Hermite (Charles) (suite)
Hermite, qui introduisait des variables continues en théorie des nombres, découvre en 1853, pour les besoins de cette théorie, les formes hermitiennes, qui se sont révélées après 1925 indispensables au développement de la mécanique quantique, et inaugure par ailleurs avec les Anglais Arthur Cayley (1821-1895) et James Joseph Sylvester (1814-1897) la théorie algébrique des invariants.
De 1848 à 1850, il enseigne au Collège de France, à titre provisoire. C’est au cours de cet enseignement qu’il définit in abstracto les fonctions elliptiques comme fonctions méromorphes à double période, en Utilisant pour leur étude l’intégrale de Cauchy. De 1862 à 1867 maître de conférences à l’École normale supérieure, il succède, en 1869, à Jean-Marie Constant Duhamel (1797-1872) comme professeur d’analyse à l’École polytechnique et d’algèbre supérieure à la Sorbonne. Dans cette dernière chaire, son enseignement a, pendant près de trente ans, un retentissement considérable tant en France qu’à l’étranger.
Ses travaux portent sur les parties les plus abstraites des mathématiques : théorie des nombres, en particulier étude des formes quadratiques, fonctions elliptiques, dont il montre les liens étroits avec l’arithmétique supérieure, fonctions modulaires, abéliennes, algébriques. Les fonctions modulaires sont le premier exemple des fonctions automorphes où devait s’illustrer Henri Poincaré*.
Celle de ses études qui frappa le plus le grand public mathématique est, en 1873, sa démonstration de la transcendance du nombre e, base des logarithmes népériens.
Membre de l’Académie des sciences (1856), il n’abandonne sa chaire de la Sorbonne qu’en 1897, et y est remplacé par son gendre, Émile Picard (1856-1941).
J. I.