Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
I

inadaptée (enfance) (suite)

Les structures légères

Elles sont chargées du dépistage, de la prévention et du traitement sans que l’enfant soit enlevé de façon durable à son milieu familial.

Ce sont, en premier lieu, les instances de consultation, qui centralisent les éléments du dépistage, pratiquent le bilan, décident la prise en charge.

Lorsqu’il n’est pas nécessaire de séparer l’enfant de sa famille, ces structures légères en assurent le traitement et la rééducation ambulatoire. Elles sont aptes à prendre en charge à la fois l’enfant et ses parents, de façon à agir au niveau même du conflit pathogène ; elles assurent une aide régulière sous forme de psychothérapie, de rééducation instrumentale (orthophonique, psychomotrice) ou de rééducation pédagogique, en permettant à l’enfant de rattraper son niveau scolaire normal.

Les principaux organismes qui fonctionnent sur ce mode sont :
— les consultations d’hygiène mentale infantile, qui dépendent directement de l’administration préfectorale ;
— les centres médico-psycho-pédagogiques, qui dépendent soit de l’Éducation nationale, soit d’organismes privés sous contrôle public ;
— les consultations spécialisées hospitalières.

Il faut souligner non seulement que ces différentes instances ont à charge le bilan et l’organisation thérapeutiques, mais également qu’elles doivent, autour d’elles, susciter le dépistage et l’orientation précoces, et par cela constituer une prévention efficace de toutes les catégories d’inadaptation. Elles apparaissent comme la clé de voûte de l’organisation psychiatrique infantile, telle que nous la verrons en étudiant la sectorisation.

Mais la possibilité de prise en charge par ces instances exige déjà une certaine structuration du milieu capable d’en expliciter la demande : dans un milieu très perturbé et dans des domaines aussi flous que la prédélinquance, il s’est avéré nécessaire de mettre en place des équipes techniques qui vont au-devant de l’inadapté dans son milieu même ; ce sont, par exemple, les clubs de prévention, les équipes de rues, etc.

Au niveau des cas plus complexes, le bilan et l’orientation ne sont pas réalisables par les consultations même répétées et demandent l’observation de l’enfant en dehors du milieu familial ; c’est ce qui est réalisé soit dans les centres d’observation spécialisés et dans les services hospitaliers, soit, de plus en plus actuellement, sous forme de prise en charge temporaire dans un établissement quel qu’il soit.


L’externat

Il prend en charge l’enfant toute la journée et le rend à sa famille le soir. On distingue les externats médico-pédagogiques, qui prennent en charge les enfants d’âge scolaire, des externats médico-professionnels, qui prennent en charge les enfants d’âge postscolaire (au-dessus de seize ans) et les préparent à une activité professionnelle.

Ces établissements s’adressaient à l’origine à des déficients mentaux qui, théoriquement, n’avaient pas de gros troubles affectifs surajoutés et que l’on appelait des débiles homogènes.

Peu à peu, sous l’influence des travaux de Maud Mannoni en particulier, les notions classiques de débilité et d’arriération mentales ont été remises en cause.

De même, on a pris conscience du fait que les perturbations affectives graves, réunies sous le nom de psychose, pouvaient se traduire par des troubles globaux de la personnalité, des conduites et du comportement, sans, pour autant, prendre le masque d’un abaissement du quotient intellectuel. Ces enfants psychotiques d’intelligence normale sont incapables de suivre une scolarité habituelle ; leur environnement familial affectif est, de facto, extrêmement perturbé, et on ne peut espérer les prendre en charge efficacement que dans une structure extrêmement libre ayant d’importantes possibilités psychotérapiques et pouvant également intervenir au niveau de la famille ; c’est ce à quoi répondent les hôpitaux de jour. L’Éducation nationale a mis en place un nombre important de classes spécialisées, appelées classes de perfectionnement et qui devraient, dans leur vocation, prendre en charge les déficients légers et- moyens, c’est-à-dire ceux qui ne présentent pas de troubles affectifs graves associés.


Les structures prenant en charge l’enfant à temps complet

Toutes celles que nous venons d’envisager reposaient sur le maintien de l’enfant au sein de sa famille et souvent même de son milieu. Cela n’est pas toujours possible pour des raisons matérielles et surtout affectives : carences ou perturbations trop importantes du milieu socio-familial ; il a donc été nécessaire d’envisager des structures où l’enfant ou l’adolescent soit reçu à temps complet ou bien en dehors des heures de travail scolaire ou professionnel.

Pour les déficients mentaux, les internats médico-pédagogiques et médico-professionnels, souvent réunis maintenant en internats médico-éducatifs, répondent à ce but.

Pour les enfants et les adolescents présentant des troubles de la personnalité, des conduites et du comportement, regroupés sous le terme générique de « caractériels » (catégorie qui comprend notamment les prédélinquants et délinquants), il existe des structures plus diversifiées.

• Les internats de rééducation, ou centres de rééducation, ont succédé aux anciennes maisons de redressement. L’enfant ou l’adolescent y est pris à temps complet en rééducation, en traitement, en pédagogie et en formation professionnelle.

En sortant d’un tel établissement ou lorsque ses possibilités de vie familiale sont rompues, l’adolescent peut être pris en charge au niveau d’un foyer, soit un foyer simple ou foyer d’accueil, soit un foyer de semi-liberté s’il y est placé par décision judiciaire.

• Les placements familiaux consistent à confier un enfant en situation de carence familiale dans une famille nourricière rétribuée pour cela.


Les structures pour déficients mentaux adultes