Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Alphonse XIII (suite)

 M. Fernandez Almagro, Historia del reinado de don Alfonso XIII (Barcelone, 1933). / H. Valloton, Alphonse XIII (Payot, Lausanne, 1943). / J. Cortés Cavanillas, Confesiones y muerte de Alfonso XIII (Madrid, 1951). / J. M. G. Escudero, De Canovas a la Republica (Madrid, 1953). / S. de Madariaga, España. Ensayo de historia contemporánea (Buenos Aires, 1964). / T. Echeverria, Sobre la caida de Alfonso XIII (Séville, 1966). / M. Maura, Así cayó Alfonso XIII (Barcelone, 1966). / R. Carr, España 1808-1939 (Barcelone, 1969).

alpinisme

Sport des ascensions en montagne.
N. B. On a indiqué dans cet article les altitudes communément admises par les alpinistes, même lorsqu’il y a divergence avec celles que préconisent les topographes.



Essai de définition

L’action de gravir les montagnes n’est que la manifestation extérieure de l’alpinisme. La motivation, le désir de l’action et l’amour qu’elle comporte ont des racines beaucoup plus profondes, qui font de l’alpinisme un mouvement du cœur et de l’esprit aussi bien que des muscles, un jeu et un sport, une évasion, quelquefois une passion, presque toujours une mystique.

L’exploration a été et reste encore la source de ce vaste courant qui pousse les hommes à atteindre le sommet des montagnes. Après la découverte des continents, après les grands périples maritimes, après la conquête des océans et des déserts, l’homme, avide de connaître et de découvrir sa planète, poussa vers les pôles et presque en même temps vers les sommets.

Il dut s’adapter à un terrain nouveau pour lui. Au gré de ses réussites et de ses nombreux échecs, il forgea une technique spéciale qui devait lui permettre de venir à bout de difficultés diverses, d’abord peu connues, puis de plus en plus précises et plus dures au fur et à mesure qu’augmentaient ses ambitions.

Toute technique a besoin de lois, et les lois de règles. Ingéniosité de l’esprit s’appliquant à vaincre un adversaire redoutable, à connaître pour vaincre, à vaincre pour s’apaiser, la règle va engendrer le jeu. Bientôt le mobile initial est perdu de vue. Le jeu en lui-même n’en vaut-il pas la peine ? On grimpe sur les montagnes parce que c’est amusant, parce que la montagne est belle, parce que c’est une nature sauvage et extraordinaire, à la fois calme et sereine, brutale et irascible. C’est l’alpinisme sportif, sport viril par excellence, sport de plein air, sport éducatif, vivifiant et exigeant, qui demande et qui forge d’étonnantes qualités physiques et morales, sport qui a son piment et son danger, le risque.


Historique


Les pionniers

Si l’on doit rappeler le passage des Alpes par Hannibal et son armée, l’ascension de Pétrarque au mont Ventoux, c’est certainement le brillant exploit d’Antoine de Ville au mont Aiguille, en 1492, qui marque le premier fait indiscutablement alpin. Mais il faudra attendre le retour à la nature et l’appel scientifique du xviiie s. pour que s’ouvre la route des Alpes, chantées par les poètes, convoitées par les savants.

L’ère de l’alpinisme débute ainsi avec la conquête du mont Blanc. À celui qui trouvera un chemin jusqu’au plus haut sommet de l’Europe (4 807 m), le savant physicien et botaniste de Genève Horace Bénédict de Saussure (1740-1799) promet une forte récompense. Après de nombreuses rivalités et des tentatives infructueuses, au cours desquelles il faut vaincre non seulement les murs de glace, le froid intense, l’altitude éprouvante, mais aussi les superstitions et les dangers réels, le chasseur cristallier Jacques Balmat (1762-1834) et le docteur Michel Gabriel Paccard (1757-1827), de Chamonix, parviennent au sommet le 8 août 1786. L’année suivante, en 1787, H. B. de Saussure et une équipe de quelque dix-huit guides et porteurs effectuent la troisième ascension, première grande date de l’histoire alpine. H. B. de Saussure, homme de sciences et de lettres, laisse de son ascension un récit magnifique qui fait plus pour la montagne que tout ce qui avait été fait ou écrit auparavant. L’alpinisme est inventé.

Touristes, visiteurs, ingénieurs, savants prennent peu à peu le chemin des hautes vallées et, secondés par les premiers guides, mènent à bien la conquête d’un grand nombre de sommets, choisis parmi ceux qui sont les plus hauts et aussi les plus faciles. Tandis que l’ascension du mont Blanc est plusieurs fois répétée, les pionniers de la première moitié du xixe s. atteignent ainsi la Jungfrau (4 166 m) en 1811, le Finsteraarhorn (4 275 m), dans l’Oberland bernois, en 1812, quelques sommets du Mont-Rose, dont la pointe Zumstein (4 573 m) en 1820 et la pointe Gnifetti en 1842 ; le plus haut sommet des Pyrénées, le pic d’Aneto (3 404 m), est aussi gravi. Et la première moitié du xixe s. se termine par l’ascension de la Bernina (4 052 m), en Suisse.

Les précurseurs de la première époque ont fait naître les grandes stations d’alpinisme : Chamonix au pied du mont Blanc, Zermatt et Grindelwald en Suisse, Courmayeur et Breuil en Italie.

L’Anglais Forbes visite les principaux massifs des Alpes et dresse une sorte d’inventaire des noms des principaux pics, cols et glaciers. Il est à l’origine d’un grand nombre de vocations et d’une connaissance plus étendue et plus détaillée des Alpes.

Les associations d’alpinistes

Le nombre des alpinistes n’a cessé de grandir. La poignée de précurseurs qui se groupèrent en 1874 pour fonder le Club alpin français est devenue une association de 50 000 membres, organisée en sections, chacune des sections étant autonome. Tous les alpinistes français ne sont certes pas groupés dans le C. A. F. ; des sociétés indépendantes existent un peu partout ; la Fédération française de la montagne en groupe la plus grande partie. L’État, comprenant l’intérêt que représentent la pratique d’un sport de plein air et la fréquentation de la montagne, n’est pas resté étranger à ce vaste mouvement. Non seulement il subventionne les grandes organisations alpines pour leur fonctionnement, leurs activités, la construction de refuges, mais encore il a créé une École nationale de ski et d’alpinisme à Chamonix, qui reçoit à chaque saison des stagiaires des groupements alpins ou de futurs éducateurs et se charge de la formation des nouveaux guides. La profession de guide est maintenant réglementée. Il y a peu de temps encore, c’étaient des organisations locales, syndicats et compagnies, qui nommaient les guides ; aujourd’hui, les futurs professionnels, quelle que soit leur origine, sont tenus d’effectuer à l’École nationale un stage d’aspirant et un stage de guide, et de subir un examen dont les épreuves portent sur des activités techniques, pratiques et pédagogiques, ainsi que sur une connaissance générale de la montagne.