Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
F

Fougères (suite)

Dans la famille des Hyménophyllacées, également assez primitive, deux genres, Hymenophyllum et Trichomanes, ont des représentants à l’heure actuelle en France. Ils sont surtout adaptés aux climats très humides ; leur biologie rappelle celle des mousses : ces plantes peuvent complètement se dessécher, puis reprendre vie en se réhydratant. Elles n’ont, ordinairement, que des couches de cellules très peu nombreuses, voire une seule.

La famille des Cyathéacées, avec près de sept cents espèces, rassemble surtout des plantes tropicales généralement arborescentes. Elle est d’origine très ancienne (Jurassique). Ses espèces peuvent présenter un véritable tronc, toujours simple, de plusieurs mètres de haut (parfois plus d’une dizaine), sensiblement de même diamètre sur toute sa longueur et recouvert de toutes les bases foliaires des années passées ; les frondes, très découpées, forment au sommet du tronc un élégant panache. Comme genres importants, il faut citer Alsophila et Cyathea.

La famille des Polypodiacées est un grand groupe, qui comprend de nombreux genres et près de quinze cents espèces, pour la plupart intertropicales. Quatre Polypodes vivent en France ; un surtout est très commun, le Polypode vulgaire, qui se localise sur les murs, les rochers, les troncs d’arbre. Le genre Platycerium, tropical, est assez connu grâce à une de ses espèces, P. alcicorne, très belle Fougère épiphyte souvent cultivée en serre tempérée, mais qui se rencontre parfois dans les appartements.

La famille des Ptéridacées, cosmopolite, comprend une soixantaine de genres et plus de six cents espèces ; elle présente bon nombre de caractéristiques évoluées. C’est à cette famille qu’appartient le genre Pteridium, dont une espèce, P. aquilinum (la Fougère aigle), est extrêmement fréquente en France dans les sous-bois siliceux. Cette espèce tire son nom du dessin que font les faisceaux vasculaires (stèles) sur une section oblique du rachis des frondes (aigle à deux têtes comme dans certains blasons). À côté de ce genre, récemment écarté des Ptéris, on peut aussi citer Adiantum, Cheilanthes, Notochlœna.

Également très évoluée, la famille des Aspidiacées (plus de 60 genres et 3 000 espèces originaires de presque tout le globe) possède un assez grand nombre de représentants en France, en particulier les genres Aspidium (dont la majorité est intertropicale), Cystopteris, Athyrium (surtout asiatique), Thelypteris, Polystichtim (« Fougère mâle » au rhizome vermifuge), Dryopteris ainsi que le genre Woodsia, à répartition arctique, dont une toute petite espèce vit dans les fissures des rochers des hautes montagnes européennes.

À côté se place la petite famille des Blechnacées, surtout intertropicales, mais dont le genre Blechnum est très répandu (180 espèces). En France, B. spicant présente une dimorphie très nette entre les feuilles. On peut en rapprocher Woodwardia radicans, très belle Fougère des ravins ombreux de la montagne de la Rhune. Les genres Lomaria et Stenochlœna appartiennent aussi à ce groupe.

Comme autre famille évoluée, il faut citer celle des Aspléniacées, Fougères cosmopolites, principalement terrestres. Trois genres ont des représentants en France. C’est tout d’abord Asplenium, avec une douzaine d’espèces, et Scolopendrium (ou Langue-de-Cerf) ; S. officinale est une Fougère à limbe entier fortement allongé, qui se trouve fréquemment sur les vieux murs et en particulier sur les pierres des puits mal entretenus. Enfin, Ceterach, petite Fougère des vieux murs secs, est facilement reconnaissable à son limbe denté vert foncé à la partie supérieure et entièrement couvert à la face inférieure d’écaillés argentées ou brunâtres ; la sécheresse trop poussée fait crisper ses frondes, qui s’étalent dès que l’humidité redevient suffisante.

• Hydroptéridales. V. l’article.


Écologie

Au point de vue écologique, la classe des Filicinées montre une grande souplesse d’adaptation, mais chaque espèce vit dans un milieu bien déterminé. La très grande majorité est liée à un habitat humide, riche en humus, à climat tempéré ou chaud. On connaît des Fougères flottantes (Salvinia, Azolla) ; d’autres, les Hymenophyllum, vivent dans des stations où l’air est pratiquement saturé, que ce soient les rares espèces françaises (liées au climat océanique humide) ou les espèces tropicales (épiphytes). Les grandes Fougères arborescentes sont, elles aussi, principalement localisées dans les forêts tropicales humides. Cependant, certaines, beaucoup plus rares, peuvent supporter des alternances de sécheresse et d’humidité (Ceterach). Les climats chauds sont surtout favorables à la croissance de ces plantes, et c’est dans les pays tropicaux, vers l’altitude de 1 000 m, qu’il y a le plus de représentants de ce grand groupe ; la Nouvelle-Calédonie, à elle seule, possède plus de deux mille Ptéridophytes. À l’opposé, très rares sont les espèces qui peuvent supporter les grands froids des régions arctiques (Woodsia hyperborea). Suivant les espèces, les sols calcaires (Dryopteris robertianum, Asplenium fontanum, A. fissum) ou siliceux (Fougère aigle, Asplenium septentrionale, Blechnum spicant) peuvent convenir.

Les Fougères ne sont que très peu employées par l’homme, tant en pharmacopée que pour l’alimentation ; certaines espèces, grâce à l’élégance de leurs frondes, sont recherchées par les fleuristes.

J.-M. T. et F. T.

 M. L. Tardieu-Blot, Ptéridophytes. Fougères et plantes alliées (S. E. D. E. S., 1954). / G. M. Smith, Cryptogamic Botany, vol. II : Bryophytes and Pteridophytes (New York, 1955). / J. M. Guilcher et R. H. Noailles, Fougères (Flammarion, 1957). / N. S. Parihar, An Introduction to Embryophyta, vol. II : Pteridophyles (Allahabad, 1967).

Fou-kien

En pinyin Fujian, province de la Chine du Sud-Est. Cap. Fuzhou (Foutcheou).


La province a 123 000 km2. Sa population est sans doute de 15 à 20 millions d’habitants. Province littorale, faisant face à l’île de Taiwan (T’ai-wan), elle est entourée par les provinces du Guangdong (Kouang-tong), du Jiangxi (Kiang-si) et du Zhejiang (Tchö-kiang).