Hitler (Adolf) (suite)
Hitler joue un rôle déterminant dans la politique extérieure. Il pousse au rapprochement avec le Saint-Siège dès 1933, avec la Pologne en 1934 et avec la Grande-Bretagne en 1935. Il essaie d’annexer l’Autriche dès juillet 1934, en laissant ses partisans assassiner le chancelier Dollfuss. En février 1938, il expose sa politique à ses collaborateurs : il vient de se rapprocher de l’Italie fasciste, qui a été un modèle qu’il a dépassé. Il organise l’annexion de l’Autriche en mars 1938 (Anschluss). En septembre 1938, misant sur la peur de la guerre et l’anticommunisme des Occidentaux, se jouant de Chamberlain à Bad Godesberg et à Berchtesgaden, il prépare de manière diabolique l’annexion des Sudètes, qu’il obtient par les accords de Munich (30 sept.). Dès lors, tout son effort est tendu vers la guerre.
Hitler a-t-il été ou non un chef de guerre ? Incontestablement, c’est lui qui impose l’arme blindée à l’état-major allemand ; c’est lui qui décide d’utiliser la Blitzkrieg systématiquement. De tout cela, Hitler profite, et les succès qu’il rencontre contre la Pologne, puis contre la France et dans les Balkans lui donnent peu à peu le sentiment d’être infaillible et le conduisent aux erreurs qui apparaîtront lorsqu’il voudra combattre la Russie. Au même moment, sa santé se délabre et cet homme de plus en plus violent ne se rend absolument plus compte de la portée de ses décisions ; son autoritarisme s’accentuera encore après le putsch dirigé contre lui (20 juillet 1944). Puisque l’Allemagne a été battue, le Führer estime qu’il vaut mieux la détruire de manière à ne laisser aucune trace de vie. Ainsi transparaît chez Hitler, à la veille de son suicide dans l’abri bétonné de la chancellerie de Berlin, le 30 avril 1945, le mépris qu’il a de l’Allemagne et des Allemands, que l’Autrichien qu’il est n’a jamais aimés, mais dont il a voulu se servir et qu’il a conduits au désastre.
F.-G. D.
➙ Allemagne / Guerre mondiale (Seconde) / Hindenburg / National-socialisme.
K. Heiden, Geburt des dritten Reiches, die Geschichte des Nationalsozialismus (Zurich, 1934 ; trad. fr. Histoire du national-socialisme, Stock, 1934) ; Adolf Hitler, das Zeitalter der Verantwortungslosigkeit (Zurich, 1936 ; trad. fr., Grasset, 1936). / A. Bullock, Hitler, a Study in Tyranny (Londres, 1952 ; trad. fr., Gérard, Verviers, 1963). / G. Buchheit, Hitler, der Feldherr (Cologne, 1958 ; trad. fr. Hitler, chef de guerre, Arthaud, 1961). / J. Amsler, Hitler (Éd. du Seuil, 1961). / W. Maser, Die Frühgeschichte der NSDAP. Hitlers Weg bis 1924 (Francfort, 1965 ; trad. fr. Naissance du parti national-socialiste allemand, Fayard, 1967) ; Hitlers Mein Kampf (Munich, 1966 ; trad. fr. « Mein Kampf » de Adolf Hitler, Plon, 1968). / H. Picker, Hitlers Tischgespräche im Führerhauptquartier (Stuttgart, 1965 ; trad. fr. Hitler, cet inconnu, Presses de la Cité, 1969). / F. Heer, Der Glaube des Adolf Hitlers (Munich, 1968 ; trad. fr. Autopsie d’Adolf Hitler, Stock, 1971). / A. Speer, Erinnerungen (Francfort, 1969 ; trad. fr. Au cœur du IIIe Reich, Fayard, 1971). / J. Brosse, Hitler avant Hitler (Fayard, 1972). / J. C. Fest, Hitler (Munich, 1973 ; trad. fr., Gallimard, 1973 ; 2 vol.).