Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Grande-Bretagne (suite)

Or, l’échec de Bonaparte en Égypte (victoire de Nelson* à Aboukir, 1798) et la lassitude des alliés continentaux de l’Angleterre, qui, après Marengo (14 juin 1800) et Hohenlinden (3 déc. 1800), recherchent la paix, amènent une accalmie. Pitt, battu sur la question irlandaise, s’étant retiré (1801), c’est son successeur, Henry Addington (1757-1844), vicomte Sidmouth, qui conclut avec la France le traité d’Amiens (1802).

La lutte contre la France napoléonienne (1803-1815)

• 1803 : la guerre reprend rapidement, l’Angleterre se refusant à rendre Malte comme le traité d’Amiens l’y oblige, car les visées belliqueuses de Bonaparte sont par trop évidentes. Une tentative de rébellion irlandaise échoue, et son leader, Robert Emmet (1778-1803), est pendu.

• 1804 : Pitt revient au pouvoir, entouré de jeunes tories, George Canning (1770-1827) et Spencer Perceval (1762-1812) entre autres. Il déclare aussitôt la guerre à l’Espagne, sur la flotte de laquelle Napoléon compte pour l’aider à accomplir l’invasion de l’Angleterre, qu’il prépare au camp de Boulogne. Mais Napoléon ne réussit pas à rassembler ses vaisseaux, Nelson soumettant à une chasse impitoyable les flottes françaises : c’est contre l’Autriche qu’il utilise les troupes de Boulogne, au moment même où l’amiral Nelson détruit au cap Trafalgar les flottes française et espagnole (21 oct. 1805). La maîtrise des mers est désormais assurée à l’Angleterre.

• 1806 : mort de Pitt, qui est remplacé par un cabinet de coalition où se retrouvent whigs (Fox) et tories, sous la direction de William Wyndham Grenville (1759-1834). S’il ne sait guère utiliser l’armée, le ministère sait au contraire se servir de la marine : le Blocus* continental, décidé par Napoléon en 1806, interdit en effet aux pays européens de commercer avec l’Angleterre. Mais sa flotte donne à cette dernière les moyens de riposter efficacement. Elle détruit les dernières flottes continentales qui pouvaient la gêner (bombardements de Copenhague, 1807), saisit les colonies hollandaises et espagnoles, et contrôle avec rigueur le trafic des navires neutres (ce qui provoque des difficultés avec les États-Unis).

• 1807 : un ministère tory uni sous la direction du duc de Portland (1738-1809) reprend le pouvoir. Les tories vont mener avec ténacité la lutte contre Napoléon.

• 1808 : profitant de l’insurrection espagnole, les Anglais débarquent au Portugal, d’où, très vite, ils obligent les Français du général Junot à se retirer. Mais, poursuivies par Napoléon lui-même, puis par le maréchal Soult, les troupes anglaises ont beaucoup de mal à se rembarquer (janv. 1809).

• 1809 : le ministère Perceval remplace le ministère Portland. Une tentative d’attaque des Pays-Bas échoue lamentablement, alors qu’avec peu de forces Arthur Wellesley remporte la victoire de Talavera en Espagne et reçoit le titre de vicomte Wellington*.

• 1810 : le roi George III succombe définitivement à la folie. Son fils (le futur George IV) devient régent en 1811.

• 1810-1814 : Wellington continue avec succès ses opérations en Espagne, jusqu’à ce qu’il remporte en juin 1813 la victoire de Vitoria. Si le résultat de la bataille de Toulouse (1814) est indécis, Napoléon, écrasé par les forces de la coalition, est contraint d’abdiquer (4 avr. 1814).

• 1812-1814 : les tracasseries imposées par les navires anglais aux vaisseaux neutres provoquent une guerre entre l’Angleterre et les États-Unis, d’ailleurs opposés sur la délimitation de la frontière avec le Canada. La guerre prend fin sans qu’il y ait eu le moindre résultat notable.

• 1815 : ce sont les troupes anglaises et Wellington qui, par la bataille de Waterloo (18 juin 1815), acculent Napoléon à abdiquer pour la seconde fois. Au congrès de Vienne, où Castlereagh représente l’Angleterre, celle-ci garde un certain nombre de ses conquêtes : Le Cap, Sainte-Lucie, Tobago, les Seychelles, l’île de France devenue l’île Maurice, Malte, les îles Ioniennes et Helgoland. Toutefois, l’Angleterre refuse de s’associer à la Sainte-Alliance.

• 1815-1820 : les lendemains de la guerre sont sombres. Le régent est détesté, et le gouvernement tory, dominé par Robert Stewart, vicomte Castlereagh (1769-1822), est incapable de répondre aux aspirations des Anglais et de maîtriser la crise économique. Au contraire, la new corn law (1815) provoque une formidable montée du prix du grain. Et l’agitation gagne le pays, obligeant le gouvernement à prendre des mesures répressives violentes (massacre de Peterloo à Manchester, 1819).

• 1820 : mort de George III.


1820-1945 : Une hégémonie vite remise en cause


L’hégémonie, 1820-1873

Première partie dans la révolution industrielle, disposant d’un immense empire et dominant le commerce mondial, l’Angleterre est bien, à partir de 1815, la première puissance du monde.

George IV et Guillaume IV (1820-1837)

• 1820 : le régent devenu roi, son épouse, Caroline de Brunswick, revient d’Allemagne. Le roi, qui ne veut plus la revoir, lui intente un scandaleux procès... Si l’on ajoute à cela que les plus médiocres des tories forment alors le Cabinet, on comprend à quel point le pouvoir est discrédité.

• 1822 : Robert Peel, puis, après le suicide de Castlereagh, Canning viennent renforcer le gouvernement. Avec eux triomphe le nouveau torysme, plus libéral, plus ouvert aux nouveautés.

• 1824 : l’Angleterre reconnaît l’indépendance des colonies espagnoles d’Amérique.

• 1826 : suppression des Actes de navigation.

• 1826 : réforme du Code pénal.

• 1827 : à Navarin, la flotte de l’amiral Edward Codrington (1770-1851) détruit la flotte turque, aidant ainsi puissamment l’indépendance grecque. Cette même année, à la mort de Canning, le roi appelle Frederick John Robinson (1782-1859), vicomte Goderich.

• 1828 : ministère Peel-Wellington.

• 1829 : émancipation des catholiques.