Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

Hérault. 34

Départ. de la Région Languedoc-Roussillon ; 6 113 km2 ; 591 397 hab. (Héraultais). Ch.-l. Montpellier*. S.-préf. Béziers* et Lodève.


Le relief s’ordonne selon une succession de gradins entre le Massif central et la Méditerranée. L’arrière-pays montagneux dépasse rarement 1 000 m d’altitude, sauf dans le Saint-Ponais, et regroupe un substrat varié : cristallin dans l’Espinouse, calcaire dans le causse du Larzac et la Séranne, d’origine volcanique dans l’Escandorgue. Les avant-monts (hauteurs du Minervois, collines du Biterrois et plateaux calcaires de la Garrigue) portent une végétation spinescente, basse et clairsemée, due à la dégradation de la forêt de chênes verts par l’homme. La plaine, élément vital du couloir bas-languedocien, est à peine interrompue par quelques pointements volcaniques ou par les derniers plis du bâti calcaire (la Gardiole 236 m, mont Saint-Clair, 180 m). Ces piliers rocheux ont favorisé le développement d’un cordon de sable entre le massif audois de la Clape et le delta du Rhône, qui isole une série de lagunes peu profondes communiquant avec la mer par des graus (étangs de Vic, de Pérols, de Mauguio).

Le climat se caractérise par la douceur des hivers, ce qui n’exclut pas les gelées, et la chaleur et l’aridité des étés ; les saisons intermédiaires, assez peu marquées, sont bien arrosées, l’automne concentrant le maximum de précipitations. La violence des pluies se traduit par des crues très importantes, et les petits fleuves côtiers, l’Hérault, l’Orb, et même le Libron et le Lez, enregistrent alors des débits énormes et peuvent causer des dégâts importants après des étiages très marqués.

La répartition des hommes est très variable dans l’espace, mais traduit en gros les divisions physiques. La montagne, malgré l’essor actuel des résidences secondaires, est toujours affectée par l’exode rural ; la Garrigue est désormais en voie de stabilisation, mais la plaine littorale bénéficie d’apports constants avec toutefois une urbanisation inégale entre le secteur occidental (Biterrois) et la zone Sète-Lunel, axée sur l’autoroute vers le couloir rhodanien. Terre d’accueil, l’Hérault a bénéficié de l’ancienne descente des montagnards, de l’apport massif des travailleurs espagnols et de l’installation récente des rapatriés d’Afrique du Nord ; mais, désormais, à l’opposition traditionnelle Nord-Sud s’ajoute un déséquilibre Est-Ouest.

De même, l’griculture, longtemps spécialisée dans la monoculture de la vigne, est plus diversifiée dans le secteur oriental, où se sont multipliés les vergers de pommiers et de pêchers, qui alimentent les S. I. C. A. et les conserveries du Lunellois. La « mer de vignes » reste le lot du Biterrois, où coexistent les petites exploitations familiales et les grands domaines des propriétaires absentéistes. Ce vignoble de masse orienté vers la production de consommation courante (160 000 ha de vigne et plus de 10 Mhl récoltés) fait un peu oublier l’existence de vins de qualité, rouges du Minervois, clairettes de la vallée de l’Hérault, muscats de Frontignan et Lunel. Malgré les crises de mévente, le mythe de la suprématie du vignoble persiste, alors que la polyculture ancienne n’est plus qu’une survivance dans l’arrière-pays, où se maintient l’élevage ovin pour la production d’agneaux de boucherie et la fourniture du lait pour les fromageries de Roquefort.

Les industries traditionnelles ont en grande partie disparu. Les villes textiles du piémont montagnard (Lodève, Ganges), les centres miniers (Graissessac, Le Bousquet-d’Orb) voient se succéder les fermetures d’usines. Béziers conserve quelques industries liées au vignoble. Le port de Sète* et Frontignan (11 141 hab.) ont fixé une industrie chimique variée (raffinerie de pétrole, soufre, engrais). L’exploitation des bauxites (Bédarieux, Villeveyrac) reste importante. Le plus gros établissement industriel se trouve à Montpellier, qui, grâce à sa tradition universitaire, a attiré la société I. B. M. (ordinateurs, matériel électronique).

En dehors des marais salants et des élevages du bassin de Thau (ostréiculture et mytiliculture), les ressources fournies par la mer étaient assez réduites. Mais depuis peu les stations balnéaires (Palavas-les-Flots) et les petits ports de pêche (Valras-Plage) bénéficient d’un regain d’intérêt. En effet, de la Camargue à l’embouchure de l’Aude, les possibilités fournies par des kilomètres de sable étaient grandes, et l’aménagement de nouvelles stations touristiques est en cours. L’architecture futuriste de La Grande-Motte, son port entièrement artificiel drainent déjà les estivants de l’Europe septentrionale, jusqu’ici peu attirés par les paysages du Caroux, l’architecture romane de Saint-Guilhem-le-Désert ou les vieux hôtels de Pézenas.

L’équipement autoroutier permet d’améliorer la circulation dans un département dont la partie vitale reste avant tout un couloir de transit entre l’Espagne, l’Aquitaine et le couloir rhodanien, futur grand axe européen dont la proximité est déjà bénéfique pour l’Hérault oriental.

R. D. et R. F.

➙ Béziers / Languedoc-Roussillon / Montpellier / Sète.

hermaphrodisme

Production de gamètes* mâles et femelles par un même individu, qui est dit « hermaphrodite » (Hermaphrodite était un personnage mythologique, fils d’Hermès et d’Aphrodite, doté des attributs des deux sexes). Tous les individus des espèces hermaphrodites sont équivalents pour la reproduction, tandis qu’en cas de gonochorisme la production des gamètes mâles et femelles est assurée par des individus différents, les uns étant mâles, les autres femelles, et les sexes étant nettement séparés.


L’hermaphrodisme se rencontre dans tous les groupes d’êtres vivants.


L’hermaphrodisme chez les Métazoaires