Hou-pei (suite)
Wuhan était en 1960 la sixième ville chinoise avec 2 500 000 habitants. Il s’agit en réalité d’une agglomération groupant depuis 1950 sous un seul nom trois villes jusque-là distinctes : Hankou (Han-k’eou), au nord du confluent ; Hanyang, entre le Han et le Yangzijiang ; Wuchang (Wou-tch’ang), au sud du confluent. Le site de l’ensemble n’est pas très favorable à cause des dangers d’inondation dans une zone semi-amphibie ; la position, par contre, est remarquable, en plein cœur de la Chine traditionnelle, en relation facile par le Han avec Xi’an (Si-ngan), le Weihe (Wei-ho) et le Huanghe (Houang-ho), par le Xiangjiang (Siang-Kiang) avec le Guangdong (Kouang-tong) : cette position a été tout récemment pleinement valorisée par la construction d’un grand pont (1 810 m) routier et ferroviaire au-dessus du Yangzijiang. Ce fleuve est navigable jusqu’à Yichang (I-tch’ang), et la navigation de mer avec des navires de 10 000 t peut remonter jusqu’à Wuhan, qui est donc un grand port. Hankou est depuis longtemps un grand centre commercial ; les étrangers y eurent une concession de 1861 jusqu’en 1945. Wuchang est une ville ancienne ; ce fut un centre administratif muré jusqu’en 1928 : une usine textile fut créée hors des murs en 1900. Enfin, Hanyang a été un des premiers centres métallurgiques de la Chine. Un nouvel et considérable ensemble sidérurgique a été installé en 1952 à Wou-kang, à 8 km en aval de Wuhan, sur la rive gauche, ensemble intégré (hauts fourneaux, aciérie, laminoir) entièrement automatisé, qui produit 3 Mt d’acier. Grâce à Wuhan, le Hubei est une des plus dynamiques des provinces chinoises.
J. D.