Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

Henze (Hans Werner) (suite)

Les œuvres de Henze

Cantates

Apollo et Hyazinthus (1949) ; Cantata della Fiaba Estrema (1965) ; Versuch über Schweine (Essai sur les cochons) [1969].

Orchestre

6 symphonies (1947-1970) ; 1 concerto pour violon (1947) ; 2 concertos pour piano (1950, 1967) ; Doppio Concerto per oboe, arpa ed archi (1966).

Opéras

Boulevard Solitude (1951) ; König Hirsch (le Roi Cerf) [1956] ; Der Prinz von Homburg (le Prince de Hombourg) [1960] ; Elegie für junge Liebende (Élégie pour de jeunes amants) [1961] ; Der junge Lord (le Jeune Lord) [1965] ; Die Bassariden (1966) ; Natascha Ungeheuer (1971).

Ballets

Jack Pudding (1951) ; Labyrinth (1951) ; Der Idiot (1952) ; Undine (1958).

R. J. et R. S.

 D. de La Motte, Hans Werner Henze (Mayence, 1960).

hépatite

Atteinte inflammatoire diffuse de la glande hépatique (le foie).


L’hépatite se distingue d’emblée des abcès*, qui sont des inflammations circonscrites (mais on verra qu’il y a des formes de passage), des affections dégénératives et notamment des cirrhoses* (mais, là encore, l’évolution vers celles-ci est possible) ou des affections tumorales, bénignes ou malignes.

Cette définition reste cependant suffisamment générale, et le terme d’hépatite recouvre un grand nombre d’affections disparates qu’il vaut mieux envisager en fonction de leurs causes connues.

Dans le langage courant actuel, le ternie d’hépatite employé seul est le plus souvent synonyme d’hépatite virale. En effet, les hépatites à virus ont été reconnues, surtout depuis la Seconde Guerre mondiale, comme étant la forme la plus fréquente des hépatites. Disons d’emblée que la plupart — semble-t-il — des hépatites virales donnent lieu à un ictère* (jaunisse) : elles sont dites « hépatites ictérigènes ». Mais un certain nombre (et beaucoup peut-être passent-elles inaperçues) ne s’accompagnent d’aucune jaunisse : elles sont dites « hépatites anictériques ». Ces hépatites sont, dans les formes habituelles, annoncées par une courte période de fièvre, associée à quelques manifestations qui peuvent en faire craindre la survenue : fatigue importante, dégoût alimentaire, douleurs articulaires fugaces, éruptions urticariennes, maux de tête et saignements de nez ; il y a parfois des douleurs de la région du foie. Au bout de quelques jours, alors que la fièvre tombe, les urines prennent une teinte acajou, l’œil devient jaune, et l’ictère s’étend, plus ou moins intense selon les cas. L’affection dure de 15 à 30 jours ; elle est suivie d’une convalescence marquée par une fatigue persistante. Telle est l’évolution habituelle de l’ictère viral, mais il existe de nombreuses variantes : formes où l’intensité de l’ictère et sa durée peuvent faire croire à un obstacle sur les voies biliaires ; formes sans jaunisse au contraire, dont le diagnostic peut être méconnu si des examens de laboratoire ne sont pas faits en temps opportun : formes graves aboutissant à un tableau de coma hépatique avec signes hémorragiques diffus ; formes prolongées avec apparition de signes inflammatoires intenses et d’une cirrhose, généralement à gros nodules.

Ces hépatites à virus relèvent de deux modes de contamination : le virus « A » est responsable de l’hépatite infectieuse, qui survient par petites épidémies, pour lesquelles l’eau joue un rôle de vecteur. Son incubation varie entre 15 jours et 2 mois. Le virus « B » est responsable de l’hépatite dite « d’inoculation », car la maladie survient à la suite de l’injection d’un produit dérivé de sang humain contaminé. Son incubation se situe entre 60 et 120 jours en moyenne. L’utilisation de plus en plus répandue des transfusions et des injections de dérivés sanguins a fait croître considérablement le nombre de cas de ces hépatites « B ». Récemment a été découvert un antigène, dit « Australia », dont on discute encore pour savoir s’il représente le virus de l’hépatite lui-même ou s’il est un facteur associé, témoin de l’infection virale. Son identification systématique dans les centres de transfusion sanguine permet d’espérer, en éliminant les sangs atteints, de diminuer beaucoup les risques d’hépatite transfusionnelle.

À côté de ces hépatites virales habituelles, il faut citer des hépatites dues à d’autres virus. La fièvre jaune, due au virus amarile, sévit surtout en Afrique et en Amérique du Sud. La mononucléose infectieuse (v. leucocyte) s’accompagne souvent d’une hépatite qui reste en général sans traduction clinique. L’ornithose et les rickettsioses* peuvent entraîner une hépatite.

À côté de ces hépatites à virus et avec des relations encore floues avec elles, citons des hépatites richement inflammatoires accompagnées de manifestations auto-immunes. Ce sont les hépatites lupoïdes (du lupus [v. conjonctif (tissu)]) et l’hépatite chronique active, dont les frontières sont douteuses et pour lesquelles se discute le choix thérapeutique entre les corticoïdes et les immunodépresseurs.

Les hépatites infectieuses non virales sont aujourd’hui assez rares. La spirochétose ictéro-hémorragique est le type même de l’ictère infectieux cyclique. Le leptospire responsable, d’abord considéré au moment de sa découverte, au début de ce siècle, comme l’agent de tous les ictères infectieux, est en fait une cause rare d’hépatite, qui se voit surtout dans quelques professions exposées (travailleurs des abattoirs, égoutiers, etc.). Parmi les microbes habituels, les cocci, entraînent rarement une hépatite diffuse. Ils sont plutôt responsables de microabcès, véritables localisations secondaires de septicopyohémies. Les anaérobies et les germes Gram négatif donnent souvent une atteinte hépatique lors des angiocholites (infections ascendantes des voies biliaires [v. bile]) ou au cours d’appendicites gangreneuses ou d’abcès pelviens. Certains germes donnent lieu à des atteintes bien particulières : les hépatites granulomateuses, pour lesquelles la ponction-biopsie de foie* est d’un précieux secours. Il peut s’agir de la tuberculose*, de la lèpre*, de la brucellose*. Des hépatites granulomateuses se voient aussi au cours de la sarcoïdose ainsi que lors de quelques parasitoses : bilharziose, distomatose, histoplasmose, etc. L’amibe (v. amibiase), lors de son invasion tissulaire, entraîne souvent une hépatite diffuse que le traitement peut juguler ; sinon, l’évolution se fait vers l’abcès du foie. Il existe de nombreuses hépatites toxiques : les plus redoutables sont dues au phosphore, à l’apiol (autrefois utilisé comme abortif) et à l’amanite phalloïde. Actuellement, les substances responsables sont plutôt le tétrachlorure de carbone, le tétrachloréthane, le trichloréthylène et le D. D. T. à haute dose. De même, certains médicaments ne sont pas dénués de toxicité hépatique : soit par toxicité directe, soit par un mécanisme de sensibilité indirecte, ou idiosyncrasie. La liste de ces médicaments est longue, et la fréquence des hépatites médicamenteuses varie beaucoup pour chacun d’eux. Certaines de ces hépatites sont à prédominance de lyse (de destruction) cellulaire ; d’autres entraînent surtout une rétention biliaire. La majorité d’entre elles régresse parfaitement à l’arrêt du médicament incriminé.

J.-C. Le P.

 A. Varay et J. Berthelot, les Hépatites virales (Masson, 1969).