Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

Hardy (Thomas) (suite)

 M. Cazamian, le Roman et les idées en Angleterre. L’influence de la science, 1860-1890 (Istra, 1923). / C. J. Weber, Hardy of Wessex, his Life and Literary Career (New York, 1940 ; 2e éd., 1965). / E. Blunden, Thomas Hardy (Londres, 1942). / J. G. Southworth, The Poetry of Thomas Hardy (New York, 1947 ; rééd., 1966). / L. de Ridder-Barzin, le Pessimisme de Thomas Hardy (P. U. F., 1948). / G. Wing, Hardy (Édimbourg, 1963).

Hareng

Poisson Téléostéen marin d’eau tempérée froide, qui se rapproche des côtes pour frayer. Il appartient à la famille des Clupéidés et au grand ordre primitif des Clupéiformes, dont il constitue le type.



Les Clupéidés

Le Hareng (Clupea harengus) montre la plupart des caractères primitifs des anciennes subdivisions des Malacoptérygiens et des Abdominaux. Les pelviennes sont en position postérieure (abdominale), et leur ceinture est libre. La caudale est homocerque. Tous les rayons des nageoires sont mous et ramifiés. Les écailles sont élasmoïdes, de type cycloïde. Les vertèbres, nombreuses, portent deux paires de côtes. Les myoseptes s’ossifient en arêtes. La vessie natatoire est en relation avec l’œsophage par un canal (type physostome).

Outre ces caractères primitifs communs à tout l’ordre, le Hareng, comme les Poissons du sous-ordre des Clupéoïdes, a une ligne latérale non visible extérieurement ; des diverticules de la vessie gazeuse viennent au contact du sac endolymphatique de l’oreille, améliorant ainsi, vraisemblablement, l’audition. Enfin, comme tous les représentants de la famille des Clupéidés, le Hareng possède un filtre pharyngien, fait de branchicténies nombreuses et fines, grâce auquel il peut retenir les particules alimentaires et le plancton, dont il se nourrit. Cette alimentation microphage a entraîné la régression dentaire, tandis que l’intestin est très long. Le profil ventral du corps est aminci en une carène dont les écailles forment une crête en dents de scie ; les écailles sont caduques ; la caudale est fourchue.

La famille des Clupéidés renferme, outre le Hareng, nombre d’espèces comestibles et commercialisées, comme les Aloses et les diverses espèces de Sardines*.


Développement et migrations

Le Hareng est souvent cité comme un exemple de Poisson migrateur entièrement marin. L’espèce peuple les deux côtés de l’océan Atlantique, du Spitzberg à l’Espagne à l’est et du Groenland au cap Cod à l’ouest. La migration conduit les individus matures des aires de croissance vers les aires de reproduction, c’est-à-dire du large vers les eaux côtières. Le Hareng pond des œufs démersaux, fixés sur les fonds rocheux ou sableux ; la ponte a lieu en hiver pour les populations méridionales (Manche, mer du Nord ou Baltique), au printemps ou au début de l’été pour les populations plus septentrionales (Islande, Norvège, Écosse). Après un petit nombre de semaines, l’alevin éclôt et monte en surface. Il se nourrit de plancton et notamment de Copépodes, mais il est alors incapable de résister aux courants qui l’entraînent. Après un an, il a atteint une dizaine de centimètres et commence à poursuivre activement des proies plus grosses. Vers l’âge de quatre ans, il atteint 25 cm, devient mature et entreprend alors la migration de retour vers les frayères en nageant à contre-courant. La dispersion des alevins et des juvéniles, due à l’entraînement passif par les courants, puis à la poursuite de proies minuscules qu’il faut capturer dans des aires très étendues, est donc suivie d’un regroupement des géniteurs dans les eaux côtières.

Les autres Clupéidés migrateurs ne suivent pas tous un tel schéma. Les Sardines sont également marines toute leur vie, mais, à l’inverse des Harengs, elles se reproduisent au large et se rapprochent des côtes pour leur nutrition ; leur répartition géographique est aussi plus méridionale. Les Aloses sont des migrateurs fluvio-marins qui remontent les rivières pour s’y reproduire.


Quelques autres Clupéiformes

Au voisinage immédiat des Clupéidés se situent les Dussumiéridés, qui sont des Clupes sans carène ventrale, et les Engraulidés, ou Anchois. Le sous-ordre des Clupéoïdes peut être rapproché des plus primitifs des Clupéiformes, comme : les Tarpons (Elopidés), Poissons pélagiques dépassant 2 m de long et qui font l’objet d’une pêche sportive ; les Arapaimas (Ostéoglossidés), Poissons d’eau douce dont la biologie et la répartition géographique sont voisines de celles des Dipneustes ; les Mormyres (Mormyridés) et les Gymnarches (Gymnarchidés), Poissons dulcicoles électriques qui utilisent leurs décharges faibles pour explorer les eaux vaseuses où ils vivent (v. Gymnote).

R. B.

 L. Bertin et C. Arambourg, « Systématique des poissons », dans Traité de zoologie, sous la dir. de P.-P. Grassé, t. XIII, fasc. 3 (Masson, 1958).

harmonie

Science des accords*, qui traite de leur formation, de leur disposition et de leur enchaînement.


On peut dire, d’une façon générale, que l’harmonie se subordonne à la mélodie ; elle l’interprète et l’éclaire. Il serait, certes, abusif de réduire l’harmonie à un rôle subalterne de coloration, entièrement lié à l’accompagnement. L’harmonie a un pouvoir émotionnel certain ; elle peut avoir une incidence structurale. Dans la pratique occidentale, toutefois, la notion d’accompagnement n’est guère séparable de la notion de continuum harmonique. Lorsque Joan Baez s’accompagne à la guitare, elle forme un continuum harmonique — une séquence d’accords —, tout comme le luthiste élisabéthain concourait à créer un continuum harmonique, sans doute plus finement ouvragé, sous la voix mélodique.

La notion d’harmonie est apparue très tard dans l’histoire de la musique. Ce n’est qu’après plusieurs siècles de polyphonie écrite, fondée sur le contrepoint, qu’à la conception linéaire s’est substituée en Occident une écoute globale. Celle-ci mettait l’accent non plus sur l’individualité des voix superposées, mais sur l’originalité des combinaisons de sons obtenues par leur rencontre. Ce sont ces combinaisons qu’on appelle accords.