (l’)

Fleuve d’Asie, tributaire de l’océan Indien.


La géographie


Le cours

« Indus » est la forme latinisée de Sindhu, nom sanskrit de ce fleuve, d’où est dérivé le nom même de l’Inde. Long de 3 180 km, l’Indus draine un bassin de 912 000 km2. Coulant d’abord dans les régions relativement arrosées de l’Himālaya, puis dans une plaine semi-désertique, c’est un fleuve qui présente certaines analogies avec le Nil.


Le cours montagnard

Long de 1 400 km, il est complexe et comporte plusieurs sections très différentes.

• La section tibétaine. Le fleuve naît sur les versants septentrionaux de la chaîne du Kailās, c’est-à-dire au nord de la ligne principale de partage des eaux himalayennes. Il rassemble à la surface du plateau tibétain, vers 4 500 m d’altitude, les eaux issues des glaciers du Kailās, coulant d’abord vers le nord. Dans cette section tibétaine (400 km), il coule paresseusement à travers les plaines herbeuses ; sa largeur atteint 75 m. Prenant la direction sud, il franchit la chaîne du Ladakh (prolongement topographique apparent du Kailās).

• La section du Ladakh. Après le confluent de la Gartang (vers 3 900 m), il coule dans une grande auge tectonique, l’auge Gartang-Indus, vers le nord-ouest. Au Ladakh, il suit une vallée au fond absolument plat, large de 3 km ; il est à 3 600 m d’altitude au voisinage de Leh.

• La Action du Baltistān. L’Indus s’engage alors dans des défilés, franchissant une seconde fois la chaîne du Ladakh et s’abaissant à 2 200 m à Skardū. Le palier de Skardū constitue un secteur calme. L’Indus y est large de 150 m, profond de plus de 2 m. Il s’écoule avec lenteur (environ 2 km par heure). Son débit à l’étiage (hiver) atteint 3 400 m3/s. Comme son affluent la Shigar, il se divise en bras qui enveloppent des îles verdoyantes.

• La section du Dārdistān. L’Indus s’engage de nouveau dans une vallée sinueuse et encaissée à travers le complexe montagneux du Dārdistān. Il atteint le niveau de 1 400 m au confluent de l’Astor, 1 210 m à celui de la Gilgit, 900 m dans la région de Sazīn, où le fond de la vallée s’élargit de nouveau. Dans cette section, il coule entre des versants escarpés hauts de 2 000 m.

• Le franchissement de l’Himālaya. Au coude de Banda-i-Sazīn, le cours s’infléchit brusquement vers le sud, et l’Indus s’engage alors, par des défilés gigantesques, dans le franchissement du Grand Himālaya et des montagnes du Kohistān.


Le cours de plaine

Sur environ 1 750 km, l’Indus coule sur un vaste piémont alluvial où l’épaisseur des dépôts dépasse 1 500 m. L’Indus est à 390 m d’altitude à Tarbela dans les Siwālik. Il franchit encore plusieurs seuils rocheux entre Attock et Kālābāgh, notamment celui de la Salt Range. Au barrage de Kālābāgh, le niveau minimal du fleuve (antérieur à la construction de ce barrage) est de 206 m ; il lui reste 1 500 km à parcourir. C’est alors un grand fleuve de plaine, que grossissent les affluents du Pendjab. Il franchit un dernier seuil rocheux à Sukkur, dans les calcaires du Kīrthar. Il coule dans une plaine d’inondation large de plusieurs kilomètres, bordé par des levées naturelles d’alluvions que l’on a renforcées pour prévenir les inondations et les divagations du fleuve. Dans son cours inférieur, celui-ci présente une largeur de 400 à 1 500 m, la moyenne étant de 600 m en saison sèche. Il se termine par un delta de 7 500 km2 (avec un rivage marin de 200 km) : c’est un vaste marécage, très peu utilisé par l’homme, à la différence du delta du Gange. Le cours actuel de l’Indus suit d’assez près les hauteurs du Kīrthar, à l’est. Mais il a beaucoup divagué pendant des milliers d’années ; et l’on reconnaît, en aval de Sukkur, un ancien tracé, maintenant suivi par la Nārā orientale (à 100-120 km à l’est du cours actuel) ; ce cours d’eau, alimenté par l’Indus, se termine dans les marécages du Rann de Kutch.


Le régime

Il est extrêmement irrégulier. Dans son bassin montagnard, qui couvre 400 000 km2 et qui est constitué en grande partie de régions arides transhimalayennes, l’Indus est alimenté par des torrents puissants. Sur sa rive droite : la Shayōq et son affluent la Nubra, la Saltoro, la Shigar et la Gilgit, qui descendent des énormes glaciers du Karakorum. Sur la rive gauche, plusieurs torrents himalayens : la Zāskār, la Drās, l’Astor. Dans son cours de plaine, l’Indus reçoit à droite la Swāt et la rivière de Kaboul (dans le bassin de Peshāwar), puis plusieurs affluents de la bordure iranienne. Mais les affluents du Pendjab sont beaucoup plus importants : la Jhelam, la Chenāb, la Rāvī, la Biās et la Sutlej (Satlej). Le rôle des affluents de haute montagne explique le régime. En hiver, dans une plaine aride soumise à une forte évaporation, le bas Indus ressemble moins à un fleuve qu’à une série d’étangs allongés, larges de 300 à 1 200 m, reliés entre eux par des canaux de faible profondeur. Les eaux commencent à monter en mars, atteignent leur maximum en août et baissent à partir de septembre. La largeur du fleuve en crue dépasse 1 600 m par endroits ; sa profondeur varie de 1 à 7 m ; sa vitesse atteint 13 km a l’heure (seulement 6 km en saison froide). Le débit passe d’un minimum de 560 m3/s à un maximum de 24 300 m3/s. Les crues sont parfois d’une brutalité redoutable.