Céphalopodes marins à coquille externe cloisonnée, comme celle du Nautile actuel.
Le groupe, apparu au Dévonien supérieur, est uniquement fossile. Les Ammonites ne dépassent pas le Crétacé supérieur et s’éteignent au Maëstrichtien.
Morphologie et anatomie
La morphologie de l’animal lui-même est inconnue. Des observations récentes laissent supposer que le nombre des bras chez les Ammonites était du même ordre que chez les Dibranchiaux actuels, soit 8 ou 10. On ne sait rien d’autre sur la forme du corps.
L’organisation interne est restée inconnue jusqu’en 1967, date à laquelle H. Cloos et U. Lehmann ont fait connaître respectivement pour une forme du Permien et pour une forme du Lias les caractères de la radula, sorte de langue armée de denticules cornés existant chez les Céphalopodes et les Gastropodes. En 1967 également, U. Lehmann établit l’existence de la poche à encre chez un genre du Lias. Cette poche a été observée depuis chez une forme crétacée.
Coquille
La coquille, dans les conditions normales, est la seule partie de l’Ammonite qui se fossilise. Elle présente de grandes analogies avec celle du Nautile actuel. Elle est divisée par des cloisons en une succession de loges, ou chambres.
La dernière loge, ou chambre d’habitation, est occupée par l’animal, et on admet que celui-ci s’y tient dans la même position que le Nautile, c’est-à-dire avec la région ventrale dirigée vers l’extérieur de la courbure de la coquille. L’animal est relié à la première loge par un tube creux, le siphon, qui traverse toutes les cloisons pour aller s’attacher au fond de la première loge. Toutes les loges, sauf la loge d’habitation, devaient être remplies, comme chez le Nautile, par de l’air montrant une composition un peu différente de celle de l’air atmosphérique.
L’allure générale de chaque cloison est celle d’un verre de montre à convexité tournée vers l’avant (vers l’ouverture de la coquille), mais dont les bords montrent des ondulations plus ou moins compliquées. Les sutures sont les traces du raccord des cloisons avec la surface interne de la coquille ; elles reproduisent les ondulations du bord de la cloison. Les ondulations de la suture vers l’avant sont appelées selles ; les ondulations vers l’arrière sont les lobes.
Les caractères des lobes et des selles permettent de diviser grossièrement les Ammonites en trois groupes : les Goniatites, au Primaire ; les Cératites, au Trias ; les Ammonites « sensu stricto », au Jurassique et au Crétacé. Dans le premier groupe, selles et lobes sont sans découpures ; dans le deuxième, les lobes seuls sont découpés ; dans le dernier, enfin, selles et lobes sont plus ou moins profondément découpés. Il y a pourtant des exceptions à ce schéma trop simple, car, dès le Permien, on connaît quelques formes à sutures ammonitiques ; il y en a encore plus au Trias, et, inversement, au Jurassique et au Crétacé, on connaît des Ammonites à sutures très simples rappelant celle des Cératites ou même des Goniatites. Il est néanmoins certain que, vue dans son ensemble, l’évolution de la suture des Ammonites au cours du temps se fait bien dans le sens Goniatite-Cératite-Ammonite.
La forme de la coquille est très variée. Le type le plus fréquent est celui d’une spirale plus ou moins serrée. Parfois, la coquille se déroule, les tours cessant de se toucher. Si le déroulement s’accentue, elle est simplement arquée ou même droite. Il arrive qu’elle s’enroule en hélice ou combine chez un même individu divers types d’enroulement suivant l’âge.
La section des tours de la coquille est aussi variable que sa forme, et il en est de même de l’ornementation. Les coquilles sont plus ou moins complètement lisses ; certaines sont ornées de stries, de côtes, de tubercules, de piquants ou bien combinent entre elles ces divers éléments d’ornementation.
Aptychus
On appelle ainsi des pièces cornées ou, plus généralement, calcaires, le plus souvent doubles. On trouve ordinairement les aptychus isolés dans les sédiments, et leur vraie nature a été longtemps méconnue. On les a observés parfois dans des coquilles d’Ammonites fermant exactement l’ouverture, ou n’ayant pas de position précise dans la chambre d’habitation. Les aptychus sont généralement considérés comme des opercules fermant la coquille, mais ce n’est qu’une hypothèse (vraisemblable), et leur rôle exact est inconnu.
Classification des Ammonites
Jusque vers 1850, les paléontologistes se contentent de décrire les multiples formes d’Ammonites, toutes réunies alors sous le nom général d’Ammonites, des noms particuliers étant réservés aux seules Ammonites à enroulement non spiralé.
Dans les dernières décennies du xixe s., on commence à subdiviser le genre Ammonites en genres plus délimités, et, actuellement, on compte plusieurs milliers de genres.