Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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ganglion (suite)

La prolifération et l’hyperplasie des follicules sous-corticaux, la formation de macrophages et la transformation épithéloïde de cellules réticulaires sont, avec les images d’inflammation banale, la traduction anatomique de ces adénites spécifiques. C’est la disposition, l’association et la prédominance de ces réactions qui permettent de rattacher une adénite spécifique à son étiologie : tuberculose, sarcoïdose, toxoplasmose, lèpre, brucellose, syphilis, pasteurellose, myagawanellose, mycose, virose, lupus érythémateux aigu disséminé, etc.

Comme tout organe, le ganglion peut être le siège d’une prolifération néoplasique (tumeur), née aux dépens de ses propres cellules, ou dans les territoires dont il assume le drainage.

Les adénopathies cancéreuses primitives peuvent provenir du tissu réticulaire : réticulosarcome plus ou moins différencié, maladie de Hodgkin ou réticulosarcome avec lymphogranulomatose, interprétée comme une réaction de défense de l’hôte. Elles peuvent aussi venir du tissu lymphoïde : lymphoblastosarcome, leucémies lymphoïdes, ou aiguës.

Les adénopathies cancéreuses métastatiques ne sont qu’un cas particulier des métastases néoplasiques (v. cancer).


Signes cliniques des atteintes ganglionnaires

Seuls les ganglions superficiels sont accessibles à l’examen du médecin. La palpation permet d’en préciser les caractères. Il y peut y avoir :
— soit une adénite inflammatoire douloureuse pouvant passer à la suppuration avec fluctuation du pus sous les doigts qui la palpent ;
— soit une adénopathie dure, indolore, fixée aux plans voisins évoquant le cancer ; le ganglion de Troisier est une adénopathie ayant ces caractères néoplasiques manifestes et siégeant au creux sus-claviculaire gauche ; c’est la métastase ganglionnaire d’un cancer viscéral.

Les ganglions médiastinaux deviennent visibles sur les radiographies pulmonaires quand ils augmentent de volume.

D’autres ganglions de l’organisme peuvent être visibles sur les radiographies après opacification par un produit iodé introduit dans un canal lymphatique (lymphographie). L’injection n’est habituellement praticable que dans les lymphatiques des extrémités des membres. Pour le membre inférieur, on n’obtient ainsi que l’image des ganglions superficiels inguino-cruraux, iliaques externes et primitifs ainsi que lombo-aortiques ; pour le membre supérieur, on n’obtient que celle des ganglions axillaires et sus-claviculaires.

Si l’étiologie d’une adénopathie n’est pas trouvée dans le contexte locorégional ou dans les investigations hématologiques et immunologiques, une étude histologique du ganglion prélevé par une petite intervention est indispensable (biopsie* ganglionnaire).


Chirurgie des ganglions lymphatiques

L’ablation chirurgicale des chaînes ganglionnaires satellites d’un organe atteint d’un cancer constitue un curage ganglionnaire. Par exemple, dans le traitement chirurgical des cancers de l’utérus, on pratique un curage des ganglions iliaques externes. Bien souvent ce curage s’accompagne de l’ablation du tissu cellulo-graisseux, de muscles, de vaisseaux et de nerfs d’une région ; on parle alors d’évidement ganglionnaire. Ainsi, dans les évidements ganglionnaires du cou, on sacrifie également le muscle sterno-cléido-mastoïdien, la veine jugulaire interne et certains nerfs sensitifs.

Quand l’évidement ganglionnaire se fait en continuité avec la tumeur, on dit que l’exérèse a lieu en monobloc. Ainsi, l’amputation élargie du sein emporte en monobloc la glande mammaire, la graisse et la peau périmammaires, les muscles pectoraux, que traversent des troncs lymphatiques, et les ganglions axillaires.


Ganglions nerveux

Les ganglions nerveux sont des renflements ou des « tuméfactions » (au sens ancien de « grosseurs ») de volumes très divers, situés sur les nerfs périphériques et formés des corps cellulaires de neurones. Ils sont rattachés au système nerveux de la vie de relation (ou système cérébro-spinal) ou au système nerveux de la vie végétative (ou système organo-végétatif).


Dans le système cérébro-spinal

Les ganglions contiennent les corps des cellules en T, neurones véhicules de la sensibilité. Par leur prolongement dentritique, ils véhiculent la sensibilité de la périphérie jusqu’au ganglion ; par leur prolongement cylindraxile, ou axone, ils véhiculent la sensibilité jusqu’aux relais centraux.

On compte trente et une paires de ganglions rachidiens (ou ganglions spinaux), annexés chacun à une racine postérieure d’un nerf rachidien. Ces ganglions sont situés au niveau des trous de conjugaison vertébraux.

Les nerfs crâniens à fonction sensitive possèdent également des ganglions homologues de ces ganglions spinaux. Ce sont : le ganglion de Gasser, situé à l’étage moyen de la base du crâne et appartenant au nerf trijumeau (Ve nerf crânien) ; le ganglion de Corti, situé dans le limaçon et appartenant au nerf cochléaire ; le ganglion de Scarpa, situé dans le fond du conduit auditif interne et appartenant au nerf vestibulaire (nerfs cochléaire et vestibulaire forment le VIIIe nerf crânien) ; les ganglions d’Andersh et d’Ehrenritter, situés sous la base du crâne, au point d’émergence du nerf glosso-pharyngien (IXe nerf crânien).


Dans le système organo-végétatif

Les ganglions contiennent des deutoneurones moteurs. Ils sont divisés en deux groupes selon la prédominance parasympathique ou sympathique des fibres qui les traversent.

• Les ganglions sympathiques forment une chaîne continue de ganglions échelonnés de chaque côté et en avant de la colonne vertébrale, et reliés entre eux par un cordon intermédiaire. Il existe trois ganglions cervicaux — le troisième, volumineux, (2 cm × 1 cm) situé à la jonction cervico-thoracique, est le ganglion étoilé ou stellaire —, un nombre variable de ganglions thoraciques ou dorsaux, trois ou quatre ganglions lombaires et trois ou quatre ganglions sacrés.

La sympathectomie dorsale haute pour le membre supérieur et la sympathectomie lombaire pour le membre inférieur sont des interventions chirurgicales pratiquées pour obtenir une vaso-dilatation cutanée dans les territoires innervés.