Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

holographie (suite)

Dennis Gabor

Physicien britannique d’origine hongroise (Budapest 1900). Il a reçu le prix Nobel de physique en 1971 pour son invention de la méthode holographique (1948) et son développement rendu possible dès l’emploi du laser. Ses autres travaux concernent les lentilles magnétiques et la théorie de l’information.

J.-C. P.

 M. Françon, l’Holographie (Masson, 1969). / J.-C. Viénot, P. Smigielski et H. Roger, Holographie optique (Dunod, 1971).

Holostéens

Super-ordre de Poissons osseux Actinoptérygiens, intermédiaires entre les Chondrostéens (Esturgeons), plus primitifs et plus anciens, et les Téléostéens (la majorité des Poissons osseux actuels), plus évolués et phylogénétiquement plus récents.


Les Holostéens comprennent surtout des formes fossiles et sont représentés par les genres actuels Lepisosteus et Amia, tous deux dulcicoles.

En fait, les Holostéens constituent moins un super-ordre des Actinoptérygiens qu’un moment de l’évolution de ce groupe à partir des Paléoniscoïdes du Dévonien. Les formes fossiles, intermédiaires entre les Chondrostéens et les Téléostéens, s’opposent à ce qu’on puisse donner de ce groupe une définition précise. Louis Agassiz (1807-1873), en 1834, avait créé, pour ces Poissons osseux « Prétéléostéens », le terme de Ganoïdes, à cause de la structure particulière de leurs écailles, recouvertes de « ganoïne », mais ce terme, qu’on pourrait également appliquer aux Brachioptérygiens (Polyptères) et aux Crossoptérygiens, n’est plus employé.

Les Holostéens apparaissent et se diversifient très vite au Trias, ont leur apogée au Jurassique et survivent quelque peu au Crétacé ; les dernières formes, à l’exception des genres actuels, s’éteignent au début de l’ère tertiaire. Les écailles sont « ganoïdes », épaisses, rhombiques, à fort revêtement d’émail, comme chez les Lépisostées, ou plus minces, circulaires et proches du type élasmoïde (caractéristique des Téléostéens), comme chez l’Amie.

Le squelette montre, par rapport à celui des Chondrostéens, une ossification plus poussée, et le maxillaire devient libre : les vertèbres s’ossifient également davantage, mais en rappelant plutôt celles des Stégocéphales (Amphibiens fossiles) que celles des Téléostéens. La nageoire caudale reste hétérocerque dans sa structure, mais est souvent homocerque dans sa forme.


Le Lépisostée

Le Lépisostée (Lepisosteus osseus) est le type de la famille des Lépisostéidés, connue depuis le Crétacé. Comme l’Esturgeon, ce Poisson donne une idée de ce qu’étaient les Ganoïdes, habitants des eaux du début de l’ère secondaire. Il renferme un nombre important de caractères archaïques, dont le plus visible est cette armure d’écailles rhombiques épaisses et contiguës, qui ont valu son nom au genre ; la mandibule comporte encore sept os distincts, la caudale est hétérocerque ; l’intestin comporte, comme celui des Requins, une valvule spirale, réduite il est vrai ; enfin, la vessie gazeuse a une irrigation de type pulmonaire.

Les Lépisostées vivent dans les eaux douces d’Amérique, du Canada à Panamá. Ce sont de redoutables prédateurs, comparables aux Brochets et même à l’Alligator pour l’espèce la plus grande (Lepisosteus tristœchus), qui peut atteindre 3 m de long ; le corps est allongé ; dorsale et anale sont reportées dans la partie postérieure du corps, comme chez le Brochet ; c’est là une disposition qu’on rencontre chez les chasseurs à l’affût, capables de fondre très vite sur leurs proies. Le museau forme un bec allongé armé de dents pointues qui s’engrènent entre elles d’une mâchoire sur l’autre. Ces Poissons montent en surface à intervalles réguliers pour avaler de l’air. La reproduction a lieu au printemps. Des gros œufs, collés aux pierres, sort un alevin alourdi de son vitellus, qui se fixe aux plantes par une ventouse. On connaît huit espèces de Lépisostées, dont une vit en Chine.


L’Amie

L’Amie (Amia calva) est l’unique espèce de la famille des Amiidés, connue depuis le Jurassique. Elle a certains des caractères archaïques des Lépisostées, mais montre des acquisitions de type « Téléostéen », comme les écailles de type cycloïde ou la présence d’un myodome, où s’insèrent les muscles moteurs oculaires. L’Amie ressemble d’ailleurs assez à un Téléostéen et un examen rapide la classerait au voisinage des Carpes, dont elle a également le mode de vie. L’Amie peut toutefois atteindre 50 à 70 cm et se nourrit de proies volumineuses : Grenouilles, Écrevisses, Poissons... On la rencontre dans les eaux calmes d’Amérique du Nord, des Grands Lacs au Texas. Elle monte en surface, à intervalles réguliers, prendre de l’air, dont elle emplit sa vessie natatoire, capable, comme celle des Lépisostées, d’assurer des échanges respiratoires. La reproduction a lieu au printemps : les mâles, plus nombreux que les femelles, construisent des nids d’herbes dans les hauts fonds. Chaque femelle dépose, dans plusieurs nids distincts, un grand nombre de petits œufs, que gardent les mâles. L’éclosion, après une dizaine de jours, donne des alevins à grosse vésicule vitelline, pourvus, comme ceux des Lépisostées, d’une ventouse. Après la résorption du sac vitellin, les alevins vivent en essaims, toujours sous la surveillance du mâle, jusqu’à la taille de 4 cm environ.

Les paléontologistes font correspondre aux Holostéens au moins cinq ordres distincts, comprenant une quinzaine de familles. Trois autres ordres, plus proches des Téléostéens, sont souvent regroupés dans le super-ordre des Halécostomes, surtout abondantes à l’ère secondaire.

R. B.

 C. Arambourg et L. Bertin, « Super-ordres des Holostéens et des Halécostomes », dans Traité de zoologie, sous la dir. de P.-P. Grassé, t. XIII, fasc. 3 (Masson, 1958). / J. P. Lehman, « Actinoptérygiens » dans Traité de Paléontologie, sous la dir. de J. Piveteau, t. IV, vol. 3 (Masson, 1966).