histologie (suite)
En microscopie électronique (où il n’y a pas de couleurs), il est nécessaire d’augmenter le contraste aux électrons. On y parvient au moment de la fixation si le fixateur employé contient les éléments susceptibles de se combiner aux constituants des ultrastructures. Sinon, c’est en plongeant les coupes, juste avant l’observation, dans des solutions de métaux lourds qu’on obtient ce résultat.
Après la coloration, le montage consiste enfin à étendre sur la coupe un milieu isoréfringent avec le verre de la lame porte-objet. On utilise habituellement le baume du Canada.
Techniques histochimiques et cytochimiques
Des méthodes spéciales sont utilisées pour déceler certaines substances particulières.
Considérons par exemple un procédé de détection des acides nucléiques. Des coupes obtenues comme ci-dessus sont immergées dans le mélange colorant de Pappenheim-Unna, associant le vert de méthyle, qui colore l’acide désoxyribonucléique (A. D. N.), et la pyronine, qui colore des acides ribonucléiques (A. R. N.) : la pyronine colore aussi d’autres substances que l’A. R. N. ; elle est donc sans valeur si elle est employée seule. Des préparations témoins sont nécessaires pour effectuer un test de contrôle (test de Brachet). Elles sont soumises à l’action d’une substance détruisant spécifiquement l’A. R. N., la ribonucléase, ou R. N.-ase. Après coloration des deux lots de préparations, la coloration par la pyronine doit avoir disparu du jeu de coupes traitées par la R. N.-ase.
Histo-autoradiographie
Cette méthode associe l’histochimie à l’emploi de radio-éléments qui, utilisés à dose infime et même si leur énergie de rayonnement est faible, peuvent être détectés et localisés avec une précision allant jusqu’à l’échelle des organites. La méthode repose sur l’impression d’une émulsion photographique mise au contact de la préparation microscopique. Les lieux d’émission sont matérialisés par les grains d’argent (réduction du bromure d’argent en argent métallique) formés au niveau des éléments radio-actifs. C’est ainsi qu’on peut localiser les synthèses d’A. D. N. si l’on fournit aux cellules un précurseur spécifique, la thymidine, marqué par remplacement de ses atomes d’hydrogène par du tritium3H. Cette méthode permet de suivre des atomes, mais non, en toute rigueur, des molécules.
Histo-enzymologie
Avec l’histo-enzymologie, l’histochimie atteint pleinement la signification fonctionnelle de la cellule (histophysiologie). Les techniques dont il s’agit, et qu’il est impossible de développer ici, permettent de déceler non pas une enzyme, mais les signes de l’activité enzymatique. D’emploi très délicat, chaque procédé doit être parfaitement bien compris, de façon qu’en puissent être appréciées les limites.
Histologie en microscopie électronique
Si le microscope électronique n’équipe encore que quelques laboratoires privilégiés, son pouvoir séparateur est tel qu’on peut obtenir par exemple des microphotographies des structures des fibres collagènes, des myofibrilles ou des neurofibrilles et de tous les organites des cellules, mitochondries, appareil de Golgi, etc. L’étude histologique des tissus au microscope électronique apporte des éléments essentiels dans la connaissance des affections rénales, hépatiques et dans la surveillance de leur évolution.
R. M. et M. R.
➙ Cellule / Enzyme / Microscope électronique / Radio-activité / Tissu.
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