Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
G

Gdańsk (suite)

 P. Simson, Geschichte der Stadt Danzig (Berlin, 1913-1918 ; 4 vol.). / C. Smogorzewski, la Pologne, l’Allemagne et le corridor (Gebethner et Wolff, 1929). / A. J. Toynbee, The Eve of War, 1938 (Londres, 1958). / Etudes sur Gdańsk et le Pomorze (en polonais, Varsovie, 1964). / E. Cieslak et C. Biernat, Histoire de Gdańsk (en polonais, Gdańsk, 1969).

Geertgen tot Sint Jans, dit en fr. Gérard de Saint-Jean

Peintre néerlandais (Leyde ? v. 1460/1465 - Haarlem v. 1495).


Gérard demeure le plus représentatif des peintres du xve s. hollandais. En effet, les tempêtes iconoclastes qui devaient suivre n’épargnèrent que fort peu d’œuvres d’art de ce temps. Ainsi Aelbert Van Ouwater († apr. 1467), dont Gérard aurait été un disciple, demeure connu par un seul tableau, la Résurrection de Lazare (musée de Berlin). Par contre, on attribue à Gérard une dizaine d’œuvres, toutes peintes autour des années 1490 à Haarlem. Cependant, il n’est pas prouvé que Gérard disparut à l’âge de vingt-huit ans, comme l’affirme l’historiographe Carel Van Mander (Livre de peinture, 1604). Ce dernier mentionne déjà les deux œuvres qui permettent de reconstituer l’œuvre de Gérard : la Déploration du Christ et l’Incinération des restes de saint Jean, panneaux conservés au musée de Vienne. L’influence de la génération flamande contemporaine y paraît indiscutablement (notamment dans l’expression pathétique des figures, inspirée de Hugo Van der Goes*). Aussi peut-on avancer l’idée que Gérard se rendit à Bruges ou à Gand.

Pourtant, le capital d’inventions personnelles de Gérard confère à son art une telle originalité qu’il semble à la source de toute la tradition picturale hollandaise : ainsi, sa Nativité nocturne (Londres, National Gallery) ou sa Vierge en gloire (Rotterdam, musée Boymans Van Beuningen) sont baignées d’effets de clair-obscur encore jamais vus. Ce « luminisme » nouveau prélude aux recherches du xvie s. européen, dont s’inspirera Rembrandt. Gérard innove encore dans la fraîcheur et la sensibilité de son coloris, non pas émaillé et tactile selon la formule gothique, mais vibrant et animé d’effets lumineux. Cette libération picturale lui permet de conférer un sens élargi au paysage : ainsi, les vastes arrière-plans de son Saint Jean-Baptiste dans le désert (Berlin) et la profondeur aérienne de sa Résurrection de Lazare (Louvre) donnent déjà le ton du paysagisme hollandais. Cependant, il ne faut voir aucune vérité dans les sites imaginaires où Gérard campe ses figures, alors que le réalisme de ses personnages est, au contraire, saisissant. Désacralisant quelque peu les scènes religieuses, Gérard y introduit souvent des visages burlesques ou des éléments naïfs, comme dans son Christ de douleur (Utrecht) ou son Adoration des Mages du Museum of Art de Cleveland. Le même apport vigoureux d’éléments de genre et la même matérialité des figures apparaissent dans la Famille de la Vierge (Amsterdam, Rijksmuseum). Cette union étroite d’éléments sacrés et profanes, ce goût de la couleur locale dans le récit religieux se retrouveront dans la peinture hollandaise du « siècle d’or ».

L’esprit proprement néerlandais qui apparaît ainsi chez Gérard a d’ailleurs son prolongement direct chez nombre d’émules anonymes : le Maître de la Vierge entre les vierges, actif à Delft vers 1470-1500, le Maître du diptyque de Brunswick, peintre à Haarlem vers 1490, ou le Maître d’Alkmaar, actif entre 1490 et 1510, dont le chef-d’œuvre, la série des Sept Œuvres de la Charité, est conservé au Rijksmuseum.

P. H. P.

gencive

Muqueuse qui recouvre les os maxillaires au voisinage des dents.


La muqueuse gingivale adhère à la région des maxillaires, appelée procès alvéolaires, qui entoure la racine des dents. Elle est formée par un tissu épithélial recouvrant du tissu conjonctif fibreux qui s’insère sur tout le périoste des procès alvéolaires, tant à la face externe qu’à la face interne de chaque maxillaire, formant ainsi deux lambeaux, externe et interne, reliés entre eux par des languettes interdentaires situées dans les espaces compris entre chaque dent, ou espaces interdentaires ; ces languettes interdentaires, assez fragiles, contribuent à donner au pourtour de la gencive un aspect festonné.


Affections des gencives


Lésions inflammatoires banales

L’inflammation gingivale peut rester au stade congestif avec parfois une desquamation des couches superficielles de la muqueuse occasionnant une gingivite érythémateuse (rouge), catarrhale (avec écoulement) ou pultacée (avec formation de pus). La gingivite gangréneuse se caractérise par une mortification putride atteignant non seulement la muqueuse, mais aussi les organes voisins : tissu celluleux, muscles, os.

Les gingivites pseudo-membraneuses, plus rares, s’accompagnent d’un exsudat pseudo-fibrineux formant une fausse membrane. Celle qui est due à la diphtérie s’accompagne d’une angine, d’une forte adénopathie (gros ganglions) et de troubles généraux (pâleur, fièvre plus ou moins élevée).

Les gingivites ulcéreuses présentent une muqueuse rouge vineuse, parsemée d’ulcérations à bords irréguliers, tuméfiés et taillés à pic. Les lésions siègent surtout autour des racines de dents cariées ou au niveau des capuchons muqueux qui recouvrent les dents de sagesse. Elles peuvent être aussi provoquées par des causes médicamenteuses (bismuth, mercure, phosphore, sels d’argent ou d’antimoine, arsénobenzols, etc.), par certaines affections du sang (leucémies, agranulocytose, mononucléose avec angine).


Gingivites scorbutiques

Elles sont occasionnées par une déficience en vitamine C (acide ascorbique) et se manifestent par une hypertrophie considérable des gencives, qui prennent l’aspect de bourgeons charnus de couleur lie-de-vin. Ces bourgeons charnus s’ulcèrent au niveau du collet des dents et les déchaussent. Les hémorragies buccales sont fréquentes.


Lésions spécifiques

Ce sont des pigmentations, des érosions (vésicules et bulles), le chancre syphilitique et les plaques muqueuses de la syphilis, des lésions saillantes non ulcérées de la gencive.