Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
G

golf (suite)

• Les fers. Numérotés de 1 à 9, ils correspondent à une longueur donnée. Leur face est plus ou moins ouverte selon la distance à parcourir. Le fer no 1 n’est généralement employé que par les très grands joueurs, plus à l’aise dans l’art des fers que dans celui des bois. Le 2 est plus joué. Un bon joueur peut envoyer la balle à près de 200 m. Les 3, 4 et 5 sont utilisés pour des coups assez longs et secs. La balle ne s’élève guère. Les fers 6, 7, 8 et surtout 9 sont de plus en plus ouverts et lèvent la balle. Les golfeurs s’en servent pour les coups d’approche, aux alentours du green. Pour sortir des bunkers (trous de sable), il est recommandé de posséder un sand-wedge, fer à la face très inclinée, ce qui implique l’élimination d’un club, en principe le fer no 1. Enfin, reste le putter. À face droite, c’est à lui qu’on demande d’envoyer la petite balle dans ce fameux petit trou, surmonté d’un drapeau, que le joueur peut faire enlever lorsqu’il se trouve sur le green.

Un jeu de clubs doit naturellement être adapté à la morphologie du golfeur. Chaque club comprend un manche (en acier, puis en aluminium) et une tête (plus longue que large).

Petit lexique du golf

air-shot, action de passer au-dessus de la balle sans la frapper ;

albatros, trou réussi en trois coups de moins que le par (exploit très rare) ;

backswing, partie du mouvement qui consiste à faire monter le club ;

birdie, trou réussi en un coup de moins que le par ;

bunker, obstacle de forme variée dont le sol et une partie de la paroi sont recouverts de sable fin ;

caddy ou caddie, homme ou femme portant le sac d’un joueur ou tirant un chariot contenant ses clubs ;

dog-leg, trou dont le fairway tourne adroite ou à gauche ;

dormie, position d’un joueur ou d’une équipe qui a autant de trous d’avance qu’il en reste à jouer ;

downswing, partie du mouvement qui consiste à descendre le club pour frapper la balle ;

drive, coup de longue distance joué du départ :

eagle, deux coups au-dessous du par ;

fairway, partie du parcours (tondu) située entre le départ et le green ;

green, terrain spécialement aménagé autour du trou, et dont l’herbe est rase et demande beaucoup de soins ;

grip, façon de tenir ses mains sur le club ;

hook, effet donnant à la balle une trajectoire de droite à gauche ;

links, ensemble d’un parcours de golf : fairway, green, rough, obstacles ;

match play, compétition qui se joue trou par trou entre deux ou quatre joueurs (double ou foursome) ;

medal play, compétition par coups, ceux-ci étant additionnés du trou no 1 au no 18. Chaque joueur est opposé à tous les autres. Le plus faible total désigne le vainqueur ;

par, nombre de coups nécessaires à un joueur de première série pour réussir un trou et un bon total. Les pars vont de 3 à 5 par coup et de 70 à 74 pour un parcours moyen ;

pull, balle qui part directement sur la gauche ;

putting, action de frapper la balle et de la faire rouler vers le trou. Toujours joué sur le green avec un club spécial appelé putter ;

rough, espace bordant le fairway, où la végétation n’est pas entretenue ;

scratch, se dit d’un joueur au handicap 0. Il s’agit d’un golfeur de valeur auquel aucun handicap n’est attribué ;

slice, effet donné à la balle de gauche à droite (contraire de hook) ;

socket, coup mal frappé et... souvent puni ;

stance, position des pieds du joueur au moment de frapper la balle ;

swing, ensemble du mouvement pour frapper la balle ; un joueur a un bon ou mauvais swing ;

tee, petit support sur lequel on pose la balle pour jouer le premier coup ; le tee est enfoncé dans le sol entre les deux boules qui délimitent le départ ;

top (topper), balle frappée au-dessus de son centre ; la balle roule au lieu de monter.

J.-F. A.

 B. Hogan et H. W. Wind, The Modern Fundamentals of Golf (New York, 1957 ; trad. fr. Principes fondamentaux du golf moderne, Lesourd, 1958). / G. de Dampierre, Connaissance et technique du golf (Denoël, 1969). / A. Bernard, le Golf (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1970).

gomarisme

Mouvement calviniste intégriste.


Si le mot intégrisme, caractérisant un mouvement de conservatisme radical à l’intérieur du catholicisme, est d’origine relativement récente, la réalité que recouvre ce terme est de tout temps et de tous milieux : il s’agit avant tout d’une attitude de refus, de crispation défensive violente en face des moindres tentatives herméneutiques, c’est-à-dire d’interprétation du message chrétien reçu en fonction des modifications de l’environnement culturel dans lequel il doit être communiqué.

À la fin du xvie et dans la première moitié du xviie s., François Gomar (en lat. Franciscus Gomarus) est le type même de l’intégriste calviniste. Né en 1563 à Bruges, il quitte la Flandre pour le Palatinat en 1578, lorsque ses parents doivent s’exiler pour leur foi. Après avoir suivi à Strasbourg les leçons de Johannes Sturm (1507-1589), c’est à Heidelberg qu’il reçoit l’empreinte, décisive pour lui, de l’orthodoxie calviniste : passionnément assoiffé de certitude et de sécurité religieuses, il trouve alors dans le dogme plus calviniste que calvinien de la double prédestination absolue la véritable garantie de la foi, l’authentique expression de l’enseignement évangélique. Il se décide alors à en devenir le héraut. C’est aux Pays-Bas qu’il va bientôt trouver l’occasion de s’illustrer.

En 1594, nommé professeur de théologie à Leyde, Gomar développe, affermit, radicalise sa doctrine jusqu’à ce que, une dizaine d’années plus tard, les circonstances lui offrent un adversaire de choix, en la personne de son nouveau collègue Jacobus Arminius. Celui-ci, d’origine populaire, était né vers 1560 à Oudewater ; orphelin de bonne heure, il avait pu, grâce à la générosité de chrétiens fortunés, accéder aux études universitaires et suivre une longue filière qui l’avait mené jusqu’à Genève, au pied de la chaire de Théodore de Bèze. Prédicateur fort prisé à Amsterdam, dès 1588, prédestinatien lui-même, il avait été prié de défendre la position calvinienne contre certains de ses détracteurs, et c’est au cours de la controverse qu’il commence à douter de sa propre position, insistant surtout sur le caractère universel de l’offre de la grâce et, par conséquent, sur l’importance du moment humain de l’acceptation ou du refus de celle-ci : du coup, il devenait impossible de la déclarer « irrésistible » et « inamissible », ce qui était la position des prédestinatiens stricts, des « supralapsaires » surtout — parmi lesquels Gomar —, qui enseignaient que le décret de la double prédestination est prononcé de toute éternité, indépendamment du fait que l’homme doive un jour pécher ; les « infralapsaires », eux, affirmaient qu’il ne saurait avoir de sens qu’en face de l’humanité globalement considérée comme « masse destinée à la perdition ».