Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
F

folklore (suite)

Quelques ensembles folkloriques


Ballet des cosaques de l’Ukraine :

troupe fondée par Pavel Virski (1905-1975).


Ballets et chœurs basques Etorki

(= atavisme, en basque) : compagnie fondée en 1954 par Philippe Oyhamburu (né en 1921) et dont le siège est à Saint-Jean-de-Luz.


Ballet folklorique de Mexico :

groupe fondé et dirigé depuis 1952 par la danseuse et chorégraphe Amalía Hernandez. À ses débuts, il rassemblait des élèves de l’Instituto nacional de bellás artes (section danse moderne) de Mexico ; aujourd’hui, il est composé de chanteurs et de danseurs de toutes les provinces mexicaines.


Ballet Moïsseïev :

aujourd’hui, ensemble officiel de danses populaires de l’U. R. S. S., fondé à Moscou en 1937 par Igor Moïsseïev (né en 1906) et qui est la plus importante troupe d’inspiration folklorique de l’Union soviétique.


Bayhanihan ou Ballet national des Philippines :

groupe d’amateurs étudiants se produisant sous les auspices de l’université féminine de Manille et dirigée par Helena Benitez.


Ensemble folklorique de la République populaire de Bulgarie :

groupe créé en 1951 et représentant toutes les régions de Bulgarie.


Ensemble national de la république de Guinée :

compagnie de chanteurs et de danseurs africains, fondée en 1950 par Keita Fodeba (1921-1969) et qui prit son nom actuel en 1958. Composée de chanteurs et de danseurs originaires de toutes les régions d’Afrique, la troupe recherche une synthèse des chants et danses de l’Afrique noire en montrant l’évolution du folklore africain.


Inbal :

compagnie israélienne de danse fondée en 1950 par Sara Levi Tanai (née en 1911) et dont le but essentiel est la reconstitution du folklore juif.


Kolo :

compagnie d’État yougoslave, fondée en 1948 par Olga Skovran, subventionnée par l’État et dont le siège est à Belgrade.


Mazowsze :

ensemble polonais, fondé en 1949 par Tadeusz Sygietyński et dont le siège est au château de Karolin (près de Varsovie).


Sląsk :

ballet polonais, fondé en 1953 par le professeur Stanisław Hadyna (né en 1919) et dont le siège est au château de Koszęcin (Silésie). Le fonds de son répertoire est consacré pour la plus grande part au folklore silésien.


Sluk :

collectif artistique populaire slovaque, créé en 1949 et dirigé par Šimon Jurovský (né en 1912).


Folklore et littérature


Généralités et définitions

Le folklore est, comme le langage, un patrimoine collectif. Cet immense champ de recherches comprend à la fois les rites et les croyances, les techniques artisanales et les arts populaires*. Il y a lieu d’insister également sur l’aspect littéraire de ce qui est, en somme, un vaste réservoir de traditions racontées ou chantées dans lequel tout le monde puise. Le folklore peut être, selon les cas, une littérature créée, choisie, sauvegardée par le peuple et propagée par lui ou pour lui.

D’après les théories romantiques, le folklore est un bien national : c’est le Romancero ou, comme le voulait Victor Hugo, la Légende des siècles, léguée par la tradition, c’est-à-dire la mythologie, l’épopée, la ballade. Dans les civilisations anciennes, ce sont des divinités, des demi-dieux ou des démiurges qui sont honorés, célébrés ; ce sont aussi des héros civilisateurs, des fondateurs de ville, comme Romulus et Remus chez les Romains, ou encore des saints protecteurs à une date plus récente. Des figures connues, comme le Cid en Espagne évoqué dans des poèmes populaires, comme Roland autrefois en France, qui survit à l’époque moderne grâce aux traditions du folklore italien ou espagnol, comme le prince Igor ou d’autres nobles féodaux des bylines de l’ancienne Russie et comme Robin Hood en Angleterre, sont des héros adoptés par le peuple. Ce sont alors des guerriers, des chevaliers, des « paladins » (terme français qui correspond à celui de bogatyr chez les Russes), mais aussi, quelquefois, des êtres en marge de la société, des brigands. Les héros peuvent avoir un caractère burlesque ou facétieux, comme Gargantua en France, que certains rattachent cependant à la mythologie, comme Till Uylenspiegel en Flandre ou Nasreddin Hodja en Turquie. Ce sont également des personnifications aux masques anonymes de la tradition du récit : Jean le Fort ou Jean le Sot. De nos jours, il semble que, par un travail de substitution et d’évolution, les anciens mythes se transforment et de nouveaux mythes se créent : le folklore enfantin des contes de bonne femme n’est pas le seul qui soit au monde, mais il surnage toujours, tandis que les personnages les plus fameux des romans d’aventures, des journaux illustrés et surtout du cinéma, comparés à des surhommes à qui sont attribués des exploits fabuleux, maintiennent encore l’élément merveilleux dans nos civilisations industrialisées.

Le folklore paraît être, avant tout, le mythe ou la légende qui révèlent un phénomène de cristallisation des tendances ou des aspirations générales aboutissant à la création de types permanents, de thèmes symboliques.

Toutefois, les traditions orales peuvent se présenter sous un autre jour et revêtir un aspect particulier, local ou régional, ou prendre une physionomie individuelle, sans perdre pour cela leur rôle essentiel dans la collectivité.

Le folklore appartient à la communauté : il est tributaire du groupe social et de tout rassemblement, provisoire ou durable, réglementé ou non par des institutions ; il se confond avec le rituel des cérémonies populaires et avec la fête ; on le trouve, associé au geste, dans le rite, la danse, le travail, le jeu.

L’individu, cependant, occupe une place prépondérante : c’est le chef de cérémonies, le coryphée, le meneur du jeu ou de la danse ; c’est le récitant, l’orateur, l’acteur, le rhapsode, le chanteur, le conteur populaire.


Folklore et littérature

La réunion de ces deux termes pose des problèmes difficiles. La littérature est, en principe, restreinte au domaine de l’écrit, tandis que le folklore englobe tout l’ensemble du savoir traditionnel (c’est le sens du mot lore) qui se transmet, par la parole et par le geste, quelquefois par le chant, d’une génération à une autre, d’un individu à un autre.