Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
I

Inde (suite)

Le bouddhisme indien

V. bouddhisme.

 VÉDISME. Hymnes spéculatifs du Veda, traduits par L. Renou (Gallimard, 1957). / Le Véda, anthologie de textes, traduits par J. Varenne (Planète, 1966). / Mythes et légendes, traduits par J. Varenne (Gallimard, 1968). / Les Upanishads (A. Maisonneuve, 1949-1960, 20 vol. parus). / Upanishads du yoga, traduites par J. Varenne (Gallimard, 1971).
HINDOUISME. R. G. Bhandarkar, Vaisnavism, Saivism and Minor Religious Systems (Strasbourg, 1913 ; réimpr., Varanasi, 1965). / J. N. Farquhar, An Outline of the Religious Literature of India (Oxford, 1920 ; nouv. éd., Delhi, 1967). / M. Weber, Gesammelte Aufsätze zur Religionssoziologie, vol. II, Hinduismus und Buddhismus (Tübingen, 1920 ; nouv. éd., 1963). / L. Renou et J. Filliozat, l’Inde classique (Payot, 1949-1955 ; 2 vol.). / L. Renou, l’Hindouisme (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1951 ; 5e éd., 1970). / M. Eliade, le Yoga, immortalité et liberté (Payot, 1954 ; 2e éd., 1972). / J. Gonda, les Religions de l’Inde (Payot, 1962-1965 ; 2 vol.) ; Visnuism and Sivaism, a Comparison (Londres, 1970). / R. C. Zaehner, Hinduism (Oxford, 1962 ; 2e éd., 1966). / L. Dumont, la Civilisation indienne et nous (A. Colin, 1964) ; Homo hierarchicus (Gallimard, 1966). / D. D. Kosambi, The Culture and Civilization of Ancient India in Historical Outline (Londres, 1965 ; trad. fr. Culture et civilisation de l’Inde ancienne (Maspéro, 1970). / M. Biardeau, Clefs pour la pensée hindoue (Seghers, 1972).
JINISME. H. Jacobi, « Jainism » dans Encyclopædia of Religion and Ethics (Londres, 1914). / H. von Glasenath, Der Jainismus (Berlin, 1925). / W. Schubring, Worte Mahaviras (Göttingen, 1926). / Die Lehre der Jainas nach den alten Quellen dargestellt (Berlin, 1935) ; Der Jainismus (Stuttgart, 1964). / A. Guérinot, la Religion djaïna (Geuthner, 1926). / U. P. Shah, Studies in Jaina Art (Bénarès, 1955). / S. B. Deo, History of Jaina Monachism (Poona, 1956). / C. Della Casa, Il Giainismo (Turin, 1962) ; Jainism (Leyde, 1971). / R. H. Williams, Jaina Yoga. A Survey of the Mediæval Stravakacaras (Londres, 1963). / L. Alsdorf, les Études jaina. État présent et tâches futures (Collège de France, 1966).


Les littératures de l’Inde

Dans un pays de diversités géographiques, ethnologiques et linguistiques aussi marquées que celles qui existent en Inde, il est intéressant de constater à travers l’étude de ses littératures la puissance du courant spirituel et culturel qui assure à son peuple une unité et une permanence fondamentales. Depuis la plus haute antiquité jusqu’à nos jours, la littérature sanskrite a été le terrain extraordinairement fertile dans lequel la pensée indienne a plongé de profondes racines et dont elle s’est constamment nourrie. En dépit des invasions musulmanes (début du xie s.) et de leur influence culturelle, en dépit de la colonisation anglaise, qui devait historiquement durer près de trois siècles, l’Inde a su conserver une originalité et une personnalité qui lui sont propres. Le grand pouvoir d’assimilation de sa philosophie et son esprit de tolérance lui ont permis d’incorporer, en les transformant, l’essence de tous les principaux courants religieux qui se sont implantés sur son sol : bouddhisme, soufisme islamique et, jusqu’à un certain point, christianisme. Certes, la période moderne qui s’ouvre avec le xixe s. et surtout la période contemporaine marquent un tournant décisif dans l’optique indienne. Les idées occidentales, très nettement opposées aux conceptions et aux habitudes traditionnelles, créent de graves conflits moraux, qui s’expriment par la voix de jeunes écrivains parfois révoltés. Un certain déséquilibre s’ensuit, accentué quelquefois par la difficulté d’adapter les langues à l’expression de concepts étrangers correspondant à un mode de raisonnement marqué par une logique scientifique de type occidental. À travers la littérature sanskrite antique et classique et celle de l’époque médiévale en langues vernaculaires apparaîtront peu à peu, dans la période contemporaine, la continuité de l’élément indien et l’apport non indien qui tente de s’y amalgamer.


L’Antiquité


La littérature védique

Première étape de la littérature sanskrite, elle est impossible à dater avec précision, les premiers Veda semblent avoir été composés au milieu du IIe millénaire avant notre ère, au moment de la poussée aryenne vers l’Inde. Le Veda (savoir) rassemble toute une série de textes révélés, transmis par tradition orale (śrūti). Il comprend quatre saṃhitā, ou recueils d’hymnes, dont le Rigveda est le plus ancien. Ces hymnes ont été composés par des familles brahmanes et dédiés par elles à un dieu spécifique (Mitra, Varuṇa, Indra, etc.), phénomène naturel divinisé, ou au soma (plante sacrificielle). La composition s’est échelonnée sur une période de temps très étendue, et les hymnes ont connu des additions et des regroupements successifs. On les groupe en dix cercles (maṇḍala) comptant 10 462 strophes. Certains font place à quelques sujets profanes, tels l’hymne du mariage, la complainte du joueur, les dialogues de Yama et sa sœur Yamī ; d’autres contiennent des allusions historiques, mais la philosophie du Rigveda est constituée par les « Hymnes spéculatifs ». Ils traitent, par exemple, de la création du monde (I, 63), du mythe du géant et surtout du processus évolutif du Cosmos (X, 129) ou de la Parole. Le saṃhitā du Rigveda est fondamental, car sa pensée réunit les divers plans naturalistes, mythiques, ritualistes et sociaux autour desquels vont s’organiser tous les textes postérieurs qui marqueront si profondément la civilisation de l’Inde. Le deuxième Veda, le Sāmaveda, est composé principalement de vers tirés du Rigveda destinés à être chantés. Il contient des indications intéressantes sur la notation musicale, mais celle-ci est beaucoup plus tardive que la date de composition originale.

Le Yajurveda comprend cinq saṃhitā, le premier étant le Yajurveda « blanc », qui contient les formules sacrificielles, et les quatre autres le Yajurveda « noir » (commentaire en prose).