Hainaut (suite)
En France, le textile est dispersé en quelques centres durement touchés par la concurrence de Roubaix-Tourcoing. La métallurgie est née dans le sud-est grâce au minerai local, aux forêts et aux eaux courantes ; elle s’est surtout concentrée sur deux axes : la vallée de la Sambre, d’Aulnoye à Maubeuge, et celle de l’Escaut, de Denain à Valenciennes. La sidérurgie s’est établie sur la Sambre, au xixe s., sous l’influence de capitaux belges ; aujourd’hui demeurent le laminage, la grosse chaudronnerie à côté de la céramique et du verre ; récemment s’est installée l’industrie automobile. Sur l’Escaut, l’essor industriel du xixe s. est lié à la houille, exploitée dès le xviiie s., et à la sidérurgie, mais l’extraction du charbon doit cesser dans les années 1980, et la sidérurgie sur l’eau à Dunkerque pourrait être une menace (le minerai arrive déjà par Dunkerque) ; aussi la région entame-t-elle une reconversion : raffinerie de pétrole, usine Chrysler à Bouchain.
En Belgique se prolonge le bassin houiller français. Près de la frontière, la région de Mons et du Borinage est celle où la récession houillère a créé le plus de problèmes : en 1970, un seul puits subsistait, la houille avait créé peu d’industries, la région manque de capitaux, de bonnes voies de circulation sont seulement en construction, la situation démographique n’est pas satisfaisante depuis la fin du xixe s. La région doit se désenclaver ; des zones industrielles, notamment celle de Ghlin-Baudour, accueillent quelques industries nouvelles (brasserie, verrerie, profilés d’aluminium, etc.). Les régions du Centre (avec la Louvière) et de Charleroi extraient encore le sixième du charbon belge, fabriquent 2,5 Mt d’acier ; de nombreuses industries s’y dispersent (la chimie [c’est le berceau de Solvay], la verrerie, la poterie). De plus, elles sont à l’extrémité de l’axe ABC et au centre de l’axe Sambre-Meuse ; les voies de circulation sont ici plus que satisfaisantes, et la reconversion se fait avec dynamisme, au nord de Charleroi, avec la pétrochimie à Féluy et le développement de la zone de Manage-Seneffe. Le nord du Hainaut est industrialisé de façon plus ponctuelle : carrières, constructions mécaniques, vêtements, industries alimentaires.
Enfin, il ne faut pas négliger le potentiel touristique : la beauté des bocages, des massifs forestiers (des confins ardennais notamment), la floraison des vestiges d’une haute civilisation (monuments civils, religieux, militaires, musées innombrables). Cela compense, en partie, les séquelles inhospitalières de l’industrie du xixe s.
A. G.
➙ Ardenne / Belgique / Bourgogne / Charleroi / Flandre / Hollande / Nord (départ. du) / Nord (Région du) / Pays-Bas / Valenciennes.
A. Van Gennep, le Folklore de la Flandre et du Hainaut français (G. P. Maisonneuve, 1935-36 ; 3 vol.). / L. Verriest, Institutions médiévales de l’ancien comté de Hainaut (V. Guenon, Mons, 1946 ; 2 vol.) ; Féodalité en Hainaut (Duculot, Gembloux, 1949). / « Le Hainaut belge » (numéro spécial de la Revue française de l’élite européenne, 1953). / L. Trénard, Histoire des Pays-Bas français (Privat, Toulouse, 1972).