Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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horticulture (suite)

Les parcelles libres en hiver — car certaines seront occupées par les choux, les chicorées frisées, les choux de Bruxelles — seront labourées et fumées (fumier et engrais). Tout en adaptant la nature des engrais chimiques à celle des espèces, il faudra respecter l’équilibre 2,5-1-3,8 avec une intensité de 250 à 300 kg d’azote pur par hectare, dose qui sera diminuée en tenant compte des apports de fumier, et cela pour plusieurs récoltes par an.

Les engrais phosphatés et potassiques apportés au cours du labour d’hiver seront complétés en saison par des engrais azotés (sulfate d’ammoniac, ammonitrates, nitrates). Souvent, le jardinier a recours à des engrais complexes, où sont associés les éléments de base dans des rapports acceptables.

Les nombreux légumes dont la culture est possible seront choisis en fonction des besoins et des exigences culturales de chacun d’eux. Les nouvelles variétés ne manquent pas.

La protection sanitaire exige quelques précautions, et c’est là que l’amateur éprouvera le plus de difficultés, tant la gamme des pesticides est variée. Ceux-ci sont, pour la plupart, des produits dangereux, voire des poisons ; aussi faut-il se conformer aux recommandations formulées par les fabricants.


La culture des fleurs

Elle a pour objet essentiel l’étude de toutes les techniques qui concourent à l’obtention des fleurs*, que ces dernières soient destinées à l’ornementation des parcs et des jardins ou à celle des appartements (fleurs coupées). Elle est envisagée pour la production de plantes livrées en godets ou en pots, ou simplement cultivées en pleine terre, pour donner des récoltes de fleurs coupées (Roses, Pivoines, Dahlias, etc.). L’obtention des fleurs en dehors des périodes normales exige de la part des horticulteurs la mise en œuvre de techniques spéciales (forçage) et l’usage de matériels appropriés, comme les abris vitrés ou les serres chauffées.


Les fleurs pour le jardin

Professionnels ou amateurs devront prévoir des dates de semis ou de multiplication asexuée en fonction de la nature des espèces et du but recherché.

Les décorations estivales doivent être conçues avec des plantes annuelles, celles dont le cycle s’échelonne sur six à sept mois, telles que l’Œillet d’Inde, le Pétunia, la Balsamine, le Zinnia, la Sauge écarlate, ou Salvia. Ces plantes exigent un semis soit en terrines avec chaleur de fond et d’ambiance et réalisé dès janvier, soit simplement sous châssis avec couches naturelles ou électrique et un ou deux repiquages en godets et sous châssis. Quelques espèces, tel le Pourpier, se sèment directement en pleine terre, subissent un simple éclaircissage et sont utilisées pour la garniture des mixed borders en association avec les plantes vivaces.

Tous ces semis se réalisent de janvier à avril, avec un décalage d’un mois à l’avantage du Midi.

Il est également souhaitable d’associer aux plantes annuelles des bulbeuses d’été (Bégonia, Dahlia, Canna...) et des plantes molles (Fuchsia, Coleus, Pélargonium), qui se multiplient par division de souches au printemps ou par boutures prélevées sur des pieds mères cultivés à cet effet ou prises dans les massifs en été. Les décorations hivernales et printanières doivent être faites avec des plantes bisannuelles, dont le cycle végétatif s’échelonne sur deux années : semis en juin-juillet, puis repiquage en pleine terre et mise en place dès octobre dans le Midi et au printemps ailleurs.

Dans le Midi (régions de Nice et de Cannes), ces plantes constituent l’essentiel des décorations d’hiver : Giroflées, Myosotis, Pâquerettes, Primevères des jardins..., souvent associés à des bulbeuses de printemps (Tulipes, Jacinthes, Narcisses, Iris de Hollande, etc.), dont la mise en terre, en profondeur, est réalisée en préambule à la plantation des plantes bisannuelles.

Dans le Centre et la région parisienne, ces mêmes espèces sont cultivées de la même façon, mais mises en place seulement au printemps, après les grands froids. Il convient de tenir compte des coloris des unes et des autres : Tulipes rouges et Primevères jaunes, etc.

Les décorations d’automne sont en général réalisées en tous lieux avec des Chrysanthèmes à petites et à grosses fleurs ; au printemps, avant la mise en place des plantes d’été ou annuelles, se plantent des Schizanthus, des Cinéraires, des Nemesias, etc., tous obtenus par semis, avec plusieurs repiquages et rempotages.

En toute saison, il est possible d’utiliser des plantes vivaces, dont la vie s’échelonne sur de nombreuses années et qui fleurissent, suivant les espèces, à diverses périodes de l’année.

Les unes sont dites « de printemps » : Arabis ou Corbeille-d’argent, Alyssum ou Corbeille-d’or, Aubrietia, Arabatte, Aster des Alpes, Œillet mignardise, Iris nain, Pivoine, etc. Les autres, dites « d’été » ou « d’automne », comme les Asters, l’Hoteia, le Bleuet, le Pied-d’alouette, la Gaillarde, le Gypsophile, la Grande Marguerite, le Lupin, etc., se multiplient soit par boutures d’extrémités de tiges bien aoûtées, faites en été, soit par division de touffes, faite au printemps pour toutes les espèces qui fleurissent en été et en automne, et en cette dernière saison pour celles qui fleurissent au printemps.

Deux exceptions confirment la règle : la Pivoine et l’Iris des jardins, qui se multiplient par division de souches rhizomateuses, faite après la floraison, soit en juillet.


Les fleurs coupées destinées à la décoration des appartements

Elles se cultivent en plein champ, sur de vastes espaces, et là il est possible, en fonction des saisons, d’utiliser des plantes bisannuelles (Giroflées, Soucis, bulbeuses de printemps, etc.), des plantes annuelles (Reine-Marguerite, Cosmos, Rose d’Inde, Zinnia, etc.) et le plus souvent des bulbeuses d’été (Glaïeul, Dahlia, etc.) ou des plantes vivaces mises à grand écartement, à 1 m × 0,80 m et 1,25 m × 1,50 m, que ce soient des Pivoines ou des Dahlias, ces derniers étant soumis à l’éboutonnage afin d’obtenir des tiges florales assez longues, aptes à la mise en vases.

Ces diverses espèces seront multipliées comme celles qui ont été signalées dans le cadre de la décoration des jardins (semis, bouturage et division de touffes). Si l’on recherche des récoltes en dehors des dates de récolte normales (Noël, Pâques, etc.), il faut faire appel aux cultures forcées, établies sous serre.

Quel que soit le mode de culture adopté, les fleurs doivent être récoltées le matin de bonne heure ou le soir à la fraîcheur, mises dans de grands bassins et, si possible, à basse température, entre + 2 et + 4 °C. Puis ce seront les opérations de triage et de calibrage et la mise en marché.