Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
F

fossiles (suite)

 M. Boule et J. Piveteau, les Fossiles. Éléments de paléontologie (Masson, 1935). / G. Deflandre, la Vie créatrice des roches (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1941 ; 7e éd., 1967). / J. Roger, « la Fossilisation », dans Traité de paléontologie sous la dir. de J. Piveteau, t. I (Masson, 1952). / R. Shrock et W. H. Twenhofel, Principes of Invertebrate Paleontology (New York, 1953). / A. H. Müller, Lehrbuch der Palaozoologie, t. I (Iéna, 1957). / C. L. et M. A. Fenton, The Fossil Book (New York, 1959). / J. P. Lehman, « les Techniques en paléontologie des Vertébrés », dans Traité de paléontologie sous la dir. de J. Piveteau, t. IV, vol. 1 (Masson, 1964). / J. Auboin, R. Brousse et J. P. Lehman, Précis de géologie, t. II : Paléontologie (Dunod, 1967). / H. et G. Termier, Biologie et écologie des premiers fossiles (Masson, 1968).

Foucauld (Charles de)

Explorateur et religieux français (Strasbourg 1858 - Tamanrasset 1916).


Charles perd sa mère le 13 mars 1864 et son père le 9 août. Avec sa sœur Marie, il est recueilli par son grand-père, le colonel de Morlet, presque septuagénaire, dont l’excessive indulgence ne convient pas au caractère de Charles.

C’est au collège de Nancy, où il commence ses études en 1872, qu’il perd la foi. Nanti de son baccalauréat, il entre à Saint-Cyr en 1876, puis à l’École de cavalerie de Saumur en 1878. La vie qu’il mène est loin d’être rangée ; elle ne l’est pas plus comme lieutenant au 4e hussards dans la petite ville de Pont-à-Mousson, que ses frasques mettent en émoi. En 1880, son régiment, devenu le 4e chasseurs d’Afrique, part pour l’Algérie tenir garnison à Bône et à Sétif. Dès son arrivée, le lieutenant de Foucauld reçoit une réprimande de son colonel parce qu’il s’affiche avec une femme venue de France. Il prend mal la leçon, s’attire l’ordre de rompre cette liaison ou de quitter l’armée, ce qu’il fait, n’admettant pas de se plier, et se retire à Evian (mars 1881).

Apprenant peu après que ses camarades vont partir en opérations dans le Sud-Oranais, Charles de Foucauld sollicite et obtient sa réintégration afin de se battre avec eux. Il est toujours incroyant, mais en lui un sentiment nouveau vient de naître : celui du sacrifice. Une demande de congé lui ayant été refusée, Foucauld donne définitivement sa démission de l’armée, s’installe à Alger et décide d’explorer le Maroc.

Il apprend l’hébreu en même temps que l’arabe avant de quitter Alger le 10 juin 1883 pour Tanger, d’où il repart le 21 avec une petite caravane. Par Tétouan et Fès, il gagne l’extrême Sud, remonte à Mogador (auj. Essaouira), puis suit l’Atlas jusqu’à Lalla-Maghnia (auj. Marnia), un peu au nord d’Oujda, terme de son voyage, qu’il atteint le 23 mai 1884, ayant rédigé tout au long de sa route sa Reconnaissance au Maroc (1888), œuvre scientifique, à la fois géographique, militaire et politique, qui lui méritera une médaille d’or de la Société de géographie.

Au début de 1886, il s’installe à Paris, y vit dans une sorte de retraite studieuse qui le prépare, à son insu, à sa conversion, dont le mérite revient à l’abbé Huvelin, ami de sa famille. À la fin d’octobre, il retrouve la foi de son enfance. Cette conversion totale conduit, en janvier 1890, à la Trappe de Notre-Dame-des-Neiges, dans le Languedoc, le vicomte Charles de Foucauld, qui devient le frère Marie-Albérie. Mais, poussé par une vocation singulière, il quitte la Trappe pour la Palestine, où il mène une vie très effacée et solitaire.

Après son ordination sacerdotale (1901), Charles de Foucauld, qu’attire irrésistiblement l’Afrique, se fixe à Beni-Abbès. En 1905, il s’installe en plein Sahara, à Tamanrasset, village de vingt feux dans le Hoggar. Dans le modeste ermitage qu’il se bâtit au milieu des Touaregs, il entreprend aussitôt la traduction d’extraits de l’Écriture sainte avant de commencer d’évangéliser les indigènes. Vie d’humilité, de prières, de charité immense, de pauvreté, de mortifications et de travail. En très peu de temps, le père de Foucauld se révèle l’âme du Hoggar, dont il connaît si bien la langue que les Touaregs disent qu’il la sait mieux qu’eux-mêmes. Il laissera d’ailleurs un Dictionnaire touareg-français.

En 1915, des troubles éclatent en Tripolitaine. Au début de l’année suivante, devant le danger qui se rapproche, l’armée élève, sur les plans du père de Foucauld, un petit fort près de son oratoire, tant pour sa protection que pour celle des Touaregs ralliés à sa cause. Le 16 novembre, le père note dans son Journal : « Que le Bon Dieu est bon de nous cacher l’avenir ! » Le 1er décembre, il meurt, assassiné par des pillards senousis.

Trois congrégations s’inspirent des règles qu’a écrites Charles de Foucauld et continuent son apostolat au Sahara, notamment les Petits Frères et les Petites Sœurs de Jésus, les Petites Sœurs du Sacré-Cœur du père de Foucauld. Le procès de béatification de Charles de Foucauld est instruit depuis 1926.

M. M.

 A. Bernard, Un saint français, le père de Foucauld (Plon, 1917). / R. Bazin, Charles de Foucauld (Plon, 1920 ; nouv. éd., 1959). /M. Carrouges, Charles de Foucauld explorateur mystique (Éd. du Seuil, 1954 ; nouv. éd. U. G. E., 1963). / D. et R. Barrat, Charles de Foucauld et la fraternité (Éd. du Seuil, 1958). / J.-F. Six, Vie de Charles de Foucauld (Éd. du Seuil, 1962) ; Charles de Foucauld aujourd’hui (Éd. du Seuil, 1966). / Ce que croyait Charles de Foucauld (Mame, 1971).

Foucault (Léon)

Physicien français (Paris 1819 - id. 1868).


Fils d’un libraire-éditeur connu pour la publication des Mémoires relatifs à l’histoire de France, Léon Foucault fait des études médiocres, d’abord au collège Stanislas, puis avec un professeur particulier. Dès son jeune âge, il fait preuve d’une grande habileté pour construire des jouets scientifiques de ses propres mains. Il commence des études de médecine, mais les interrompt vite et devient préparateur du professeur Alfred Donné (1801-1878) pour son cours de microscopie médicale. C’est à cette occasion qu’il invente, en 1844, le régulateur automatique de l’arc électrique, qui lui sert de source de lumière. En 1845, Donné lui abandonne la chronique scientifique du Journal des débats. Comme le dira plus tard Charles Fabry, « il ne sait rien, mais il comprend tout », et cette tâche, fort appréciée des lecteurs, lui fournit une occasion d’être à l’affût de toutes les nouveautés.

La photographie, qui l’intéresse tout particulièrement, l’amène à se lier avec Fizeau*. Tous deux, pendant plusieurs années, effectuent en collaboration d’importants travaux.