Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
G

gymnastique (suite)

• La période qui va de 1875 à 1936 correspond à l’épanouissement des différentes écoles et à leur implantation dans les pays d’Europe occidentale et centrale. En France, la plus ancienne des fédérations, l’Union des sociétés de gymnastique française (U. S. G. F.), née en 1873, préfigure la future Fédération française de gymnastique (F. F. G.), qui, en 1949, regroupa les fédérations masculine et féminine. Après 1870 commence la construction des premiers gymnases parisiens. Sur le plan mondial, il faudra attendre 1881 pour voir la création de la Fédération internationale de gymnastique (F. I. G.), tandis que la gymnastique figurait au programme des premiers jeux Olympiques de l’ère moderne, en 1896, à Athènes. L’intérêt suscité par ces compétitions a placé la F. I. G. dans l’obligation d’améliorer ses règlements, et, peu à peu, les épreuves athlétiques ont perdu de leur importance par rapport aux épreuves gymniques proprement dites.

• La dernière période commence peu avant la Seconde Guerre mondiale. L’évolution des compétitions et des règlements se poursuit. La gymnastique s’éloigne de plus en plus de ses origines, l’éducation physique, pour devenir une véritable activité sportive ayant son caractère propre. Cette évolution incessante s’explique par la modification des engins utilisés, l’aménagement des règlements techniques, l’influence de quelques champions au génie créateur. C’est en 1936 que la gymnastique affirme de façon définitive sa personnalité en se cantonnant dans des exercices qui ne se retrouvaient dans aucun autre sport. De cette année date la codification officielle de la gymnastique moderne. Six disciplines ont été retenues chez les hommes : les exercices au sol, le cheval-arçons, les anneaux, le saut de cheval, les barres parallèles et la barre fixe ; quatre chez les femmes : les exercices au sol, les barres asymétriques, la poutre d’équilibre et le saut de cheval.


Les différents appareils

On vient d’énumérer les différents appareils (ou agrès) tels qu’ils existent encore aujourd’hui et dont l’usage a été codifié pour la dernière fois lors des jeux Olympiques d’Helsinki en 1952.

• Exercices au sol. Ils doivent former un ensemble harmonieux et rythmique par l’alternance d’éléments d’assouplissement et de force, de maintien et d’équilibre ; les exercices au sol doivent durer entre 50 et 70 secondes et s’effectuer sur un tapis carré de 12 m de côté dont les limites ne peuvent être dépassées.

• Cheval-arçons. L’appareil a été raccourci de 1,80 m à 1,60 m afin de permettre plus facilement des mouvements d’élan dans le sens transversal.

• Anneaux. Suspendus à des câbles d’acier, ils permettent des mouvements combinés en élan, force et maintien.

• Saut de cheval ou cheval-sautoir. Il a également été raccourci à 1,60 m (hauteur 1,35 m) ; la piste d’élan mesure 18 m au moins et un tremplin d’appel est placé par le concurrent à l’endroit qui lui semble convenable.

• Barres parallèles. Deux barres de hauteur identique permettent des exercices d’élan, de voltige ou de force.

• Barre fixe. Elle n’a subi aucune transformation depuis son origine ; elle permet des mouvements exclusivement d’élan sans aucun arrêt.

Pour les femmes, deux seulement de ces 6 agrès subsistent : les exercices au sol, qui doivent cependant durer entre 60 et 90 secondes et être effectués en musique, et le saut de cheval, dont la hauteur a été ramenée à 1,10 m et qui se franchit en travers et non plus en longueur. En revanche, 2 autres agrès font leur apparition : les barres asymétriques (la plus haute est située à 2,30 m, l’autre à 1,50 m) et la poutre d’équilibre (durée de 80 à 105 secondes).


Les règlements et le jugement

Les grandes compétitions portent sur un double programme : un programme imposé à chaque engin, dont le but est d’orienter l’évolution de la gymnastique et de contrôler la maîtrise des éléments reconnus comme formateurs ; un programme libre, qui permet à chaque gymnaste de réaliser ce qu’il peut faire de mieux en exploitant ses qualités propres et sa personnalité. C’est la Commission technique internationale qui charge une nation de réaliser, pour les jeux Olympiques ou les championnats du monde, un enchaînement d’exercices qui devient l’« imposé ».

Chaque épreuve donne lieu à l’attribution d’une note qui sert à l’établissement du classement individuel ou par équipe. Les notes sont données par un jury composé de 5 membres : 4 juges et 1 juge-arbitre ; ce dernier n’intervient qu’en cas de contestation. Chacun des juges donne une note de 0 à 10 points. Pour obtenir la note définitive, on élimine la plus forte et la plus faible et on fait la moyenne des notes intermédiaires.

Pour noter avec précision des exercices très différents, les juges se réfèrent à un code de pointage international qui classe toutes les figures en 3 catégories : A (difficulté nationale), B (difficulté internationale), C (difficulté mondiale). Pour obtenir la note maximale, un exercice doit comporter au moins 6 figures A, 4 figures B, 1 figure C (2 pour les jeux Olympiques et les championnats du monde) ; 5 points sur 10 sont consacrés à la valeur de l’exercice : 3,40 points pour sa difficulté et 1,60 point pour ses combinaisons ; les 5 autres points sont consacrés à la réalisation de l’exercice, chaque faute d’exécution (écart des jambes, flexion des bras, arrêt, etc.) étant pénalisée selon un barème qui va de 0,10 à 1 point. Pour les épreuves féminines, les enchaînements doivent nécessairement comporter 4 difficultés B et 2 difficultés C. La légèreté, la grâce, le rythme interviennent très sensiblement dans le jugement, ainsi que l’adaptation à la musique pour ce qui concerne les exercices au sol.


Les grandes compétitions