Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

Horace (suite)

 W. Wili, Horaz und die augusteische Kultur (Bâle, 1948). / E. Fraenkel, Horace (Londres, 1957). / P. Grimal, Horace (Éd. du Seuil, coll. « Microcosme », 1958) ; Essai sur l’« Art poétique d’Horace » (S. E. D. E. S., 1968). / J. Perret, Horace (Hatier, 1960). / C. Decker, Das Spätwerk des Horaz (Göttingen, 1963). / J.-M. André, Mécène, essai de biographie intellectuelle (Les Belles Lettres, 1968). / D. Gagliardi, Orazio e la tradizione neoterica (Naples, 1971).

horaire de travail

Répartition dans le temps de la présence des collaborateurs de toute entreprise publique ou privée.



La situation classique et ses conséquences

L’avènement de la civilisation industrielle au xxe s. a conduit l’ensemble des pays développés à adopter des horaires de travail à peu près identiques, où l’on recherchait à la fois productivité dans l’entreprise et synchronisation entre les différents secteurs en relation les uns avec les autres. Les premiers aménagements consentis par les dirigeants des entreprises, sous la pression des syndicats, ont consisté en une réduction de la durée de travail journalière (réduction du nombre d’heures) et annuelle par le paiement de congés (d’abord hebdomadaires le dimanche, puis le samedi et annuels de 1 à 4 semaines). D’autres causes intimement liées au développement industriel sont venues renforcer l’attention portée à l’aménagement des horaires.

On a calculé en France que, si les entreprises décalaient leurs consommations maximales d’énergie électrique les unes par rapport aux autres, la société distributrice, en l’occurrence Électricité de France, pourrait réduire ses coûts en équipement supplémentaire de 50 p. 100. La concentration urbaine, née de l’industrie, a entraîné des conséquences néfastes tant pour les nations que pour les employeurs et les salariés. Les transports coûtent très cher en équipements excédentaires, en hommes et en matériel, pour assurer les pointes, en temps passés non productifs, en insécurité (accidents de la circulation), en fatigue pour les travailleurs.

Ces pointes sont très fortement ressenties sur un plan journalier, mais elles existent aussi, surtout en France, sur un plan annuel. Le non-étalement des congés provoque un arrêt complet de l’équipement industriel français pendant un mois, tandis que les équipements touristiques sont alors saturés, mais vides le reste du temps.


Les solutions possibles

Poussées bien souvent par les pouvoirs publics, les entreprises ont essayé de mettre en œuvre différentes solutions.


Journée continue

Vers 1957, en France, les plus « audacieux » se sont lancés dans la journée continue. L’adoption en a été assez lente, car elle se heurtait surtout, en dehors de la région parisienne, à une habitude française très solidement ancrée, le déjeuner de midi, soit d’affaires, soit en famille. Là où elle a été introduite avec prudence et après une consultation du personnel, la journée continue a vite rencontré le succès. Elle permet, en effet, d’éviter les heures de pointe de la circulation et laisse plus de place, en fin d’après-midi, à la vie de famille. Pour l’entreprise, elle entraîne d’une part une meilleure productivité, car le rythme de travail est plus soutenu, sans coupure trop importante, et d’autre part une réduction des frais généraux. Elle suppose un aménagement des pauses, l’organisation sur place du repas de midi, qui exige des soins tout particuliers à apporter aux locaux réservés à la cantine, ainsi que la mise à disposition, si cela est possible, de crèches pour les mères de famille. Elle peut s’organiser de deux façons : soit par blocage d’horaire (l’entreprise est ouverte seulement de telle heure à telle heure), soit par décalage d’horaires (travail en équipe par roulement).


Blocage des heures de travail

D’autres pays, notamment les États-Unis, ont commencé à pratiquer un blocage des heures de travail sur moins de jours. Certaines entreprises ont adopté la semaine de 4 jours de 10 heures. Parfois, les dernières heures sont payées en heures supplémentaires. Des compagnies d’assurances sont allées jusqu’à la semaine de 3 jours de 12 heures. Ces aménagements entraînent une réduction des frais généraux par une augmentation de la capacité de production, un recrutement plus facile et une notable réduction de l’absentéisme. Les salariés qui bénéficient de ce système estiment qu’ils « redécouvrent la vie de famille », disposant de plus de temps pour se consacrer à des activités de recyclage ou à des passe-temps sportifs et culturels. Ils ont également moins de frais de transport. Les détracteurs du système objectent la possibilité pour cette méthode d’être néfaste à la santé. Ils craignent également que certains s’orientent soit vers la recherche d’un second emploi, soit vers l’exécution de travail « noir » (non déclaré).


Horaire flottant

Appelé encore travail à la carte, l’horaire flottant a été essayé avec succès notamment en Allemagne et en Suisse. Les applications les plus faciles sont faites dans les administrations, les transports, les banques, les assurances, les petites entreprises artisanales ou commerciales.

Le principe de l’horaire flottant est fondé sur la possibilité pour chacun de fixer ses horaires de début et de fin de travail à son gré, à l’intérieur d’heures extrêmes, soit à l’avance (par mois, par semaine), soit même journalièrement. Si la norme journalière est dépassée ou non atteinte, les compensations sont calculées et régularisées par semaine, par mois ou par trimestre.

Dans ce système, l’élément prépondérant est l’accomplissement effectif de la tâche confiée et non l’instant précis auquel cette tâche est réalisée. Les collaborateurs se sentent responsables de leur travail. Il y a parité entre tous les travailleurs et partage des responsabilités individuelles et collectives. Si elles étaient élargies, ces dispositions pourraient réduire les problèmes de pointe de circulation. Sur le plan de la santé, chacun peut adapter son horaire en fonction d’un rythme personnel. La mise en place de l’horaire flottant suppose la réalisation d’un certain nombre de conditions préalables et d’aménagement, dont les plus importantes sont l’analyse des postes de travail, l’analyse des exceptions à prévoir (pompiers, standardistes, portiers), la mise en place et le rodage d’appareils de contrôle (horloges), l’exécution d’études et d’analyses statistiques, etc. Enfin, des essais ont été faits en France, par régions ou par villes, pour désynchroniser et harmoniser les horaires en les répartissant par grands groupes : industries, bâtiments, services publics, commerces, etc. L’évolution est malheureusement assez lente, car personne ne veut faire figure de pionnier dans ce domaine.

F. B.

➙ Entreprise / Fabrication / Personnel / Travail.