Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
G

Géorgie

En angl. Georgia, État du sud-est des États-Unis, sur l’Atlantique ; 152 488 km2 ; 4 589 600 hab. Capit. Atlanta.


La Géorgie (ou Georgie) se divise en trois régions naturelles. Le Nord-Ouest, qui appartient au système appalachien, comprend une partie du Blue Ridge (près de 1 500 m) et de la Grande Vallée. Du fait de la latitude, le climat est tempéré malgré l’altitude et la situation continentale (janvier, 4 à 5 °C ; juillet, 23 à 24 °C). Les sols sont médiocres, sauf dans la Grande Vallée, où ils sont plus épais et riches en calcaire. Le plateau cristallin du Piedmont, incliné de 600 m au pied du Blue Ridge à 200 m au-dessus de la Fall Line, est la région la plus propice au peuplement : les sols, originellement fertiles, mais épuisés par la monoculture du coton, sont progressivement restaurés ; le climat est doux en hiver (janvier, 8 à 10 °C), très chaud en été (juillet, 25 à 26 °C). La plaine côtière possède déjà un climat subtropical (janvier, 12 °C ; juillet, 28 °C), mais les sols sont de valeur très inégale, et l’on rencontre souvent des sables stériles ou de vastes marais (Okefenokee Swamp). Des îles basses (Sea Islands) caractérisent le littoral. La Géorgie appartient au sud-est humide : réparties sur toute l’année avec un maximum d’été, les précipitations, de 1 000 à 1 200 mm en moyenne, dépassent 1 500 mm dans le Blue Ridge. Les forêts (deux tiers de la superficie de l’État) se composent de chênes et de nombreuses espèces de pins, auxquels s’adjoignent des noyers et des frênes dans les montagnes, des magnolias, des tulipiers, des arbousiers sur le Piedmont, des cyprès dans la plaine côtière, divers palmiers sur le littoral.

L’économie ancienne reposait sur la monoculture du coton et le travail servile (d’où la proportion actuelle de la population noire : 28,5 p. 100). Le déclin du coton se poursuit (encore 263 000 ha en 1960 ; 110 000 aujourd’hui) ; il a cédé la place au maïs, au tabac, à l’arachide, au soja. C’est surtout l’élevage qui s’est développé, celui du porc (à partir du maïs et de l’arachide), des bovins (grâce à l’extension des prairies et cultures fourragères), des volailles (à l’imitation de l’aviculture des Carolines).

Les industries reposent sur les matières premières locales abondantes (bois) ou anciennement abondantes (coton) : pâte à papier, carton, bois de construction et d’ébénisterie, résine ; textile et confection. Les industries extractives ne sont représentées que par l’exploitation des terres réfractaires et du kaolin, mais la Géorgie occupe la première place dans ce domaine (le tiers de la production américaine).

55 p. 100 de la population se rassemblent dans les villes, dont les principales sont Savannah (150 000 hab.), près de la côte, Columbus (120 000 hab.), Macon et Augusta sur la Fall Line, mais avant tout Atlanta (490 000 hab. et 1 300 000 pour l’agglomération), une des grandes métropoles régionales américaines. Centre de redistribution, place financière, nœud ferroviaire et routier, Atlanta doit sa fortune à sa situation sur la voie reliant la côte atlantique à l’intérieur en contournant les Appalaches. Des services fédéraux, universités et sièges sociaux y sont fixés. Ses industries comprennent l’alimentation (notamment Coca Cola), la confection, l’ameublement, la céramique, la construction mécanique (montage d’autos et pièces d’avion), la chimie.

La Géorgie connaît un déclin relatif : elle n’est plus qu’au 15e rang des États pour la population (10e en 1910) ; le port de Savannah a perdu son ancienne importance ; la Géorgie vient au 47e rang pour le niveau de l’instruction. Peut-être le Nord-Ouest sortira-t-il du sous-développement de l’Appalachia grâce à la proximité de la TVA et du puissant pôle de croissance d’Atlanta ?

P. B.

géosynclinal

Vaste fosse de l’écorce terrestre en voie d’affaissement progressif et où s’entassent des sédiments en partie détritiques (flysch).


Le terme a été créé par l’Américain J. D. Dana en 1873, mais la notion en est due à son compatriote James Hall (1859), qui avait été frappé par l’extraordinaire épaisseur des sédiments déposés en certains points du Globe pendant une période relativement courte.

Il avait en effet noté des épaisseurs de sédiments de l’ordre de 13 000 m dans les Appalaches ou de 20 000 m dans les Rocheuses, correspondant à une durée de dépôt de quelques dizaines de millions d’années seulement. Dans la vallée du Mississippi, par contre, pendant la même durée, l’épaisseur des couches de même âge n’atteignait pas le dixième de celle qui est mesurée dans les Appalaches. Cette inégalité d’épaisseur des dépôts indique que, dans certaines régions, le fond des bassins sédimentaires a pu s’enfoncer graduellement de manière à recevoir une quantité de sédiments plus grande que dans les zones voisines ; cet enfoncement graduel porte le nom de subsidence.


La subsidence

Le remplissage d’un bassin peut être simplement le comblement d’une dépression. Pour qu’il y ait subsidence, il faut en outre que les conditions de dépôts restent stationnaires. La tranche d’eau qui recouvre le bassin doit donc rester sensiblement la même, et son fond s’enfoncer d’une profondeur égale à l’épaisseur du sédiment déposé.

Ce phénomène a été particulièrement bien étudié par Pierre Pruvost dans les sédiments houillers du bassin du nord de la France ; il a en effet montré sur plusieurs milliers de mètres la succession de cyclothèmes (ensembles de couches dont la répétition marque le rythme de la sédimentation). Ceux-ci sont constitués de bas en haut par des schistes, puis des grès, sur lesquels s’est développé un sol de végétation supportant une couche de houille. Chaque cyclothème débute par un brusque affaissement appelant des matériaux terrigènes schisteux d’abord, gréseux ensuite. Ces derniers comblent le bassin, la végétation s’installe alors et fournit la matière organique de la future couche de houille. Ensuite, à la faveur d’un nouvel enfoncement, le phénomène se répète.