Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

hémiplégie (suite)

Traitement

Il s’adresse à la cause (traitement étiologique) et aux manifestations de l’hémiplégie.


Le traitement étiologique

Il peut apporter une régression de l’hémiplégie, en prévenir la récidive ou mettre un terme à l’évolution d’une lésion (tumeurs par exemple) qui, inéluctablement, entraînerait d’autres désordres. On lutte contre les troubles vasculaires cérébraux en régularisant la tension artérielle (v. hypertension) et en facilitant la circulation dans les artères cérébrales (vaso-dilatateurs, alcaloïdes de l’ergot*). La neurochirurgie permet d’enlever les hématomes comprimant le cerveau après traumatisme ou les tumeurs cérébrales lorsqu’elles sont extirpables.


Le traitement de l’hémiplégie en soi

L’hémiplégie justifie en effet des mesures palliatives destinées à assurer la meilleure réhabilitation fonctionnelle du sujet atteint. Son importance est certes un élément capital, mais des désordres associés peuvent aggraver considérablement le pronostic : troubles du langage (hémiplégie droite chez les droitiers), troubles de la sensibilité, troubles du champ visuel. Quelquefois existent aussi des troubles vaso-moteurs gênants (entraînant des escarres) ou des phénomènes périarticulaires douloureux qui peuvent entraver considérablement la réhabilitation fonctionnelle du malade. La kinésithérapie, l’ergothérapie sont des éléments essentiels dans cette réhabilitation, où une grande part doit être faite aussi aux facteurs psychologiques.

J. E.

 J. Minvielle et B. Vlahovitch, les Hémiplégies vasculaires (Masson, 1959). / A. Albert, Rééducation neuro-musculaire de l’adulte hémiplégique (Masson, 1969).

Hémiptères ou Hémiptéroïdes

Super-ordre d’Insectes réunissant les Punaises, les Cigales, les Pucerons, les Cochenilles, dont les pièces buccales sont allongées en un rostre piqueur et suceur, et qui se nourrissent exclusivement de liquides qu’ils prélèvent par piqûre : sève des plantes, sang des Vertébrés, sucs extraits de petites proies.


On estime à environ cinquante mille le nombre d’espèces d’Hémiptères actuellement recensées dans le monde ; c’est donc le groupe le plus riche parmi les Insectes à métamorphoses progressives. Il se subdivise à peu près également en deux ordres : les Hétéroptères (Punaises proprement dites, aquatiques ou terrestres), dont les ailes antérieures, ou hémélytres, sont en partie coriaces, en partie membraneuses, et les Homoptères (Cigales et Cicadelles, Pucerons, Psylles, Aleurodes, Cochenilles), tous végétariens et pourvus d’ailes entièrement membraneuses. En toute rigueur étymologique, seuls les Hétéroptères devraient être appelés Hémiptères, et le terme de Rynchotes conviendrait mieux à la désignation du super-ordre, car, tiré du grec rhunkhos « bec », il fait allusion au rostre, organe commun à tous ces Insectes, mais l’usage a prévalu, et le terme de Hémiptères a supplanté celui de Rynchotes.


Le rostre, appareil buccal piqueur et suceur

Les pièces buccales des Hémiptères, extrêmement spécialisées, montrent dans tout le groupe une structure fondamentale identique : un étui protecteur entourant quatre stylets très fins et capables à la fois de perforer, d’inoculer et d’aspirer. L’étui représente le labium, ou lèvre inférieure ; les stylets latéraux correspondent aux mandibules, et les stylets internes, habituellement accolés l’un à l’autre, sont des maxilles ; la lèvre supérieure, ou labre, peu développée, apparaît à la base du rostre comme une courte pièce triangulaire.

L’étui a la forme d’une gouttière allongée dont les deux bords se rejoignent et s’appliquent l’un contre l’autre ; il comporte généralement quatre articles, parfois trois ou même deux, ce qui lui assure une certaine mobilité. En dehors des repas, les stylets sont totalement inclus dans l’étui et ne peuvent être observés qu’après ouverture de la gouttière ; tous quatre interviennent quand il s’agit de pénétrer dans des tissus végétaux ou de traverser la cuticule d’un Insecte, ou encore de piquer l’épiderme d’un Mammifère ; par leur extrémité très acérée, les stylets mandibulaires, aussitôt suivis par les maxilles, s’insinuent rapidement, en glissant alternativement les uns contre les autres, jusqu’à la zone nourricière. À cette fonction perforatrice, ils ajoutent la conduction de liquides digestifs et nutritifs ; sur leur face mitoyenne, ils possèdent deux minuscules sillons constituant deux canalicules parallèles, d’à peine un centième de millimètre de diamètre, l’un pour l’inoculation de la salive, l’autre pour l’absorption des liquides alimentaires ; des muscles situés à la base du rostre provoquent l’éjection de la salive, qui, en ramollissant les tissus et en produisant leur hydrolyse, favorise la pénétration des stylets. L’aspiration du flux nutritif résulte également de l’action des muscles céphaliques.

Au cours de la piqûre, l’étui labial, qui ne pénètre pas dans la plaie, diminue de longueur, soit en se coudant, soit en télescopant ses articles ; les stylets, qui coulissent librement à l’intérieur, font sortir leur pointe par l’orifice terminal du labium.

La longueur et la position du rostre varient quelque peu à l’intérieur du groupe : court chez des prédateurs comme la Nèpe ou la Notonecte, il s’allonge chez les buveurs de sève, comme les Punaises des bois et des champs ; au repos, il se rabat alors entre les hanches des pattes. Exceptionnellement, les stylets peuvent être plus longs que le corps : chez la larve de Chermes viridanus, ils mesurent cinq fois plus que l’animal lui-même, qui, il est vrai, dépasse à peine le demi-millimètre ; au repos, ils s’enroulent dans une poche ventrale. Le rostre s’insère en général sous la tête, mais la prolonge parfois vers l’avant.

En revanche, chez les Pucerons, les Cochenilles et les formes voisines, le rostre paraît émaner du thorax, entre les pattes, ce qui permet d’expliquer le nom de Sternorhynques, qu’on leur attribue.