Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
G

gas-oil (suite)

Rôle du gas-oil

L’importance du gas-oil dans l’économie est considérable, qu’il s’agisse des transports (camions, locomotives, etc.) ou du chauffage.

En 1970, il a été consommé en France environ 35 Mt de différents gas-oils, soit 43 p. 100 de l’ensemble du marché pétrolier, mais le gas-oil moteur n’a pas atteint 5 Mt, chiffre très inférieur à celui des essences et des supercarburants (12 Mt).

A.-H. S.

➙ Cracking / Distillation / Fuel-oil / Hydrogénation / Pétrochimie / Pétrole / Raffinage / Reforming / Steam cracking.

gastro-entérologie

Branche de la médecine orientée vers les maladies de l’appareil digestif, c’est-à-dire le tube digestif proprement dit et les « glandes annexes ».


Vers le haut, le domaine de la gastro-entérologie ne débute qu’au niveau de la bouche œsophagienne, à la partie inférieure du pharynx. En effet, cavité buccale et pharynx, bien que lieux de passage des aliments, sont aussi des voies aériennes, et leur étude est ainsi dévolue à l’odonto-stomatologie et à l’oto-rhino-laryngologie. Vers le bas, le gastro-entérologue voit son domaine s’étendre jusqu’à l’anus. Toutefois, le traitement des affections du rectum et de l’anus constitue une spécialité à part, dénommée « proctologie ». Parmi les glandes annexes, les glandes salivaires restent, comme la bouche, du domaine du stomatologiste. Le foie* est le siège de nombreuses maladies, soit purement hépatiques, soit par retentissement sur cet organe d’autres affections, digestives ou non. Le grand développement récent des techniques d’exploration des fonctions hépatiques fait que l’hépatologie devient une branche importante de la gastro-entérologie, dont l’individualité s’affirme un peu plus chaque jour.

Le pancréas* reste encore actuellement le plus mal connu des organes digestifs. Si son origine embryologique le rapproche du foie, ses fonctions complexes dans la digestion*, par contre, rendent son étude indissociable de celle de l’intestin* grêle. En outre, ses fonctions endocrines, loin de se limiter à la sécrétion de l’insuline*, se révèlent de plus en plus complexes.

Quels sont les moyens d’étude dont dispose le gastro-entérologue ? Dans tous les cas, un temps capital de l’examen est représenté par l’interrogatoire du patient. C’est de cet entretien initial que le médecin tirera les présomptions de lésion organique ou de troubles fonctionnels, de topographie de l’affection et, partant, en déduira les examens complémentaires à proposer et les perspectives thérapeutiques probables. Assez souvent, c’est une douleur qui amène le malade à consulter le médecin. Il y a lieu d’en préciser les caractères : son siège habituel et ses irradiations, son type (torsion, brûlure, colique, pesanteur...), son horaire, sa durée, sa répétition dans la semaine ou dans l’année, ses rapports avec l’alimentation, la période digestive, la défécation, l’effort, etc., enfin ce par quoi elle est calmée (position, alimentation, médicaments...). Les autres signes d’appel sont variables : vomissements ou nausées avec ou sans maux de tête, diarrhée*, constipation* ou alternance des deux, hémorragie digestive, gonflement abdominal, apparition d’un ictère*. Devant l’un quelconque de ces symptômes, il faut tenir compte des antécédents et des données de l’examen clinique, qui sont souvent pauvres : recherche d’un point douloureux électif, d’une masse palpable anormale, d’un gros foie, d’une grosse rate ; enfin toucher rectal dans la plupart des cas. L’établissement du diagnostic exact peut nécessiter un ou plusieurs examens complémentaires. Sans insister sur quelques examens biologiques courants (numération globulaire, taux de la glycémie, de l’urée sanguine et des électrolytes du sang, etc.), dont les modifications ne sont pas l’apanage des maladies digestives, il faut insister sur la valeur prééminente des examens radiologiques en matière de pathologie digestive : l’œsophage, l’estomac et le duodénum sont examinés après ingestion d’un lait à base de sulfate de baryum ou de dérivés analogues, opaques aux rayons. La prise de clichés sous différentes incidences permet ainsi de fixer une image du moule intérieur de l’organe. On attache surtout de l’importance aux altérations du plissement, à des défauts d’imprégnation dus à des tumeurs bourgeonnantes ou à des images en saillie du moule opaque, qui traduisent donc un « trou » dans l’épaisseur de la paroi de l’organe, c’est-à-dire en général un ulcère* ou une ulcération. L’intestin grêle est également observé après ingestion d’une faible quantité de produit opaque dont on suit la progression par des clichés répétés jusqu’à ce que le cæcum soit atteint, c’est-à-dire en quatre à six heures. Le côlon est généralement examiné par voie basse, à l’aide d’un lavement opaque aux rayons X. Les voies biliaires (v. bile) sont examinées soit après préparation orale une douzaine d’heures auparavant (cholécystographie orale), soit quelques minutes après l’injection intraveineuse d’une substance opaque, électivement excrétée et concentrée dans la bile par le foie (cholangiographie intraveineuse). En dehors de ces procédés radiologiques de pratique courante, il convient de citer un certain nombre d’examens complémentaires, dont certains sont coûteux et d’autres inconfortables pour le malade, et dont l’utilisation sera, par conséquent, réservée aux cas pour lesquels on en attend un réel avantage diagnostique ou thérapeutique. Ce sont : les angiographies sélectives des vaisseaux à destinée digestive, souvent très utiles au diagnostic des tumeurs et à la découverte des causes des hémorragies digestives ; les scintigraphies* par isotopes, très utiles pour le diagnostic des lacunes intrahépatiques, encore à la phase de balbutiement pour l’exploration du pancréas. À côté des procédés physiques, on peut utiliser les endoscopies* (rectoscopie, côlonoscopie, œsophagoscopie, gastroscopie, laparoscopie), les analyses de selles pour étudier les résidus de la digestion ou la teneur de substances artificiellement introduites dans l’organisme ; le dosage des constituants du suc gastrique prélevé par tubage, dont les résultats ont souvent intérêt à être confrontés aux données de l’histologie de fragments muqueux ou parenchymateux prélevés par biopsies*. Enfin, la découverte de diverses hormones d’origine gastro-intestinale ou à tropisme digestif peut inciter à en effectuer le dosage soit par des méthodes biologiques, soit par des procédés radio-immunologiques. On voit ainsi que la gastro-entérologie couvre un vaste domaine et que tous les intermédiaires existent entre la simple consultation sans lendemain et les investigations complexes de laboratoires de recherche dans certains cas difficiles.

Ajoutons que la gastro-entérologie est, au sein de la médecine, une branche éminemment médico-chirurgicale, tant sont fréquentes les interactions du médecin et du chirurgien sur bon nombre d’affections digestives.

J.-C. Le P.

➙ Anus / Bile / Digestion / Endoscopie / Estomac / Foie / Intestin / Pancréas / Scintigraphie.

 E. D. Palmer, Clinical Gastroenterology (New York et Londres, 1963). / A. Varay, Précis de gastro-entérologie (Masson, 1966).