Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

hélice (suite)

 A. Lamouche, Théorie du navire (Challamel, 1921). / P. Lorain, l’Hélice propulsive (Dunod, 1923). / S. Drzewiecki, Théorie générale de l’hélice (Gauthier-Villars, 1929). / P. Rebuffet, Aérodynamique expérimentale (Béranger, 1950). / G. Serane, Cours d’aérotechnique (Dunod, 1956 ; 3e éd., 1963). / P. Rousseau, Histoire des transports (Fayard, 1961).

héliogravure

Procédé industriel d’impression dérivé de la gravure en creux.



Généralités

Le principe de l’impression est le même : les creux gravés dans le métal sont remplis d’encre, la surface est essuyée, l’encre restant dans les creux est déposée, par contact direct sous pression, sur le papier à imprimer. La forme d’impression, généralement un cylindre, plus rarement une plaque, est gravée chimiquement par morsure à l’acide.

L’appellation héliogravure, ou, en abrégé, hélio, adoptée en France, provient de ce qu’à l’origine on se servait de la lumière du soleil pour l’insolation de la couche sensible devant fournir la réserve protectrice lors de la gravure à l’acide. Les Anglo-Saxons ont conservé l’appellation gravure ; les Allemands disent Tiefdruck.

Les planches de gravure manuelle en creux, ou taille-douce, sont encrées et essuyées manuellement. Sur les machines à imprimer hélio, ces opérations sont, bien entendu, mécanisées. Le cylindre est encré par barbotage dans un bac ou par projection d’une encre liquide ayant la consistance d’une huile légère et qui ruisselle à sa surface. Pour essuyer cette surface tout en laissant l’encre dans les creux, on y appuie une racle. Cette mince lame d’acier s’appuie sur le sommet des cloisons séparant les alvéoles gravés, cloisonnement qui constitue la trame. Si l’on regarde à la loupe une impression hélio, on aperçoit dans les tons légers le quadrillage image de la trame ; celui-ci a disparu dans les tons forts, car l’étalement de l’encre a couvert toute la surface. Le support à imprimer, papier, plastique ou autre matériau, est appuyé contre le cylindre encré par un rouleau presseur garni de caoutchouc.

L’inventeur de l’héliogravure
Karl Klietsch ou Klič

Né à Arnau (Hostinné) en Bohême en 1841, il apprend la gravure, qu’il exerce pendant un certain temps. En 1869, il s’installe à Vienne et y établit un atelier où il utilise pour la gravure de planches de cuivre les procédés photographiques ainsi que les procédés de copie sur métal dont commencent à se servir les photograveurs. L’invention des trames de photogravure donne après 1885 une nouvelle impulsion à ses recherches. En 1895, s’associant avec les frères Storey, imprimeurs anglais à Lancaster, il monte dans cette ville le premier atelier d’impression en héliogravure avec des machines à cylindres. À ses débuts, le procédé est considéré comme coûteux et seulement applicable à des travaux très soignés. Mais, en 1911, un grand journal allemand, Frankfurter Zeitung, montre des pages imprimées recto et verso en héliogravure. Des revues comme l’Illustration à Paris, Illustrated News à Londres suivent son exemple, et des imprimeries existantes ou nouvelles s’équipent pour le nouveau procédé. K. Klietsch meurt à Vienne en 1926.


Confection de la forme d’impression

On grave sur le cylindre des textes et des illustrations. Les textes peuvent être obtenus par toutes les techniques de la composition. La composition photographique, qui produit directement les textes sur film, convient particulièrement. S’il s’agit de composition plomb, on en tire une épreuve sur support transparent, Cellophane par exemple. Les originaux des illustrations sont photographiés ; on en obtient des négatifs, puis des positifs sur film au format désiré. L’assemblage des épreuves des textes et des films des illustrations constitue le montage, fait d’après les indications de la mise en pages et les nécessités de l’imposition. On contrôle le montage en tirant une épreuve par copie sur papier Ozalid (c’est le bon à graver). Puis on le copie sur un intermédiaire, le papier pigment, ou papier charbon, qui porte une couche sensible de gélatine bichromatée. Le papier charbon est ensuite appliqué sur le cylindre de cuivre ; après développement, il laisse sur celui-ci une réserve de gélatine tannée d’épaisseur variable, à travers laquelle le cuivre sera gravé plus ou moins creux avec du chlorure ferrique, ou perchlorure de fer (Cl3Fe).

La gravure des cylindres ou des plaques hélio est longtemps restée un travail artisanal. L’étude et la connaissance des nombreux facteurs en jeu ont permis de la rendre plus précise, plus sûre et de l’automatiser. Parallèlement à la technique conventionnelle, qui utilise le papier charbon comme intermédiaire, d’autres techniques se sont développées : suppression du papier charbon par étendage de la couche sensible sur le cylindre et copie directe du montage ; gravure directe par un outil dont l’enfoncement est commandé électroniquement d’après l’exploration de l’original. La gravure par enlèvement de métal sous l’action d’un rayon laser fait l’objet d’études.


Impression

Une machine à imprimer hélio comprend essentiellement un mécanisme d’encrage et d’essuyage de la forme, un mécanisme de pression, un dispositif de séchage et des mécanismes d’alimentation, de passage et de sortie du papier.

Les machines à feuilles effectuent des impressions soignées et de luxe : albums, monographies, cartes et images, timbres et billets. Les rotatives font des travaux rapides et à long tirage, de bonne qualité moyenne : périodiques, catalogues, impressions publicitaires. Le procédé répond bien à la tendance qui demande de plus en plus des impressions en couleurs. Les rotatives à grande production impriment des bobines de papier dont la largeur atteint et dépasse 2,40 m, à une vitesse dépassant 6 m/s. Elles possèdent 5, 10 et même 15 éléments d’impression, ce qui permet d’imprimer simultanément en couleurs les bandes se déroulant à partir de plusieurs bobines ; les bandes sont assemblées à la sortie de la machine ; l’ensemble est plié, formant un magazine prêt à la vente.