Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

Hanovre (dynastie de) (suite)

➙ Canning (G.) / Empire britannique / Grande-Bretagne / Pitt (W.) / Stuarts (les) / Victoria Ire / Walpole (R.) / Windsor.

 W. E. H. Lecky, A History of England in the Eighteenth Century (Londres, 1879-1890 ; 8 vol.). / L. B. Namier, The Structure of Politics at the Accession of George III (Londres, 1929 ; 2 vol.). / E. L. Woodward, The Age of the Reform, 1815-1870 (Oxford, 1938 ; 2e éd., 1960). / B. Williams, The Whig Supremacy, 1714-1760 (Oxford, 1945 ; 2e éd., 1962). / H. Butterfield, George III, Lord North and the People (Londres, 1949). / R. Pares, King George III and the Politicians (Oxford, 1953). / B. Kemp, King and Commons, 1660-1832 (Londres, 1957). / J. S. Watson, The Reign of George III, 1760-1815 (Oxford, 1960). / A. Redman, The House of Hanover (New York, 1961).

Hanovre (royaume de)

Anc. royaume de l’Allemagne du Nord.


Le Hanovre a été l’un des principaux États du Saint Empire et, après avoir été annexé par la Prusse en 1867, il est devenu de nos jours le noyau de l’important État de Basse-Saxe (Niedersachsen). Mais le nom de Hanovre n’apparaît que tardivement, en 1692, quand on prend l’habitude d’appeler l’État de Brunswick (Braunschweig), devenu alors électorat, Kurhanover (Hanovre électoral), du nom de la résidence de la plus active des lignes de la maison welfe, celle de Celle, dont la résidence fut établie en 1636 à Hanovre*. C’est sous le nom de Hanovre que l’électorat devint royaume en 1814, grâce au congrès de Vienne.

Dans ses frontières de 1815 (38 000 km2 environ et près de 1,5 million d’habitants), le Hanovre occupe tout l’espace compris entre la basse Elbe et la frontière néerlandaise, à l’exception du duché d’Oldenburg, ce qui correspond à la majeure partie des bassins inférieurs de l’Elbe, de la Weser et de l’Ems. Puissance continentale, mais aussi maritime, le Hanovre se dote alors d’une importante marine de commerce et cherche à ne pas se soumettre au protectorat économique indirect de la Prusse, en retardant jusqu’en 1854 son entrée dans le Zollverein. Les frontières fixées en 1815 correspondent sans doute à un territoire plus petit que celui du grand Welf Henri le Lion (1129-1195) et plus grand que celui des duchés de la maison welfe au xvie s., mais c’est en fait au temps d’Henri le Lion que commence l’histoire du Hanovre (c’est ce que rappellera Leibniz), qui se poursuivra aux siècles suivants dans l’histoire des principautés nées du démembrement de l’État d’Henri, rival malheureux de Frédéric Barberousse.

Après avoir atteint son apogée au xiie s., la maison welfe avait dû se contenter d’un espace réduit, entre la Weser et l’Elbe, et dont l’axe était l’Aller ; l’accès à la mer lui avait été interdit par Hambourg, Brême, l’Oldenburg, la Frise orientale et les terres de l’évêque de Münster et de l’archevêque de Brême. Plus tard, au xviie s., apparaissent les appétit suédois et brandebourgeois. Malgré une situation géographiquement favorable au point de jonction entre les hauteurs (dont le Harz) et la grande plaine, le pays de la maison welfe ne peut guère prospérer, les ressources du sol et du sous-sol restant modestes (le sel et un important centre minier dans le Harz, autour de Clausthal-Zellerfeld) ; les bouches des fleuves et une bonne partie de leurs rives échappaient à la maison welfe, qui était, en outre, très ramifiée et qui souffrait de fréquents conflits internes entre les héritiers de rameaux venant à s’éteindre, ce qui favorisait un émiettement très poussé, cependant que l’évêché de Hildesheim occupait une position centrale entre les trois principaux territoires : Celle-Lüneburg, Calenberg-Göttingen et Wolfenbüttel.

En 1634 se constitua le duché de Brunswick-Wolfenbüttel, qui parvint à maintenir son autonomie jusqu’en 1933 malgré une histoire agitée et des ressources très modestes. Les autres territoires de la maison welfe furent réunis, et leur unité put être maintenue jusqu’à ce que commençât, sous le règne d’Ernest Auguste (1679-1698), la véritable ascension de l’État, qui prit le nom de la ville-résidence. Non seulement Ernest Auguste put obtenir en 1692 le neuvième électorat grâce à un jeu habile d’alliances avec Vienne et se hisser au niveau de ses rivaux de Dresde et de Berlin, mais aussi il permit par son mariage avec la princesse palatine Sophie, qui était une héritière des Stuarts, la montée sur le trône d’Angleterre, sous le nom de George Ier, de son fils Georges Louis (acte d’établissement de 1701, accession au trône en 1714).

Par cette union strictement personnelle, qui dura jusqu’en 1837, le Hanovre donna à l’Angleterre quelques-uns de ses souverains les plus contestés, qui, d’ailleurs, ne s’intéressèrent guère à leur domaine continental. Mais le Hanovre devint une porte largement ouverte sur les influences anglaises, aussi bien politiques que confessionnelles ou intellectuelles ; il fut administré au nom du roi par un gouvernement aristocratique éclairé, dont divers membres furent remarquables ; les ressources furent développées, la position politique, devant une Saxe en difficulté et un Brandebourg devenant peu à peu la Prusse, fut consolidée, et l’université de Göttingen, fondée en 1737, devint très rapidement la principale université protestante des pays germaniques du Saint Empire.

Diverses acquisitions territoriales étendirent la domination hanovrienne sur le Lauenbourg (1705), sur Brême et Verden (cédés en 1715 par le Danemark, qui les avait pris à la Suède), sur Osnabrück, enfin (1803). La guerre de Sept Ans, dans laquelle le Hanovre fut, comme l’Angleterre, l’allié de la Prusse, ne modifia aucunement les frontières ; les guerres napoléoniennes valurent par contre au Hanovre un partage qui le fit disparaître pour quelques années, le Sud étant annexé par le royaume de Westphalie, le Nord devenant départements français (1810-1813).

L’important accroissement qui eut lieu en 1815 transforme l’État : si le Lauenburg est cédé au Danemark, le Hanovre acquiert la Frise orientale, Hildesheim, le pays de l’Ems, une partie du Eichsfeld. Parmi les habitants se trouve ainsi une importante fraction de catholiques, ce qui modifie la géographie confessionnelle d’un pays qui s’affirmait depuis le xvie s. une citadelle du protestantisme (bien que la Réforme luthérienne n’ait été achevée qu’en 1580).