Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

Hainaut (suite)

En France, le textile est dispersé en quelques centres durement touchés par la concurrence de Roubaix-Tourcoing. La métallurgie est née dans le sud-est grâce au minerai local, aux forêts et aux eaux courantes ; elle s’est surtout concentrée sur deux axes : la vallée de la Sambre, d’Aulnoye à Maubeuge, et celle de l’Escaut, de Denain à Valenciennes. La sidérurgie s’est établie sur la Sambre, au xixe s., sous l’influence de capitaux belges ; aujourd’hui demeurent le laminage, la grosse chaudronnerie à côté de la céramique et du verre ; récemment s’est installée l’industrie automobile. Sur l’Escaut, l’essor industriel du xixe s. est lié à la houille, exploitée dès le xviiie s., et à la sidérurgie, mais l’extraction du charbon doit cesser dans les années 1980, et la sidérurgie sur l’eau à Dunkerque pourrait être une menace (le minerai arrive déjà par Dunkerque) ; aussi la région entame-t-elle une reconversion : raffinerie de pétrole, usine Chrysler à Bouchain.

En Belgique se prolonge le bassin houiller français. Près de la frontière, la région de Mons et du Borinage est celle où la récession houillère a créé le plus de problèmes : en 1970, un seul puits subsistait, la houille avait créé peu d’industries, la région manque de capitaux, de bonnes voies de circulation sont seulement en construction, la situation démographique n’est pas satisfaisante depuis la fin du xixe s. La région doit se désenclaver ; des zones industrielles, notamment celle de Ghlin-Baudour, accueillent quelques industries nouvelles (brasserie, verrerie, profilés d’aluminium, etc.). Les régions du Centre (avec la Louvière) et de Charleroi extraient encore le sixième du charbon belge, fabriquent 2,5 Mt d’acier ; de nombreuses industries s’y dispersent (la chimie [c’est le berceau de Solvay], la verrerie, la poterie). De plus, elles sont à l’extrémité de l’axe ABC et au centre de l’axe Sambre-Meuse ; les voies de circulation sont ici plus que satisfaisantes, et la reconversion se fait avec dynamisme, au nord de Charleroi, avec la pétrochimie à Féluy et le développement de la zone de Manage-Seneffe. Le nord du Hainaut est industrialisé de façon plus ponctuelle : carrières, constructions mécaniques, vêtements, industries alimentaires.

Enfin, il ne faut pas négliger le potentiel touristique : la beauté des bocages, des massifs forestiers (des confins ardennais notamment), la floraison des vestiges d’une haute civilisation (monuments civils, religieux, militaires, musées innombrables). Cela compense, en partie, les séquelles inhospitalières de l’industrie du xixe s.

A. G.

➙ Ardenne / Belgique / Bourgogne / Charleroi / Flandre / Hollande / Nord (départ. du) / Nord (Région du) / Pays-Bas / Valenciennes.

 A. Van Gennep, le Folklore de la Flandre et du Hainaut français (G. P. Maisonneuve, 1935-36 ; 3 vol.). / L. Verriest, Institutions médiévales de l’ancien comté de Hainaut (V. Guenon, Mons, 1946 ; 2 vol.) ; Féodalité en Hainaut (Duculot, Gembloux, 1949). / « Le Hainaut belge » (numéro spécial de la Revue française de l’élite européenne, 1953). / L. Trénard, Histoire des Pays-Bas français (Privat, Toulouse, 1972).

Haïti (république d’)

État des Antilles, qui occupe la partie occidentale de l’île du même nom (appelée aussi île de Saint-Domingue).



La situation

La république s’étend sur 27 750 km2 (non compris l’île de la Tortue [170 km2], située au large de la côte septentrionale de la presqu’île du Nord-Ouest, la grande île de la Gonave [660 km2], qui occupe l’entrée de la baie de Port-au-Prince, ni les autres petites îles situées le long des côtes). Peuplé de près de 5 millions d’habitants, Haïti, indépendant dès 1804, se flatte d’être la première république noire du monde, mais le pays est profondément marqué par la culture française et son passé colonial du xviiie s. C’est un pays montagneux d’une grande beauté, dont l’économie est restée essentiellement agricole et qui subit tous les inconvénients du sous-développement.


Le milieu naturel

• La disposition du relief est sans doute le fait naturel le plus important dans la vie du pays. Du nord au sud se succèdent chaînes plissées, vallées et fossés d’effondrement, qui compartimentent le pays et rendent les communications difficiles. La plaine du Nord, ou plaine du Cap-Haïtien, plaine alluviale aux sols fertiles, s’étend sur 935 km2. Elle est dominée au sud par les sommets calcaires du massif du Nord ; celui-ci culmine à 1 196 m et prolonge la Cordillère centrale de la république Dominicaine, qui forme l’épine dorsale de l’île. La presqu’île du Nord-Ouest est occupée par la fosse de Gros-Morne, fossé d’effondrement en bordure de la terminaison du massif du Nord, par les plaines des Moustiques et de l’Arbre (320 km2) et par le vaste plateau calcaire de Bombardopolis, qui atteint 1 060 m au sud-est.

Le plateau central est en fait une région déprimée qui s’étend entre le massif du Nord et les montagnes Noires, chaînes calcaires qui occupent le centre du pays et culminent à 1 700 m. Cette chaîne domine la vallée de la rivière Artibonite, qui prend le territoire de la république en écharpe du sud-est au nord-ouest et qui forme sa plus vaste plaine, avec 1 700 km2. La chaîne des Matheux (1 600 m d’altitude), prolongée par les montagnes du Trou d’Eau jusqu’à la frontière, borde au nord le golfe de Port-au-Prince et isole le sud du pays des régions centrales et septentrionales. La plaine du Cul-de-Sac, ou plaine de Port-au-Prince, est un fossé d’effondrement entre la chaîne des Matheux et le vigoureux plissement qui s’élève au sud d’Haïti. Cette plaine se prolonge par la petite plaine littorale de Léogane pour former un ensemble de 825 km2.

Les puissantes chaînes calcaires de la Selle et de la Hotte atteignent respectivement 2 680 m et 2 347 m sur la bordure méridionale du pays, formant un bourrelet impressionnant entre la mer Caraïbe et le golfe de la Gonave. Quelques petites plaines littorales échancrent cet ensemble montagneux : plaine des Cayes (360 km2), plaine de Jacmel (90 km2).

Au total, environ 30 p. 100 de la superficie se trouvent au-dessus de 500 m d’altitude. Par contre, les plaines ne s’étendent que sur 4 800 km2 (17 p. 100 de la superficie totale). Compte tenu de la forte densité de production et de la prédominance d’une économie de type agricole, le manque de terres cultivables est un problème fondamental.