Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
G

Gastropodes ou Gastéropodes (suite)

 H. G. Bronn, Klassen und Ordnungen des Tier Reiches ; Prosobranchia, par H. Simroth (Leipzig, 1892-1907) ; Pulmonata, par H. Hoffmann (Leipzig, 1925-1928). / J. Thiele, Handbuch der systematischen Weichtierkunde, t. I : Classis Gastropoda (Iéna, 1931). / A. Pruvot-Fol, Mollusques Opisthobranches (Lechevalier, 1954). / J. E. Morton, Molluscs (Londres, 1958 ; nouv. éd., 1967). / V. Fretter et A. Graham, British Prosobranch Molluscs (Londres, 1962). / E. Fisher, A. Franc et coll., « Mollusques, gastéropodes et scaphopodes », dans Traité de Zoologie, sous la dir. de P. P. Grassé, t. V, fasc. 3 (Masson, 1968).

gauchisme

Historiquement, les gauchistes se réclament du marxisme et s’opposent aux bolcheviks par le caractère dissident de leur tactique ou de leur stratégie, ou de l’une et l’autre à la fois.


À l’inverse des sociaux-démocrates de la IIe Internationale, opportunistes et réformistes, les gauchistes seront exclus de la IIIe Internationale pour leur antiparlementarisme et leur antisyndicalisme, qualifiés d’aventurisme par les tenants de l’orthodoxie. Les bolcheviks, dont la stratégie était fondée sur la dictature du parti, se virent amenés, peu après leur arrivée au pouvoir, à liquider l’opposition de gauche. Pour les tenants du « marxisme orthodoxe », il était nécessaire, en vue de maintenir leur pouvoir, de conserver une unité doctrinale très stricte et donc de ne tolérer aucune opposition. En témoigne la brochure de Lénine le Gauchisme, maladie infantile du communisme (1920). Herman Gorter, dans sa Réponse à Lénine, sur « la Maladie infantile du communisme » (1920), développa la conception des gauches ouest-européennes face à celle des bolcheviks, défendue par Lénine. La conception de ce dernier réunit le parlementarisme, le syndicalisme, l’alliance du prolétariat avec la petite paysannerie et la petite bourgeoisie, l’utilisation des contradictions entre les différentes classes au pouvoir.

Les gauchistes opposent avec Gorter au léninisme :
— leur antiparlementarisme, le refus d’utiliser le parlement, lieu spécialisé de la politique bourgeoise, dans la lutte du prolétariat ;
— leur antisyndicalisme, parce que les syndicats, bien que produit des luttes du prolétariat, par l’effet de leur pratique réformiste, s’érigent en bureaucratie contre-révolutionnaire ;
— le fait que le prolétariat est seul contre toutes les autres classes (selon Gorter, cette situation est propre à l’Europe de l’Ouest et aux États-Unis), parce que toutes les autres classes se liguent en face de lui (grande bourgeoisie, petite bourgeoisie, paysans).

À cette époque, la majorité des gauchistes constitue le mouvement du « communisme des conseils ». Il faut faire une place à part au mouvement historique des anarchistes (v. anarchisme), qui affrontaient alors militairement les bolcheviks : Kronchtadt la Rouge, la Makhnovchtchina. Leur position, quoique plus radicale, est, à certains égards, proche des conceptions conseillistes.

En Allemagne, le KAPD (parti communiste ouvrier d’Allemagne) s’opposa au KPD (parti communiste allemand), organe de la IIIe Internationale, en refusant le rôle de parti dirigeant des masses que s’adjugeait ce dernier et en se constituant en centre d’élaboration théorique et de propagande. L’AAUD (Union générale des travailleurs d’Allemagne) s’employait, pour sa part, à « fédérer les organisations révolutionnaires des usines ». En 1920, une partie des membres de l’AAUD fit scission pour former l’AAUDE, qui unissait en son sein les tâches auparavant accomplies séparément par l’AAUD et le KAPD.

En Grande-Bretagne, la Fédération socialiste révolutionnaire, avec Sylvia Pankhurst, après avoir soutenu une stratégie antiparlementaire, se rallia finalement à la IIIe Internationale.

En Italie, Amadeo Bordiga et les communistes abstentionnistes refusèrent le parlementarisme. De 1919 à 1920, un mouvement de conseils ouvriers organisa des grèves avec occupation d’usines et remise en marche de la production par les grévistes, à leur propre compte, notamment à Turin. Gramsci en a fait la théorie (v. marxisme).

Trotski*, qui avait participé à l’écrasement de Kronchtadt et à la liquidation des gauchistes allemands, fonda une IVe Internationale en 1938. Pour les membres de la IVe Internationale, la bureaucratisation stalinienne était le fait de la trahison de dirigeants égarés par le culte de la personnalité.

Enfin, en Espagne, pendant la guerre civile, l’extrême gauche marxiste se manifesta dans le POUM (parti ouvrier d’unification marxiste), créé en 1935. Attaqué par les staliniens, ce parti fut considéré, à tort, comme trotskiste. Il fut liquidé par le PSUC (parti socialiste unifié de Catalogne), stalinien, en 1937.

En France, depuis la guerre d’Algérie, le gauchisme a trouvé une grande part de son audience en milieu étudiant. Les gauchistes se partagent en différents mouvements, trotskistes ou maoïstes. Opposés à l’orthodoxie du parti communiste, ils se réfèrent souvent aux luttes des pays sous-développés (Amérique du Sud, Viêt-nam, Chine...). Là encore, le gauchisme est caractérisé par son antiparlementarisme, son avant-gardisme, son ouvriérisme et son militantisme.

J. N.

➙ Communisme / Internationales (les) / Marxisme / Syndicalisme.

 R. Gombin, les Origines du gauchisme (Éd. du Seuil, 1971).

Gaudí (Antoni ou Antonio)

Architecte espagnol (Reus, près de Tarragone, 1852 - Barcelone 1926).


Figure majeure dans l’Art* nouveau, Antoni Gaudí Cornet est sans doute, de tous les architectes de sa génération, le seul qui soit parvenu à dépasser les conflits propres à cette période, où la profusion d’un symbolisme ornemental s’opposait constamment aux exigences rationnelles du plan et de la structure. L’aspect profondément original de ses œuvres a longtemps déconcerté la critique, puis donné lieu aux interprétations les plus contradictoires : considéré d’un côté comme un mystique et même un peu comme un fou, proclamé comme l’un des leurs par les surréalistes, Gaudí est revendiqué de l’autre en tant que grand inventeur de formes, initiateur du développement moderne des structures en voile mince de béton.