Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

Honegger (Arthur) (suite)

• Œuvres lyriques et oratorios : Pâques à New-York (1920) ; le Roi David (1921) ; Judith (1925) ; Antigone (1927) ; Amphion (1929) ; les Aventures du roi Pausole (1930) ; Cris du monde (1931) ; Sémiramis (1933) ; Jeanne d’Arc au bûcher (1935) ; l’Aiglon (en collaboration avec Jacques Ibert, 1936) ; les Petites Cardinal (en collaboration avec J. Ibert, 1937) ; la Danse des morts (1938) ; Nicolas de Flue (1940) ; Une cantate de Noël (1935).

• Ballets : Skating-Rink (1921) ; Sous-marine (1924) ; les Noces d’Amour et de Psyché (1930) ; le Cantique des cantiques (1938) ; l’Appel de la montagne (1943) ; Chota Rostaveli (en collaboration avec Aleksandr Nikolaïevitch Tcherepnine et Tibor Harsányi, 1945), etc.

• Musiques de scène : le Dit des jeux du monde (1918) ; les Mariés de la tour Eiffel (en collaboration avec les « Six », 1921) ; Phaedre (1926) ; le Soulier de satin (1943), etc.

• Écrits : Incantations aux fossiles (Lausanne, 1948) ; Je suis compositeur (Paris, 1951).

Y. de B.

 Roland-Manuel, A. Honegger (Sénart, 1925). / A. George, A. Honegger (Aveline, 1926). / W. Tappolet, Arthur Honegger (La Baconnière, Neuchâtel, 1939 ; nouv. éd., 1957). / J. Bruyr, Honegger et son œuvre (Corrêa, 1947). / M. Delannoy, Honegger (Horay, 1955). / J. Matter, Honegger ou la Quête de joie (Foetisch, Lausanne, 1956). / A. Gauthier, Arthur Honegger (E. I. S. E., Lyon, 1957). / M. Landowski, Honegger (Éd. du Seuil, 1957). / P. Meylan, René Morax et Arthur Honegger au théâtre du Jorat (Éd. du Cervin, Lausanne, 1965). / J. Feschotte, Arthur Honegger (Seghers, 1966).

Hongkong

En chinois Xianggang (Hiang-kang), colonie britannique en bordure de la Chine (Guangdong [Kouang-tong]) ; 1 034 km2 ; 4 039 000 hab. Capit. Victoria.


La colonie présente dans les agglomérations de Victoria et de Kowloon un des plus extraordinaires paysages urbains qui soient au monde. Elle vit également dans d’exceptionnelles conditions, important 80 p. 100 de sa nourriture, qui vient en grande partie de la République populaire de Chine, et exportant 90 p. 100 de sa production industrielle.


Le paysage

Accrochée au flanc sud de la République populaire de Chine, la colonie comprend, au nord, une petite péninsule, très découpée, la péninsule de Kowloon, et de nombreuses îles et îlots, dont la grande île de Lan Tao, qui est presque vide, et, surtout, face à la péninsule, l’île même de Hongkong. Le paysage est celui de la Chine méridionale, un paysage contrasté, accidenté de basses montagnes : Victoria Peak, dans l’île de Hongkong, qui domine immédiatement Victoria, atteint 550 m ; Lan Tao Peak, dans l’île de Lan Tao, 936 m ; Tai Mo Shan, dans la péninsule, 958 m. Il n’existe pas de vraie plaine, mais des vallées largement remontées par la marée et occupées encore partiellement, à leur débouché dans la mer, par la mangrove. Ces montagnes donnent un relief littoral émietté : îles et îlots sont très découpés, et la péninsule, elle-même, est, à l’est, presque coupée en deux par le Tolo Channel, qui pénètre profondément à l’intérieur des terres. Les granités ont donné, sous un climat chaud (minimum de janv., 13,8 °C) et presque constamment humide (2 158 mm de pluies annuelles et seulement trois mois assez secs d’octobre à décembre), d’épais sols ferralitiques, de médiocre valeur, sans nappe phréatique utilisable : l’île de Hongkong n’a pas d’eau. La forêt originelle a, depuis longtemps, disparu, et, en dépit des efforts britanniques, les montagnes sont surtout couvertes de savanes. Contrairement aux villes chinoises, presque toujours construites en terrain plat, Victoria et Kowloon sont donc en site très accidenté, malcommode mais admirable.

Le port est excellent : entre la péninsule et l’île de Hongkong, le bras de mer fournit sur 42,5 km2 une rade profonde (Victoria Harbour), que le Victoria Peak abrite bien des redoutables typhons : on y pénètre par l’est (Lei U Mun). Il n’y a pas d’arrière-pays avoisinant, mais la position de ce port, immédiatement à l’est de l’estuaire de la Pearl River (en chinois Zhujiang [Tchou-kiang]), permet, par celui-ci, d’atteindre Canton*, qui fut longtemps le seul port chinois ouvert aux étrangers.


L’implantation

La Compagnie anglaise des Indes orientales était, depuis 1681, installée dans la ville portugaise de Macao, à l’ouest de l’estuaire de la Pearl River, précisément pour commercer avec Canton ; pendant la « guerre de l’Opium », déclenchée en 1839, elle se réfugia dans l’île de Hongkong ; cette île, « très riche en granite et en eau salée », fut acquise par la Grande-Bretagne en 1842, au traité de Nankin : elle avait alors environ 5 000 habitants (pêcheurs, carriers, cultivateurs et pirates). En 1860, à la convention de Pékin, l’extrémité sud de la péninsule, où se trouve une petite ville fortifiée, Kowloon, refuge du dernier empereur Song, fut cédée également à la Grande-Bretagne : la vieille ville de Kowloon a toujours un statut spécial. Enfin, en 1898, à la nouvelle convention de Pékin, la plus grande partie de la péninsule et 75 îles dont Lan Tao furent louées à la Grande-Bretagne pour 99 ans (l’ensemble constituant les New Territories) ; la population était ici plus nombreuse, avec des villages fortifiés et même des petites villes peuplées de Cantonais, et aussi des villages de Ḥakkas (venus du Hunan [Hou-nan]).


Les fonctions

De 1842 à 1941, pendant un siècle, Hongkong fut, à la fois, une base navale et un port d’entrepôt : base navale avec une importante garnison (les terrains militaires sont encore nombreux) ; port d’entrepôt grâce à ses qualités naturelles, à son importance bancaire (The Hongkong and Shanghai Banking Corporation) et à son statut de port franc (Hongkong recevait des marchandises du monde entier, les stockait et commerçait avec la Chine [40 p. 100 du trafic en 1938] — bien que Shanghai fût, à cet égard, beaucoup mieux placé et plus actif — et plus encore avec l’Asie du Sud-Est, où son rôle, concurrençant celui de Singapour, s’étendait jusqu’au Bornéo-Septentrional). Grâce aux communautés chinoises des mers du Sud, le commerce était fort actif, commerce de gros et de détail ; par contre, l’industrie était réduite : chantiers navals et industrie cotonnière, à partir de 1930. La population, grossie par un premier afflux de 500 000 réfugiés entre 1937 et 1941, atteignait cette dernière année 1 500 000 habitants. En décembre 1941, Hongkong fut prise par les Japonais et, en 1945, n’avait plus que 500 000 habitants, les autres ayant émigré.