Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
F

foie (suite)

Les voies biliaires

Elles débutent par les canalicules biliaires, sans parois propres, entourant chaque cellule hépatique d’une maille polygonale. L’ensemble de ces mailles constitue un vaste réseau en rapport avec des canaux biliaires à paroi épithéliale très mince, qui se réunissent en canaux hépatiques. (V. bile.)


Les capillaires sanguins

Ils sont d’un type assez particulier, souvent appelé sinusoïde, et, diffèrent des capillaires classiques par leur calibre irrégulier, toujours grand, leur paroi endothéliale discontinue, qui laisse entre les cellules voisines des pores de 0,1 à 0,5 μ de diamètre permettant le passage du plasma dans les espaces péricapillaires, au contact des microvillosités des cellules hépatiques, enfin par la possibilité qu’ont certaines cellules endothéliales, les cellules de Kupffer, de se transformer en cellules phagocytaires.


Rôle

Le foie est un organe essentiel du métabolisme de l’organisme. Pratiquement, toutes les réactions dites du métabolisme intermédiaire, c’est-à-dire intéressant les chaînes métaboliques qui aboutissent à la synthèse ou à la dégradation de molécules complexes, se font dans la cellule hépatique. Cette énorme importance physiologique du foie s’explique par ses remarquables potentialités biochimiques, liées à son exceptionnel équipement enzymatique et à sa situation privilégiée sur l’appareil circulatoire. Le foie occupe en effet une position stratégique entre l’intestin et la circulation générale, et il reçoit par voie sanguine la quasi-totalité des métabolites absorbées au niveau de l’épithélium intestinal. Seule une partie des lipides absorbés par voie lymphatique ne l’atteint que secondairement.

L’activité physiologique du foie se partage entre une sécrétion externe intestinale et une sécrétion interne.


Sécrétion externe

Elle est constituée par la bile*.


Sécrétion interne

Par sa position sur le trajet du sang veineux issu de l’intestin, le foie peut stocker les produits de la digestion qui l’atteignent, pour les restituer sous la forme initiale ou après transformation. Par cette fonction endocrine, il exerce un contrôle essentiel sur le taux du glucose, des lipides et des acides aminés du sang circulant et il joue un rôle important dans la neutralisation des toxiques d’origine endogène ou exogène.


Métabolisme glucidique : la fonction glycogénique du foie

Découverte par Claude Bernard* au milieu du siècle dernier, elle consiste dans le stockage hépatique, sous forme de glycogène, du glucose provenant de l’absorption intestinale des glucides et dans la transformation inverse de ce glycogène en glucose, sécrété dans le sang suivant les besoins, de telle sorte que le taux du glucose sanguin, ou glycémie (1 g/l chez l’Homme), soit maintenu constant. Le glycogène est un haut polymère du glucose, de poids moléculaire supérieur à 1 million, et représente la forme de stockage du glucose. Sa synthèse, ou glycogenèse, met en jeu plusieurs enzymes spécifiques, dont certaines sont activées par l’insuline pancréatique, qui agit donc comme une hormone hypoglycémiante. Sa dégradation, ou glycogénolyse, met en jeu d’autres enzymes, dont certaines sont activées par le glucagon pancréatique et l’adrénaline des médullo-surrénales, qui sont donc des hormones hyperglycémiantes. La régulation de la glycémie résulte de l’équilibre entre ces deux mécanismes antagonistes sous l’influence directe du taux de glucose sanguin.


Métabolisme lipidique

Le foie joue un rôle important dans le transport des lipides et dans le maintien de la constance du taux des lipides sanguins. La forme principale de transport de ces lipides, provenant de diverses sources (lipides de réserve de tissu adipeux, lipides alimentaires, lipides néo-synthétisés dans le foie à partir d’hydrates de carbone ou de protéine), est représentée par les lipoprotéines du plasma. Celles-ci sont synthétisées dans le foie par combinaison de triglycérides formés à partir d’acides gras dans le réticulum lisse et de protéines synthétisées dans le réticulum granulaire.

Le foie assure de même la régulation du taux de cholestérol sanguin.


Métabolisme protidique

Le foie est le lieu de la synthèse des protéines plasmatiques (sérum albumines, sérum globulines, fibrinogène) à partir d’acides aminés issus de la digestion intestinale et de leur catabolisme. Les acides aminés y sont désaminés, et le radical aminé est éliminé soit sous forme d’ammoniaque (Poissons et larves d’Amphibiens ammonotéliques), soit sous forme d’urée (Amphibiens et Mammifères uréotéliques) [v. excrétion].

A. B.


Le foie humain


Anatomie

Le foie est situé sous le diaphragme et occupe la majeure partie de l’hypocondre droit, débordant dans l’hypocondre gauche. Il est de couleur rouge-brun, de consistance ferme, mais fragile ; il se déchire aisément. Son poids moyen est de 2 kg (vide de sang), mais ce chiffre est très variable d’un sujet à l’autre. Le rapport du poids corporel est de 1/39 en moyenne chez l’adulte. À la naissance, le foie est proportionnellement beaucoup plus gros, et le rapport est de 1/23. Il mesure de 28 à 30 cm transversalement, 16 cm d’avant en arrière et 8 cm de haut en bas.

Sa forme est malaisée à décrire, car il est moulé sur les parois de l’abdomen. On oppose la moitié droite, arrondie, très volumineuse, aussi épaisse que haute, à la moitié gauche, mince, effilée.


Description externe

Le foie a trois faces et trois bords.

La face supérieure, moulée sur le diaphragme, est divisée en deux lobes par l’insertion du ligament falciforme (ligament suspenseur du foie).

La face inférieure est parcourue par deux sillons antéropostérieurs :
— le sillon gauche contient le ligament rond en avant, et le reliquat fibreux du canal d’Arantius en arrière ;
— le sillon droit est large : c’est le lit de la vésicule biliaire.

Le hile est un sillon transversal de 6 à 7 cm de long qui réunit les deux précédents. Il contient les différents éléments du pédicule hépatique (artère hépatique, veine porte, canaux biliaires, nerfs et lymphatiques).

La face postérieure présente deux sillons :
— le sillon droit est constitué par la gouttière de la veine cave inférieure, qui reçoit les veines sus-hépatiques, ramenant le sang du foie à la veine cave inférieure ;
— le sillon gauche, plus étroit, prolonge le sillon du canal d’Arantius de la face inférieure.

Entre ces deux sillons se trouve le lobe caudé (lobe de Spiegel).

Les faces sont séparées par des bords : le bord antérieur est net, mince, tranchant ; les bords postéro-supérieur et postéro-inférieur délimitent la face postérieure.

La capsule de Glisson est une tunique fibreuse qui entoure le foie et s’invagine à l’intérieur de l’organe en suivant les ramifications du pédicule hépatique et des veines sus-hépatiques. Elle présente des épaississements à la face inférieure du foie, au niveau du lit de la vésicule et au niveau du hile.