Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
I

Indiens (suite)

Les transcriptions en caractères latins, par contre, abondent. Le texte le plus célèbre est le Popol Vuh, transcrit au milieu du xvie s. et découvert seulement au xviiie s. à Chichicastenango (Guatemala) par Fr. Francisco Ximénez (1666-1729), qui l’a traduit en castillan. En 1861, Ch. Brasseur de Bourbourg l’a mis en français. Ce texte est capital pour la connaissance de la mythologie quiché (langue maya).

Il existe d’autres textes importants, comme : le Memorial de Tecpán Atitlán, écrit en langue cakchiquel ; le Chilam Balam du xviiie s., dont l’intérêt est historique, religieux et astronomique ; les Anales de los Cakchiqueles ; le drame Rabinal-Achi (l’Homme de Rabinal), probablement préhispanique et transcrit en langue quiché seulement en 1850 d’après la tradition orale. Parmi les chroniqueurs, la Relación de las cosas de Yucatán de Fr. Diego de Landa (v. 1566) constitue une très riche source d’information.

Enfin, depuis le début du siècle, les anthropologues recueillent dans diverses régions (Chiapas, Yucatán, Guatemala) de nombreuses traditions orales merveilleusement conservées.


Le domaine quechua

La littérature en langue quechua avait un caractère soit officiel (textes des chroniques, récits épiques, œuvres de religion), soit populaire (le lyrique). Tous les textes ont été transcrits à l’époque coloniale.

Le théâtre est connu en premier lieu par l’Ollantay, drame préhispanique fixé au xviie ou au xviiie s., qui raconte, en près de deux mille vers, les amours difficiles du général Ollantay et de la fille de l’empereur Pachacútec. Dans le même genre littéraire, d’autres œuvres méritent intérêt : El polne más rico, comédie du xvie s., et Usca Paucar, drame religieux du xviiie s.

Le seul texte en langue populaire du xvie s. (v. 1598) est Dioses y hombres de Huarochirí, de grande importance pour la mythologie et les traditions anciennes.

La poésie est cultivée sous différentes formes : jailli (hymne), arawi (thèmes amoureux), wawaki (dialogue d’amour), taki (chanson de thèmes libres), wayñu (lyrique), qhashwa (joyeuse), aranway (humoristique), wanko (élégie). Elle est liée à la musique et à la danse.

De nombreux recueils de contes et de fables ont également été édités.


Le domaine guarani

Sous l’impulsion du P. José de Anchieta, des poésies ont été écrites en tupi au xvie s., et il est né un théâtre jésuite multilingue (tupi-portugais-espagnol), par exemple l’Auto representado na testa de São Lourenço. En dehors des traductions de textes religieux traditionnels, on doit citer les Sermones y exemplos en lengua guarani, écrits vers 1727 par Nicolás Yapuguay.

À l’heure actuelle, trois groupes guaranis gardent leurs traditions : les Chiripas, dont les deux genres poétiques kotyu et guau, à sujet amoureux et dans une langue parfois ésotérique, accompagnent les danses ; les Pai-kaio-vás, qui conservent quelques chants religieux ; les Mbyas, étudiés par L. Cadogan, qui a pu accéder aux mythes gardés secrets et contés dans Ayvu Rapyta (origines du monde, du langage, des hommes).

Le Paraguay connaît une littérature populaire en guarani : poésies et paroles de chansons, dont une grande partie paraît dans la revue mensuelle Ocara Poty Cue Mi, qui a dépassé deux cents numéros.

B. P.

 A. M. Garibay, Historia de la literatura náhuatl (Mexico, 1953-54 ; 2 vol.) ; Panorama literario de los pueblos nahuas (Mexico, 1963) ; La literatura de los Aztecas (Mexico, 1964) ; Poesía náhuatl (Mexico, 1964-65 ; 2 vol.). / J. Alcina Franch, Fuentes indígenas de Méjico (Madrid, 1956). / L. Cadogan, Ayvu Rapyta. Textos míticos de los mbyá-guaraní del Guairá (São Paulo, 1959). / J. Lara, La literatura de los Quechuos (Cochabamba, 1960). / A. Arias-Larreta, Precolumbian Literatures : Aztec-Incan-Maya Quiché (Jackson, Mississippi, 1964) ; Literaturas aborígenes de América (Buenos Aires, 1968). / D. Sodi, La literatura de los Mayas (Mexico, 1964). / L. Cadogan et A. López Austin, La literatura de los Guaraníes (Mexico, 1965). / J. M. Arguedas et F. Carillo, Poesía y prosa quechua (Lima, 1967). / M. León Portilla, Trece poetas del mundo azteca (Mexico, 1967).

indium

Corps simple solide métallique.


F. Reich (1799-1882) et Th. Richter (1824-1907) découvrirent l’indium en 1863 dans une blende (sulfure de zinc) de Freiberg, en Saxe.


État naturel

On trouve de l’indium dans tous les échantillons commerciaux d’étain et dans les blendes (mais il ne représente que rarement plus de 0,1 p. 100 dans ces minerais). Il n’y en a que 10–5 p. 100 dans la lithosphère.


Atome

L’indium a le numéro atomique 49 et est placé dans la colonne III B entre le gallium et le thallium. La structure électronique de l’état fondamental de l’atome est 1s2, 2s2, 2p6 3s2, 3p6, 3d10, 4s2, 4p6, 4d10, 5s2, 5p1. Son rayon atomique est 1,50 Å ; le rayon du cation In+3 est 0,81 Å. Les énergies des ionisations successives sont 5,8 eV, 18,8 eV et 27,9 eV.


Corps simple

L’indium est un métal mou qui fond à 156 °C et a une densité de 7,29. Il réagit de façon analogue à l’aluminium et au gallium, mais, contrairement à ces métaux, il n’est pas soluble dans les alcalis bouillants. On le prépare en le précipitant par le zinc d’une solution d’un de ses sels, ce qui correspond d’ailleurs aux valeurs respectives des potentiels normaux, d’une part, du couple Zn++/Zn avec – 0,8 volt et, d’autre part, du couple In+3/In avec – 0,34 volt.


Dérivés

On connaît presque exclusivement des composés attachés au nombre d’oxydation III (on connaît toutefois le monochlorure InCl). Il existe des dérivés halogènes complexes, tels que ceux de formule (InCl6), H2O. L’oxyde jaune In2O3 est facilement réduit en donnant le métal. Les propriétés sont très voisines de celles de dérivés du gallium et de l’aluminium.

H. B.

 A. I. Busev, The Analytical Chemistry of Indium (trad. du russe, Oxford, 1962).