Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
G

Guatemala (suite)

La ville de Guatemala

Capitale de la république du Guatemala.

Guatemala Ciudad (ou Guatemāla City) est située à 1 500 m d’altitude sur un des plateaux qui s’étendent au pied de l’axe volcanique. Elle a donc été construite dans une des régions déjà les plus densément peuplées du pays, les hautes terres, conformément à l’habitude des Espagnols, qui négligeaient la colonisation des terres basses et chaudes, insalubres. Comptant 723 000 habitants, elle s’accroît à un rythme annuel très rapide (près de 6 p. 100) depuis 1950, pour une part importante grâce à l’immigration venue de toutes les zones rurales du pays.

La ville a été fondée en 1776, après qu’un tremblement de terre en 1773 eut détruit l’ancienne capitale de la capitainerie générale de Guatemala (Antigua).

Cependant Guatemala est surtout une ville moderne, n’ayant pas échappé elle-même à plusieurs séismes (en 1917 notamment). Centre d’un municipe maintenant presque entièrement urbanisé, elle abrite, outre le siège du gouvernement, presque tous les pouvoirs financiers et commerciaux du pays. C’est à Guatemala qu’est concentrée l’ancienne aristocratie terrienne d’origine espagnole qui contrôle toujours à peu près toutes les activités.

Ville au plan géométrique, aux maisons en général basses, son centre évoque toutefois les agglomérations nord-américaines avec ses buildings de verre, ses éclairages au néon et ses restaurants chinois. C’est entre 1944 et 1954, sous les gouvernements progressistes, que la structure urbaine a rompu avec le concept d’organisation coloniale de l’espace urbain par la décentralisation des services et des différentes activités par rapport à la place centrale. Les constructions récentes les plus prestigieuses sont la cité sportive et le centre civique.

À l’échelle du pays, la ville est le seul centre de décision et le principal foyer d’investissement, ce qui permet d’expliquer que le revenu par tête y soit le triple de celui de la campagne et le double de celui des autres villes. Le pourcentage des analphabètes est inférieur à 30 p. 100 (la moitié du taux du reste du pays).

L’agglomération assure environ les deux tiers de la production industrielle guatémaltèque. La ville, grâce à l’université de San Carlos, est enfin un important centre culturel et universitaire. Cette croissance, si importante, de la capitale ne se réalise pas sans crise presque chronique : les bidonvilles se développent dans les ravins qui entourent la ville, surtout depuis 1962 ; le déséquilibre entre l’offre et la demande d’emploi est permanent, bien que la zone métropolitaine ait bénéficié en priorité du plan d’industrialisation suscité par la création du marché commun centre-américain.

H. R. A.

H. R. A.

➙ Amérique latine / Amérique précolombienne / Indiens / Mayas.

 J. A. Villacorta, Historia de la Republica de Guatemala (Guatemala, 1942-1960 ; 3 vol.). / S. Tax, A Penny Capitalism (Chicago, 1953). / A. Recinos, Cronicas indígenas de Guatemala (Guatemala, 1957). / M. Monteforte Toledo, Guatemala, monografía sociológica (Mexico, 1959). / G. Aguirre Beltrán, Regiones de refugio (Mexico, 1967). / E. Galeano, Guatemala, pays occupé (trad. de l’esp., Maspéro, 1968). / A. Saint-Lu, Condition coloniale et conscience créole au Guatemala, 1524-1821 (P. U. F., 1971).

Guayaquil

Principale ville de l’Équateur.


Seul grand port du pays, c’est la capitale économique de l’Équateur. La position portuaire est fondamentale, puisque le secteur économique moderne de l’Équateur repose presque exclusivement sur les cultures de plantation destinées à l’exportation, tandis que la plupart des biens d’usage et de consommation industriels sont importés. Guayaquil exerce cette fonction depuis l’époque coloniale. La ville a été fondée en 1535 par Sebastián de Belalcázar (1480-1551), détruite par les Indiens, puis reconstruite en 1557 par Francisco de Orellana, dans une zone plate et basse de la grande baie, au pied de la petite colline du mont Santa Ana. Elle s’est ensuite étendue vers le nord et vers le sud.

Guayaquil assure, aujourd’hui, 90 p. 100 des importations et 70 p. 100 des exportations (dont une grande partie est fournie par les produits agricoles de la plaine côtière elle-même). Cette fonction commerciale a attiré dans la ville les maisons de commerce, le tertiaire supérieur et les directions des banques étrangères. On y retrouve aussi le siège des installations équatoriennes de l’United Fruit Company, la grande compagnie américaine qui domine la culture des fruits dans le bassin côtier. Les activités industrielles sont liées aux produits du pays, scieries et conserveries, ou au marché national de consommation (fabriques de cigarettes, de chaussures, savonneries).

Avec 289 000 habitants, la population de Guayaquil représentait, en 1952, 8,4 p. 100 de celle du pays. La ville compte en 1970 plus de 700 000 habitants, soit près de 15 p. 100 de la population de l’Équateur. Son taux de croissance est donc plus rapide que celui du reste de la population. Ce phénomène s’explique par l’importance des migrations de la plaine côtière et surtout de la montagne andine, dont Quito n’absorbe pas tout l’excédent démographique. Soumise aux attaques des Indiens, des pirates, puis ravagée par les incendies, la ville de Guayaquil a été entièrement reconstruite au xviiie s. Le développement urbain oppose actuellement les quartiers modernes habituels des grandes villes aux quartiers plus anciens où subsistent encore les vieilles maisons en bois et les arcades qui protègent les piétons de la pluie et de la chaleur. Autour de ce noyau urbain se développe rapidement une zone d’habitation spontanée pauvre et misérable.

M. R.

Guderian (Heinz)

Général allemand (Kulm an der Weichsel [auj. Cheļmno] 1888 - Schwangau, près de Füssen, Bavière, 1954).


Fils d’officier, le « grand maître » des blindés de la Wehrmacht était un Allemand de l’Est issu d’une famille prussienne de propriétaires fonciers. Mais c’est à Colmar, puis à Metz et à Bitche, où il sert comme sous-lieutenant de 1907 à 1909, qu’il passe plus de dix années de sa jeunesse, et c’est sur le front français qu’il vit toute la Première Guerre mondiale. En 1918, il suit à Sedan un stage d’état-major et y découvre les Ardennes.