Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
F

forêt (suite)

La forêt tropicale

Subissant encore des températures élevées, mais variables au cours de l’année (15 °C de moyenne pour les mois « froids » et 30 °C pour les « chauds »), elle est aussi conditionnée par la variation annuelle de la pluviosité, ordinairement très faible durant la saison la moins chaude de l’année. Elle est surtout représentée dans l’Inde, en Indonésie, en Guinée, au Nigeria et dans le sud du Brésil. La chute des feuilles se fait en saison sèche ; à cause de ce fait essentiel, cette formation est appelée « forêt tropophile », ou deciduous forest. Moins imposante que la forêt équatoriale, elle peut présenter de nombreuses variations suivant les biotopes où elle se trouve.


Les « forêts de mousson humides »

Dans ces forêts, la défoliation de la strate arborescente supérieure ne se fait que durant un laps de temps très court, les végétaux des niveaux inférieurs conservant leurs feuilles. Comme arbres intéressants, on peut citer entre autres Terminalia et les Tecks. C’est à ce type qu’appartiennent les formations de Bambous d’Indochine. Les arbres, moins élevés que ceux de la forêt équatoriale, ont ordinairement leur floraison au début de la saison humide, avant que les feuilles ne commencent à se former. Le rythme annuel des climats, nettement marqué, provoque la formation de couches annuelles dans le développement du bois.


Les forêts subtropicales, ou forêts claires

Elles sont soumises à un climat tempéré chaud, mais qui reçoit des pluies en toutes saisons, intermédiaire entre les climats tropicaux et méditerranéens. Les formations forestières subtropicales sont assez diverses suivant les régions où elles sont implantées ; ainsi, les « forêts de mousson sèches » ne possèdent des arbres que d’une vingtaine de mètres, ne formant pas une voûte continue ; elles seraient peut-être une forêt secondaire ayant remplacé la forêt dense sèche. Dans certaines régions des États-Unis (Texas, Virginie), une part importante des espèces est constituée par des Conifères.


Les forêts méditerranéennes

Subissant un climat chaud relativement sec, elles sont localisées principalement sur le pourtour de la Méditerranée, mais se retrouvent également en Californie méridionale, au Cap et en Australie. Les arbres qui composent ces forêts dépassent rarement 20 m de haut, ils ont ordinairement d’importantes formations de liège, et leurs feuilles sont petites et coriaces. Comme espèces les plus connues, dans le bassin méditerranéen, il faut citer le Chêne vert, Phylliera, les Arbousiers, les Lauriers-Tins, toutes ces espèces ayant des feuilles persistantes et présentant des structures xérophiles. Dans la région méditerranéenne, le premier stade de dégradation est la chênaie de Kermès, petit arbuste à feuilles épineuses. La dégradation se poursuivant, on trouve les Lavandes, les Romarins et les Bruyères ; ces dernières précèdent le stade ultime à Asphodèles et Euphorbes.


La forêt tempérée

Elle est caractéristique de nos régions ; elle a subi de nombreuses atteintes et il est très rare, en Europe, de rencontrer de véritables forêts primaires qui aient évolué seules hors de l’atteinte des forestiers. Certaines forêts des Tatras seraient encore des forêts vierges ; il y a une vingtaine d’années, en France, seule la forêt d’Irati (dans les Pyrénées) pouvait être en partie considérée comme primitive. Les principales essences forestières européennes sont les Chênes à feuilles caduques (rouvre, pédoncule, pubescent), les Hêtres, les Peupliers, les Charmes, les Frênes, les Tilleuls, les Ormes ainsi que des Conifères : Pins (sylvestre, maritime, laricio), Ifs, Genévriers. Dans l’hémisphère Sud, Notophagus et Metrosideros sont fréquents en Nouvelle-Zélande, ainsi que Agathis, Podocarpus et Phyllocladus parmi les Conifères.

Les climats froids des deux hémisphères sont caractérisés par des hivers rigoureux (plusieurs mois au-dessous de zéro) et des pluies assez faibles, mais surtout en période estivale. La forêt boréale est surtout une forêt de Conifères, dénommée taïga (Pins, Sapins, Epicéas, Mélèzes...) ; et, parfois, une forêt de Bouleaux. Elle est d’autant plus pauvre que l’on s’élève en latitude ; dans le Grand Nord, elle est remplacée par la toundra, formation herbacée où entrent pour une grande part des peuplements de Lichens.

J.-M. T. et F. T.

➙ Arbre / Sylviculture.

 A. Quantin, l’Évolution de la végétation à l’étage de la chênaie dans le Jura méridional (Bosc frères, Lyon, 1935). / L. et M. Pardé, Arbres et forêts (A. Colin, 1938, 2e éd. par J. Pardé, 1966). / P. Duchaufour, Recherches écologiques sur la chênaie atlantique française (Impr. G. Thomas, Nancy, 1948). / A. Aubreville, Climats, forêts et désertification de l’Afrique tropicale (Soc. d’études géogr., maritimes et coloniales, 1949). / P. Jovet, le Valois. Phytosociologie et phytogéographie (S. E. D. E. S., 1949). / H. Huchon, Connaissance de la forêt (la Maison rustique, 1956). / P. Birot, Formations végétales du globe (S. E. D. E. S., 1965). / M. Devèze, Histoire des forêts (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1965 ; 2e éd., 1972). / C. Jacquiot, la Forêt (Masson, 1970). / G. Viers, Géographie des forêts (P. U. F., 1970). / B. Fischesser, la Vie de la forêt (Horizons de France, 1971). / D. Normand, Forêts et bois tropicaux (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1971). / P. Pesson, Écologie forestière (Gauthier-Villars, 1974).

forgeage

Opération de formage, généralement à chaud, par action mécanique sous l’effet d’un choc ou d’une pression, avec des outillages appropriés.



Généralités

Pratiqué manuellement pendant longtemps, le forgeage s’appliquait à la fabrication d’objets de ferronnerie, d’objets domestiques et d’outils. En plus de l’enclume et du marteau, l’outillage restait limité et les pièces fabriquées étaient de dimensions restreintes.

L’utilisation de la force hydraulique, puis l’apparition de machines hydrauliques, pneumatiques et mécaniques de grande puissance (presses, marteaux-pilons) permettent l’essor industriel du forgeage, particulièrement au cours du xixe s.