Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
G

génital (suite)

Chez l’homme, le testicule est à la fois glande à sécrétion interne, sécrétant les hormones sexuelles qui vont permettre le déroulement normal de la vie sexuelle et génitale masculine, et organe producteur de spermatozoïdes, qu’il produit de façon régulière et permanente, et qui baignent dans le liquide séminal, ou sperme*. Ce sperme gagne les vésicules séminales par le canal déférent ; il est expulsé par l’urètre lors de l’éjaculation.

L’accouplement*, ou coït, est l’acte qui permet au liquide génital mâle d’arriver à proximité de l’ovule. Il est précédé de modifications physiologiques et morphologiques des organes génitaux : chez la femme, sous l’effet d’une excitation sexuelle physique ou mentale, le clitoris se gonfle de sang, les grandes lèvres s’amincissent et subissent une légère élévation, les petites lèvres augmentent de volume, le vagin s’élargit et ses parois sécrètent par exsudation de la muqueuse vaginale une substance lubrifiante due à l’afflux de sang dans la zone génitale (et non par la seule sécrétion des glandes de Bartholin). Chez l’homme, l’excitation sexuelle va essentiellement provoquer des modifications de forme et de volume de la verge ; due à l’afflux de sang dans les corps caverneux, l’érection se traduit par le passage d’une consistance flasque à une consistance ferme et par une augmentation de longueur et de diamètre de l’organe. L’aboutissement du rapport sexuel est l’orgasme, qui survient au bout d’un temps variable et idéalement en même temps chez les deux partenaires. Le clitoris est le point de départ de l’orgasme féminin, qui se traduit par des contractions rythmées de la musculature périvulvaire et périvaginale. Chez l’homme, le point de départ des sensations voluptueuses se situe au niveau du gland, et au moment de l’orgasme se produit l’expulsion brusque du liquide séminal par le méat urétral : c’est l’éjaculation, qui dépose le sperme à proximité du col utérin ; grâce à leurs mouvements propres, les spermatozoïdes franchissent le col et l’isthme utérin.

La fécondation* a lieu lorsqu’un spermatozoïde rencontre un ovule : normalement, elle ne peut donc se produire que pendant les quelques jours du cycle menstruel où un ovule fécondable se trouve dans la cavité utérine.


Malformations des organes génitaux

• Les malfaçons des organes génitaux mâles sont loin d’être rares. La plus fréquente est le phimosis, atrésie (rétrécissement) de l’orifice préputial, qui s’oppose à la découverte du gland et peut entraîner des accidents infectieux (balanoposthite), favorisés par l’impossibilité de prendre des soins élémentaires de propreté, et des accidents mécaniques, tel le paraphimosis, consécutif à l’étranglement du gland dans un orifice préputial légèrement atrésié. Dans les toutes premières années, des dilatations progressives peuvent venir à bout de la lésion, mais, en fait, le traitement est chirurgical : circoncision ou plastie préputiale. Très fréquente également est la brièveté du frein de la verge, qui expose à des déchirures au moment du coït. L’ectopie testiculaire, ou cryptorchydie, résulte d’un arrêt de la migration du testicule ; parfois, la migration est simplement retardée, et le testicule descend spontanément dans les premières années de la vie ; plus souvent, l’ectopie est définitive, la glande pouvant demeurer à l’orifice externe ou à l’intérieur du canal inguinal (cas le plus fréquent), ou rester dans la fosse iliaque ou lombaire. Le traitement médical par les hormones somatotropes est souvent décevant, et il faut avoir recours avant la puberté au traitement chirurgical. Les abouchements anormaux de l’urètre masculin sont loin d’être exceptionnels : il y a hypospadias quand cet orifice anormal s’ouvre à la face inférieure de la verge ; l’ouverture à la face supérieure, ou épispadias, est exceptionnelle. Le traitement chirurgical de ces abouchements anormaux est complexe, surtout dans les formes graves, tel l’hypospadias périnéal.

• Les malfaçons de l’appareil génital féminin sont plus rares. En dehors des grandes aplasies régionales du nouveau-né, les malformations les plus fréquentes sont les duplicités par cloisonnement longitudinal des organes (double vagin, double utérus, utérus bicorne) et les atrésies plus ou moins complètes : imperforation de l’hymen, entraînant lors des premières règles la formation d’une tumeur remplie de sang menstruel ; le simple traitement de cet hématocolpos est l’incision de la membrane hyménéale ; de même, l’atrésie du col utérin peut entraîner une hématométrie (sang retenu dans l’utérus). L’absence congénitale de vagin pose de difficiles problèmes, la création d’un néo-vagin nécessitant souvent des interventions multiples.

• La bisexualité apparente n’est qu’un hermaphrodisme de forme, car l’hermaphrodisme vrai, c’est-à-dire la possibilité pour un même individu de féconder en mâle et de procréer en femelle, n’existe pas chez l’homme. Les formes cliniques sont nombreuses.

Les androgynoïdes (hommes d’apparence féminine) ont une verge très réduite, hypospade (avec urètre ouvert à la base de celle-ci), prenant un aspect de vulve, et sont atteints d’ectopie testiculaire. Le « testicule féminisant » en est l’expression la plus accentuée : gonade génétiquement mâle (testicule) et aspect extérieur d’une féminité pratiquement parfaite, mais absence d’utérus et de vagin.

Les gynandroïdes (femmes d’apparence masculine) ont une hypertrophie du clitoris et une coalescence des grandes lèvres simulant un scrotum ; elles n’ont pas de règles (aménorrhée).

Fréquentes sont les formes ambiguës auxquelles il est impossible cliniquement d’attribuer un sexe défini. Seule peut trancher la détermination du sexe chromosomique. Cependant, le problème thérapeutique demeure très complexe, car il doit tenir compte non seulement de l’état anatomique, mais aussi des tendances psychiques et des habitudes contractées par l’individu.