Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
G

gale (suite)

Les lieux d’élection

Ce sont les espaces interdigitaux, les faces antérieures des poignets, les régions postérieures des coudes, les bords antérieurs des aisselles ; chez l’homme, le fourreau de la verge et le gland ; chez la femme, les aréoles des seins ; chez les enfants, les chevilles, les plantes des pieds.


Évolution

Non traitée, la gale dure indéfiniment. Si le malade vit en famille, il est nécessaire de traiter systématiquement le conjoint et de surveiller de très près les enfants. Le diagnostic de la gale se pose avec celui des prurigos d’autre nature. Souvent difficile à reconnaître chez les gens propres, elle est à différencier d’une récidive après traitement, d’une irritation médicamenteuse, de l’acarophobie (crainte de la gale) des anxieux.

La gale dite « norvégienne » est très rare, elle se manifeste sur des sujets à résistance diminuée. Les Sarcoptes sont très nombreux dans la peau, ce qui explique la haute contagiosité de l’affection, de nuit comme de jour.

L’infection ou l’eczématisation secondaire masquent souvent les signes caractéristiques de la gale. L’existence d’une ulcération galeuse du fourreau de la verge ou du gland (chancre scabieux) pose le diagnostic du chancre syphilitique (v. chancre). Cette éventualité impose une surveillance clinique et sérologique de plusieurs semaines.


Autres affections dues à des Sarcoptes

Les gales sarcoptiques animales sont, comme la gale norvégienne, souvent professionnelles. Les plus fréquentes sont celles du chat et du cheval et, plus rarement, celles du chien, du mouton, de la chèvre et du porc. D’incubation très courte, dépourvues de sillons, topographiquement différentes, elles guérissent, quand on éloigne l’animal en cause, avec application d’un traitement mineur.

La gale des céréales est causée par Pediculoides ventricosus. Cet Acarien vit sur les tiges des céréales. Il déclenche un violent prurit quelques heures après l’infestation, ainsi qu’une éruption érythématovésiculeuse. Les agriculteurs et les dockers déchargeant du blé en sont particulièrement atteints. La guérison s’opère spontanément en une dizaine de jours. Des dermites analogues dues à divers parasites ont été observées par manipulation de thé, de noix de coco, de gousses de vanille.

Les pseudo-gales

La gale du ciment, la gale du nickel ou celle des confiseurs sont des pseudo-gales. Ce sont des réactions de défense cutanées à des produits déterminés, sans rapport avec des Sarcoptes Ces dermites professionnelles n’ont de commun avec la gale vulgaire que l’existence d’un prurit plus ou moins violent.

A. C.

galerie de mine

Voie souterraine, dans une exploitation minière, reliant les chantiers d’extraction aux puits ou à la descenderie et servant au transport des produits, du matériel ainsi qu’à la circulation du personnel et à l’aérage.



Disposition générale

Une mine comporte deux réseaux de galeries, reliés l’un au puits d’entrée d’air, l’autre au puits de retour d’air. Les grandes mines s’étendant sur plusieurs kilomètres, on utilise pour les principaux transports souterrains une voie ferrée, ce qui implique que les galeries principales soient pratiquement horizontales. En fait, elles présentent une très légère pente vers le puits pour l’écoulement de l’eau dans un carnet. Si nécessaire, une pente de 1° 30′ est admissible, mais, pour éviter les dérives de berlines, celles-ci doivent être équipées de freins. Si le gisement est une couche régulière de très faible pente, toutes les galeries sont tracées dans l’épaisseur de la couche, au besoin avec une direction oblique sur la pleine pente. C’est le cas des mines de fer lorraines, des mines de sel, de potasse, de phosphate, et des houillères américaines ; dans celles-ci, on avance simultanément un ensemble de 3 à 5 galeries parallèles rapprochées et réunies par des recoupes, constituant un véritable quartier d’exploitation. Dans ces mines, il faut pour le roulage de puissantes locomotives en raison des pentes à remonter. Parfois, on supprime les rails et on installe des convoyeurs à bande caoutchoutée dans les galeries principales, le transport du matériel et du personnel se faisant par camions surbaissés. Pour l’aérage, il faut des doubles portes formant sas afin de séparer les galeries d’entrée d’air de celles de retour d’air.

Si le gisement est de forte pente, ou irrégulier, ou en amas, il faut le découper en étages d’exploitation par des galeries horizontales situées dans des plans distants verticalement d’une centaine de mètres. À partir de la recette du puits, une ou plusieurs galeries horizontales rejoignent la couche ou le filon ; ce sont les travers-bancs, ou bowettes creusées dans les terrains stériles. La rencontre d’une faille importante nécessite aussi une certaine longueur de galerie au rocher pour retrouver le gisement de l’autre côté au même niveau. Dans les houillères européennes, les galeries en couche sont souvent écrasées par les pressions de terrains, ce qui entraîne des réfections coûteuses ; on préfère alors creuser au rocher toutes les galeries principales qui seront utilisées pendant la vingtaine d’années de la durée de l’exploitation d’un étage, puis serviront ensuite comme retours d’air pour l’étage aval.

Des galeries inclinées (plans inclinés) ou verticales (bures et cheminées) descendent la production des chantiers jusqu’au niveau de base de l’étage. Dans les grandes mines, le débit d’un plan incliné équipé de rails avec un treuil pour y faire circuler les berlines est insuffisant ; l’évacuation de la production est faite par un convoyeur, avec voie ferrée latérale pour le transport du matériel. Dans les cheminées, les produits sont culbutés en tête et soutirés en bas par une trappe ; pour le personnel et l’air, on ménage un compartiment latéral muni d’échelles ou une autre cheminée. Les bures sont des puits intérieurs équipés d’une cage et d’un contrepoids, permettant de monter le matériel, et aussi le personnel si les dispositifs de sécurité réglementaires existent (dans tous les cas, échelles) ; les produits y sont généralement descendus dans un descenseur hélicoïdal, qui est un grand cylindre de tôle à l’intérieur duquel sont fixées des viroles formant une hélice ; la chute du charbon déversé en haut est freinée par son glissement sur l’hélicoïde, ce qui évite un bris important qui dévaluerait le charbon. Les produits sont transportés du chantier jusqu’en tête du bure ou du plan incliné dans des galeries à convoyeurs, rectilignes en projection horizontale, dont les variations de pente sont indifférentes ; de sorte que les grandes berlines, qui ne s’accommodent pas de voies irrégulières et qui ne sont pas maniables, ne quittent plus le grand roulage des galeries d’étage. Les convoyeurs classiques exigent des galeries rectilignes, mais certains convoyeurs acceptent des courbes plus ou moins importantes.