Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
G

Gange (le) (suite)

Le Gange a toujours joué un rôle capital dans la vie des hommes. Des villes importantes, dont plusieurs capitales historiques, se sont fixées sur ses bords : notamment Hardwār, Kanauj, Kānpur, Allāhābād (l’antique Prayāg), Bénarès (l’antique Kāśī), Paṭnā (l’antique Pātaliputra), enfin Calcutta sur la branche deltaïque de l’Hooghly. Le Gange est le grand fleuve sacré de l’Inde, jouant un rôle essentiel dans le système religieux hindou. Plusieurs de ses villes sont des centres de pèlerinage importants, particulièrement Bénarès, Allāhābād, Hardwār ; chaque année, quelque 60 000 pèlerins se rendent à pied aux sources du Gange.

Autrefois, le Gange était la principale voie de transports dans l’Inde du Nord. La navigation y a perdu de son importance en raison du développement des transports routiers et ferroviaires. Mais les cours d’eau du Bengale restent des moyens de transport très utilisés et sont aussi un domaine de pêche. La principale utilisation du fleuve est aujourd’hui l’irrigation, qui repose sur un système de canaux de dérivation, construits surtout dans la seconde moitié du xixe s. (Upper Ganges Canal, Lower Ganges Canal, etc.). Il faut y ajouter l’utilisation de l’inféroflux par plus de 5 000 puits tubés à pompage mécanique (surtout dans l’ouest de l’Uttar Pradesh).

J. D.

➙ Bénarès / Bengale / Calcutta / Inde / Pākistān.

 The Gazetteer of India, Indian Union, Country and People, vol. I (Delhi, 1965).

ganglion

Petit organe arrondi qui se rencontre sur le trajet des vaisseaux lymphatiques (ganglions lymphatiques) ou des nerfs (ganglions nerveux).



Ganglions lymphatiques

Les ganglions lymphatiques sont des organes formés de tissu réticulo-endothélial et de tissu lymphoïde, placés en série sur le courant circulatoire lymphatique. Ils sont l’apanage des vertébrés supérieurs : oiseaux et mammifères. Chez l’homme, ils apparaissent dès le deuxième mois de la vie intra-utérine.

Ils peuvent être isolés, tel le ganglion épitrochléen (au niveau du coude), mais, le plus souvent, ils sont groupés en chaînes ganglionnaires. Les chaînes ganglionnaires accessibles à la palpation sont celles de la racine des membres (ganglions axillaires et inguinaux) et du cou. Elles sont dites « superficielles ». Les autres chaînes sont profondes. Citons parmi elles : les chaînes médiastinales, qui drainent la lymphe des viscères thoraciques ; les ganglions iliaques, qui drainent la lymphe des membres déjà filtrée dans les ganglions inguinaux ; les ganglions lombo-aortiques, où passe la lymphe de toute la partie sous-diaphragmatique du corps ; les nombreux ganglions viscéraux (aortico-rénaux, paracoliques, mésentériques, hépatiques, spléniques, pyloriques, etc.), annexés à tous les pédicules vasculaires viscéraux.


Histologie

De surface lisse ou bosselée, de forme ovoïde, réniforme, d’une taille allant de 1 à 30 mm, les ganglions lymphatiques ont tous la même structure.

De la capsule conjonctive partent des cloisons à dispositions grossièrement radiées convergeant vers le hile. Au contact de la face intérieure de la capsule et de ses cloisons se trouvent des sinus anfractueux où chemine la lymphe. Celle-ci arrive au ganglion par deux à six troncs lymphatiques afférents, traverse sa zone corticale, puis médullaire et sort par un ou deux troncs efférents au niveau du hile. Au cours de sa traversée des sinus, elle baigne la trame réticulaire et le tissu lymphoïde.

Le réseau de réticuline à larges mailles sert de support à des cellules réticulaires, dites encore « rétothéliales » ou « histiocytaires ». Ces cellules sont des « combattants au repos » qui peuvent être mobilisés pour devenir des macrophages (30 μ).

Les cellules du système lymphoïde sont libres. Ce sont des lymphocytes (8 μ) à noyau volumineux et à cytoplasme très réduit ainsi que des lymphoblastes (12 μ). Dans la médullaire, près du hile, les lymphocytes sont disposés en cordons et paraissent quiescents (au repos). Dans la région corticale, le tissu lymphoïde forme une nappe homogène contenant des follicules à centre clair. Ces derniers sont des groupements de lymphocytes en intense activité mitotique. Ils paraissent secondaires aux nombreuses et diverses agressions auxquelles les ganglions doivent faire face.

On trouve également dans les ganglions des grands lymphocytes et des plasmocytes, cellules rattachées selon certains à la lignée lymphoïde, selon d’autres à la lignée histiocytaire.

Enfin, les ganglions bénéficient d’une irrigation sanguine véhiculée par une artériole et une veinule. Les capillaires sanguins intraganglionnaires constituent des lieux d’échange entre le sang et la lymphe.


Physiologie et pathologie

Le rôle essentiel du ganglion lymphatique est de protéger l’organisme contre toute substance étrangère inerte ou vivante qui a pu s’y introduire. Selon l’agent d’agression, on observe une réaction spécifique ou non.

La réaction non spécifique telle que la provoquent, par exemple, des germes pyogènes banals ou des substances chimiques peut être aiguë ou chronique. Dans l’adénite aiguë, les phénomènes inflammatoires sont marqués, avec congestion, œdème et afflux massif de polynucléaires. L’aboutissement peut être la formation de pus : c’est l’adénite suppurée. Dans l’adénite chronique non spécifique, les phénomènes inflammatoires se font à bas bruit, avec développement parallèle de sclérose.

La réaction spécifique est immunitaire (v. allergie et immunité). Les macrophages du ganglion phagocytent le corps étranger à l’organisme et en isolent les anticorps. Il en découle une information antigénique que les macrophages communiquent aux lymphocytes. Aussitôt cette information reçue, les lymphocytes prolifèrent intensément, notamment dans les follicules périphériques du ganglion.

Deux types de cellules sont responsables des deux sortes d’immunité :
— les lymphocytes proprement dits, qui gardent leurs anticorps fixés à leur surface (ceux-ci sont les supports de l’immunité cellulaire) ;
— les grands lymphocytes et les plasmocytes, qui sécrètent des anticorps circulants (ceux-ci sont les agents de l’immunité humorale).