Physicien et physiologiste allemand (Potsdam 1821 - Charlottenburg 1894).
Son père, professeur de lycée, l’élève dans le culte de Fichte ; à sa mère, d’origine anglaise, il doit le goût des applications pratiques. Dans son enfance, il fait preuve d’un grand amour de la nature et s’enthousiasme pour les éléments de physique qu’on lui enseigne. Lorsqu’il a dix-sept ans, sa famille le place à l’école de médecine militaire de Berlin. Devenu docteur, il est affecté en 1842 à un corps de troupes de Potsdam, où il exerce pendant sept ans. Puis il va professer l’anatomie et la physiologie à Königsberg (1849), à Bonn (1855) et à Heidelberg (1858). Enfin, en 1870, il est chargé d’une chaire de physique théorique à l’université de Berlin. En 1892, il sera élu membre associé de l’Académie des sciences de Paris.
Ses travaux sur l’optique, l’électricité, l’acoustique et aussi la physiologie ont fait de lui un des grands savants du xixe s. Dès 1847, il se signale par un mémoire, Sur la conservation de la force, où, partant de l’impossibilité du mouvement perpétuel, il affirme que les phénomènes physiques ne sont que des changements de forme de l’énergie ; il introduit la notion d’énergie potentielle et donne l’énoncé du principe de conservation ; dans le même mémoire, il indique aussi la nature oscillante de la décharge de la bouteille de Leyde. En mécanique, il formule en 1858 les lois fondamentales de la théorie des tourbillons.
En 1862, dans sa Théorie physiologique de la musique, il interprète le timbre des sons par l’existence d’harmoniques superposés ; il imagine les résonateurs qui portent son nom, qui permettent d’identifier ces harmoniques, de faire l’analyse et la synthèse des sons complexes. En électricité, il postule en quelque sorte l’existence de l’électron, car, pour expliquer les lois de l’électrolyse, il affirme en 1881 la nécessité d’attribuer à l’électricité, comme à la matière, une structure granulaire. En optique, il étudie l’influence de la diffraction sur la limite de résolution du microscope.
Dans un autre domaine, c’est à lui qu’est due, en 1854, l’idée de faire appel à la contraction progressive du Soleil pour expliquer l’origine de son énergie.
Signalons encore ses travaux physiologiques sur les sensations visuelles et auditives, notamment sa mesure de la vitesse de l’influx nerveux (1850) et son observation directe de la rétine vivante à l’aide de son ophtalmoscope (1851). Si l’on cite enfin son ouvrage les Fondements de la géométrie (1868), dans lequel il met en lumière l’aspect empirique de cette science, on voit combien son œuvre a été riche, féconde et variée.
R. T.
L. Königsberger, Hermann von Helmholtz (Leipzig, 1902-03 ; 2 vol.). / H. Ebert, Hermann von Helmholtz (Stuttgart, 1949).