Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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horticulture (suite)

L’arboriculture d’ornement

Elle comprend deux parties essentielles : la pépinière et l’étude des végétaux ligneux rustiques avec leur emploi dans les jardins, c’est-à-dire l’étude et l’emploi des arbres et arbustes capables de demeurer toute l’année en plein air sous nos climats sans abri ou seulement grâce à une légère protection contre les grands froids.

• La pépinière. C’est l’ensemble des terrains consacrés à la multiplication et à l’élevage des plantes jusqu’au moment où celles-ci seront suffisamment fortes pour être plantées à demeure ou livrées au commerce.

En France, les surfaces occupées par les pépinières sont les suivantes :
— pépinières ornementales 5 000 ha ;
— pépinières fruitières 2 300 ha ;
— pépinières forestières 2 500 ha ;
— pépinières viticoles 4 000 ha.

Il y a des pépinières dites « commerciales », conduites par des professionnels expérimentés, dont la production est réservée à la vente et des pépinières « privées », entreprises par des établissements publics ou privés (Eaux et Forêts, services horticoles des villes, hôpitaux, etc.) ou par des particuliers.

Il existe des pépinières dites « de multiplication », productrices de jeunes plants, comme on en trouve dans la vallée de la Loire (Angers et Orléans), et des pépinières dites « d’élevage », où la culture des arbustes et des arbres est poursuivie jusqu’au moment où ceux-ci ont acquis une force suffisante pour être utilisés dans les plantations.

La réussite exige un climat favorable, dont les caractéristiques extrêmes conditionneront le choix des espèces à cultiver, ainsi qu’un sol et un sous-sol de bonne qualité. Une bonne épaisseur de terre végétale est indispensable, car les arbres possèdent un système radiculaire développé ; une profondeur de 70 cm constitue un minimum, à la condition que le sous-sol ne soit ni imperméable, ni trop pauvre.

Les terres de consistance relativement légère conviennent aux pépinières de multiplication ; au contraire, les pépinières d’élevage réclament des terres plus fortes, dont le type est la terre franche.

Tous les végétaux n’ont pas les mêmes exigences. Les uns sont calcifuges, comme le Rhododendron et les plantes de terre de bruyère ; ils craignent le calcaire, qui les fait jaunir et chloroser.

Les autres végétaux sont calcicoles, c’est-à-dire qu’ils se plaisent dans les sols calcaires, comme le Buis, le Noisetier, etc.

Bien sûr, les réserves d’eau devront être étudiées et, si l’excès d’eau provoque l’asphyxie radiculaire, le défaut stoppe la végétation en été.

Organisation de la pépinière. Celle-ci sera d’un tracé simple, avec des allées rectilignes se coupant à angle droit et délimitant des parcelles régulières ou des carrés réservés aux pieds mères, à la culture proprement dite et à la multiplication, avec éventuellement des serres et des ombrières.

De nos jours, la culture en containers connaît un succès des plus justifiés.

Les pieds mères permettent la récolte des graines destinées aux semis ainsi que la prise de boutures et de greffons et l’exécution des diverses marcottes.

Chacune de ces opérations est adaptée à l’espèce cultivée et constitue une part importante des travaux réalisés à la pépinière. Il s’y ajoute les plantations et l’éducation des végétaux.

La formation des arbustes. Les arbustes à feuilles caduques se conduisent surtout en touffes et en petites tiges, plus rarement en pyramides ; les arbustes à feuilles persistantes se conduisent en touffes, en petites tiges et en formes géométriques taillées. Il en est de même pour les arbres fruitiers (v. arboriculture fruitière).

Dans le cadre de l’ornementation des jardins « à la française », les formes géométriques en cônes et en boules taillées régulièrement à la cisaille (If, Houx, Buis) feront l’objet de soins particuliers.

Afin d’être en mesure de livrer à la vente des sujets assez forts, le pépiniériste devra, tous les trois ou quatre ans, procéder à des déplantations en mottes pour les sujets à feuilles persistantes ou à racines nues pour ceux à feuilles caduques. À chacune de ces opérations, les distances de plantation seront de plus en plus grandes.

Depuis quelques années se développent les garden-centers ; ce sont des lieux de vente de produits horticoles axés principalement sur celle des végétaux (arbres, arbustes, plantes vivaces, bulbes, plantes à massifs).

C’est alors que le pépiniériste en est venu à la culture des végétaux en containers, sortes de récipients de plastique ou métalliques, de tailles variées, où sont élevées les plantes à la vente, de telle sorte que l’amateur puisse en faire l’acquisition en toute saison et surtout les planter dans son jardin avec une belle motte qui en assure la reprise.

Le mélange terreux devra être adapté à ce genre de culture ; il sera à base de sciure de bois, de terre de jardin, de sable et d’engrais chimiques.

• L’étude des végétaux. Elle exige la connaissance des principales espèces, dont les usages sont divers : constitution de massifs, de haies, de plantations d’alignement, de pergolas, avec opposition de coloris du feuillage et des fleurs en fonction des saisons. Les Conifères* forment un groupe d’arbres bien distincts, tant au point de vue botanique qu’à celui de l’ornementation. La plupart des espèces ont un feuillage persistant à l’exception du Mélèze, du Ginkgo et du Cyprès chauve.

Les espèces et les variétés actuellement cultivées sont, pour la plupart, à feuillage bleuté ou mordoré. Elles sont souvent naines et rampantes (Juniperus, Taxus et Cèdre nain). Toutes sont très décoratives et constituent l’essentiel des plantations réalisées dans les jardins modernes.

Les Cyprès et les Thuyas sont recherchés pour faire des haies, des rideaux de verdure ou des sujets taillés. Les autres espèces, Pins, Cèdres, Sapins, etc., de grand volume, sont réservées aux parcs ou disposées en groupe, voire en isolés sur les pelouses.