Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

hormone (suite)

Hormones pancréatiques

Le pancréas* est une glande mixte dont la sécrétion endocrine comprend trois hormones principales :
— l’insuline*, hormone hypoglycémiante ;
— le glucagon, hormone hyperglycémiante produite par les cellules α des îlots de Langerhans (c’est un polypeptide de poids atomique 3 480 environ et comprenant 29 aminoacides, dont 15 différents. Il transforme le glycogène en glucose dans le foie, produisant à dose très faible une hyperglycémie élevée, de durée variable. Son action est inverse de celle de l’insuline, mais non pas antagoniste, car non inhibitrice.. On l’utilise dans le coma insulinique, comme adjuvant dans les traitements par l’insuline et comme préventif de l’hypoglycémie) ;
— l’hormone lipocaïque, polypeptide de poids atomique relativement peu élevé, qui s’oppose à toute surcharge lipidique et qui est prescrit par voie orale dans les stéatoses, la néphrose lipidique, l’obésité, le psoriasis.

Telles sont les hormones qui conditionnent les divers métabolismes. Il faut se garder de considérer isolément l’action de chacune d’elles, car leur sécrétion, en général sous la dépendance de l’hypophyse, est également soumise à de nombreuses interactions, qui s’expliquent par la similitude de constitution de nombre d’entre elles. La thérapeutique hormonale s’est substituée à l’opothérapie, d’abord comme médication substitutive, puis comme médication symptomatique ou inhibitrice. Toutefois, les hormones restent d’un maniement difficile en raison de leurs actions secondaires et du danger de surdosage ; le prescripteur doit tenir compte du phénomène très général d’autorégulation selon lequel l’apport d’une hormone freine le fonctionnement de la glande qui la sécrète.

Les précurseurs de l’hormonologie : Bayliss et Starling

Les deux physiologistes anglais William Maddock Bayliss (1860-1924) et Ernest Henry Starling (1866-1927) ont laissé de nombreux travaux concernant la physiologie digestive et cardiaque.

En 1902, ils découvrirent la substance capable de déclencher la sécrétion pancréatique, qu’ils nommèrent sécrétine. Ils introduisirent le terme d’hormones (1905) pour désigner toutes les substances qui, comme la sécrétine, agissent à distance, par voie sanguine, sur un organe à seule fin de réguler ses fonctions normales.

Grâce à une expérience effectuée en 1894 sur un chien par un élève du physiologiste I. P. Pavlov*, I. Dolinski, on savait que l’excitant principal du suc pancréatique était le passage dans le duodénum d’une solution acide.

Par quel mécanisme se faisait la corrélation entre la sécrétion pancréatique et le contact acide du duodénum ? À l’époque, les physiologistes ne connaissaient guère que les régulations nerveuses, et leurs recherches étaient dirigées tout naturellement vers la découverte d’une voie anatomique qui aurait été le circuit de l’arc réflexe. Pavlov lui-même pensait que le point de départ de l’excitation se situait au niveau des terminaisons nerveuses de l’intestin.

Le grand mérite de W. M. Bayliss et de E. H. Starling fut de démontrer que ce mécanisme se déroulait en dehors de toute participation nerveuse. À cet effet, ils reprirent l’expérience de I. Dolinski en veillant à sectionner toutes les voies nerveuses du pancréas ainsi que celles d’une anse duodéno-jéjunale, sur laquelle ils appliquèrent une solution acide. Dans ces conditions, ils obtinrent la même sécrétion que celle de I. Dolinski. La démonstration humorale de la sécrétion pancréatique était réalisée.

Il restait à prouver que cette sécrétion n’était pas due à l’acide lui-même, mais que celui-ci induisait une substance excitant spécifiquement les cellules glandulaires pancréatiques. Les deux savants montrèrent d’abord que la nature de l’acide était sans importance (le même résultat fut obtenu avec des acides aussi différents que les acides citrique, lactique, phosphorique, etc.), ensuite que l’acide n’était efficace qu’au niveau du duodénum ou, tout au plus, jusqu’au tiers supérieur de l’intestin grêle. Enfin et surtout, ils préparèrent un extrait de sécrétine qui, même très peu purifié, permit, en l’injectant dans le sang de l’animal, d’induire une sécrétion abondante de suc pancréatique.

Il fallait bien admettre alors que l’acide avait transformé une substance duodénale inactive, la prosécrétine, selon le terme de Bayliss et de Starling, en une forme active, la sécrétine, capable d’induire spécifiquement la sécrétion pancréatique. Pour la première fois, une corrélation hormonale était démontrée expérimentalement.

B. M.

R. D.

➙ Adrénaline / Endocrinologie / Hypophyse / Insuline / Œstral (cycle) / Ovaire / Pancréas / Parathyroïde / Physiologie / Surrénal / Testicule / Thyroïde.

 P. Rey, les Hormones (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1941 ; 10e éd., 1969). / G. Pincus, K. V. Thimann et E. B. Astwood, The Hormones : Physiology, Chemistry and Applications (New York, 1948-1964 ; 5 vol.). / C. D. Turner, General Endocrinology (Philadelphie, 1956 ; 4e éd., 1966 ; trad. fr. Endocrinologie générale, Masson, 1969). / H. Elmaleh, Glandes endocrines et régulation hormonale (Dunod, 1969). / H. P. Klotz (sous la dir. de), les Hormones et le comportement (Expansion scientifique fr., 1970). / R. Vokaer (sous la dir. de), Mécanismes d’actions intracellulaires des hormones (Masson, 1970).

horoscope

Pour le moment exact où commence un cycle quelconque (naissance, retour solaire, conjonction de planètes), droite d’horizon joignant le lieu terrestre concerné au degré zodiacal qui se lève à l’est et dit, pour ce motif, degré ascendant.



Historique

L’étymologie du mot horoscope confirme sa nature purement géométrique, puisque les termes grec et latin (hôroskopos et horoscopus) ont pour sens commun « observation de l’heure » ; d’où regard vers le point le plus oriental du zodiaque. Cette signification limitée a été notamment exprimée dans le passé par Marcus Manilius (ier s. apr. J.-C.), par Clément d’Alexandrie et Empiricus (iie s. apr. J.-C.), par Porphyre (234-305), par Julius Firmicus Maternus (ive s. apr. J.-C.). Certains auteurs modernes utilisent quelquefois le mot horoscope en lui attribuant une signification élargie, telle que thème astrologique, voire interprétation d’un thème astrologique.