Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

hanche (suite)

Luxation congénitale de la hanche

V. luxation.

P. D.


Pathologie médicale


La coxarthrose

C’est le résultat de la localisation à la hanche du rhumatisme dégénératif appelé arthrose (v. articulation). La coxarthrose, affection fréquente en France, est tantôt primitive, c’est-à-dire sans cause décelable, tantôt (dans plus de la moitié des cas) secondaire à divers processus pathologiques touchant la hanche. Parmi ceux-ci viennent en tête les malformations congénitales : subluxation et dysplasie de la hanche (formes mineures de la luxation* de la hanche), et protrusion acétabulaire (tête fémorale emboîtée dans un cotyle trop profond). Les autres causes interviennent plus rarement : malformations acquises de la hanche, traumatismes (fracture du cotyle, fracture du col fémoral ou luxation de la tête fémorale suivies de nécrose), inflammation ou infection ancienne de l’articulation.

La coxarthrose apparaît en moyenne vers soixante ans et touche plus souvent la femme. Elle est favorisée par l’obésité et peut être associée à d’autres localisations de l’arthrose (polyarthrose).

La douleur, signe révélateur de la maladie, apparaît à la marche, à la station debout ; elle est calmée par le repos. Son siège est la racine de la cuisse, parfois le genou. Elle s’accompagne d’une diminution de la mobilité de l’articulation, responsable, à plus ou moins long terme, d’une boiterie et d’une limitation de la durée de la marche. Seule la radiographie permet de porter avec certitude le diagnostic en relevant les signes les plus précoces de l’arthrose : le pincement de l’interligne articulaire et les néo-formations d’os spongieux appelés ostéophytes.

L’évolution de la coxarthrose est habituellement lente. L’aggravation se manifeste par une accentuation des douleurs, puis par l’apparition d’une attitude anormale et irréductible de la cuisse et, dans la moitié des cas environ, par l’atteinte de la seconde hanche.

Le traitement de la coxarthrose fait appel aux ressources du traitement médical, la chirurgie, palliative, s’adressant aux formes mal tolérées malgré ce traitement. Il est cependant des formes qui doivent bénéficier de la chirurgie correctrice précoce : ce sont les coxarthroses secondaires à une dysplasie ou à une subluxation congénitale ; l’intervention (butée, ostéotomie) corrige le vice architectural responsable et permet ainsi de freiner ou d’arrêter l’évolution de l’affection. En dehors de cette circonstance, le traitement est essentiellement médical, fondé sur l’hygiène de la marche, l’utilisation d’aspirine et d’indométhacine, la rééducation par la kinésithérapie. En cas d’échec, une intervention chirurgicale tardive à visée palliative peut être proposée. Le choix s’opère entre l’ostéotomie et la mise en place d’une prothèse double cotyloïdienne et fémorale. Le blocage de l’articulation (arthrodèse) est réservé à la coxarthrose unilatérale du sujet jeune.


La coxite

C’est le résultat de la localisation à l’articulation de la hanche d’un rhumatisme inflammatoire ou infectieux. Elle se révèle par des douleurs de la hanche continues ou à recrudescence nocturne, s’accompagnant d’un dérouillage matinal assez long et évoluant souvent par poussée.

Les coxites infectieuses sont secondaires à une infection soit par un germe banal, soit par le bacille tuberculeux.

• Dans le premier cas, le germe responsable est souvent un staphylocoque ou un streptocoque provenant d’un foyer infectieux à distance. La douleur et la limitation de la mobilité de la hanche s’accompagnent de fièvre. Malgré le traitement par immobilisation et antibiothérapie prolongée, la guérison n’est souvent obtenue qu’au prix de sérieuses séquelles.

• La coxite tuberculeuse, appelée coxalgie, est devenue rare depuis la pratique de la vaccination par le B. C. G. Elle doit être suspectée devant toute hanche douloureuse inexpliquée. Les lésions radiologiques sont tardives et communes à toutes les coxites. La mise en évidence du bacille de Koch et des légions histologiques tuberculeuses est une étape capitale qui nécessite la ponction de l’articulation et la biopsie chirurgicale de la synoviale. Grâce à un traitement précoce, on peut espérer une guérison complète ou des séquelles minimes.

• Les coxites inflammatoires, appelées coxites rhumatismales, sont le résultat de la localisation à la hanche d’un rhumatisme inflammatoire chronique. Elles en aggravent considérablement le pronostic. Les affections responsables sont essentiellement la polyarthrite rhumatoïde et la spondylarthrite ankylosante (v. rhumatisme).


L’ostéonécrose aseptique de la tête fémorale

Autrefois appelée ostéochondrite disséquante de la hanche, cette affection est caractérisée anatomiquement par l’apparition d’une nécrose osseuse d’une partie ou de la totalité de la tête fémorale, probablement secondaire à une obstruction artérielle non formellement démontrée. Diverses circonstances paraissent favoriser la survenue de cette maladie : traumatismes souvent modérés, utilisation prolongée de dérivés cortisoniques, intoxication alcoolique, affections métaboliques (goutte, dyslipémies). L’homme, entre trente et soixante ans, est plus souvent touché que la femme. Le diagnostic, suspecté devant la brutalité d’apparition de la douleur et une mobilité souvent conservée, ne peut être affirmé que par les radiographies. L’évolution est difficile à prévoir : une stabilisation des lésions s’observe souvent, justifiant l’abstention chirurgicale au début au profit du traitement médical, avec suppression de l’appui pendant une durée d’environ un an.


Les dystrophies acquises de la hanche

• L’ostéochondrite de la hanche, ou maladie de Legg-Perthes-Calvé, parfois encore appelée coxa plana ou ostéochondrose de la hanche, s’observe entre cinq et dix ans, surtout chez le garçon. Les douleurs de la hanche, progressives et chroniques, s’accompagnent d’anomalies radiologiques avec une densification, puis une fragmentation du noyau d’ossification de la tête fémorale. Cette affection rare, parfois bilatérale, résulte pour certains d’un défaut de vascularisation. La réparation des lésions se fait en un à trois ans après une immobilisation soit au lit, soit par un appareil de décharge.