Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Florence (suite)

Michel-Ange, apprenti dans l’atelier des Ghirlandaio, favori de Laurent de Médicis, sculpte en 1502 le David de la Seigneurie. Ardent patriote, il se fait ingénieur et construit des fortifications pour défendre sa ville. De 1520 à 1534, il travaille à San Lorenzo : vestibule de la bibliothèque Laurentienne, tombes médicéennes, nouvelle sacristie. À l’expression d’un idéal classique fait de plénitude spirituelle et physique se substitue progressivement, dans son œuvre, une poétique de l’instabilité, de l’inquiétude (Pietà de 1550-1555, à la cathédrale).

Après Michel-Ange et Léonard, l’art florentin va entrer dans une lente décadence qui n’exclut pas l’apparition d’artistes très originaux, tel Iacopo Carucci dit le Pontormo*. Ville de l’équilibre et de l’élégance, Florence devient la cité du maniérisme* avec Giorgio Vasari*, architecte du palais des Offices et auteur de la première histoire de la peinture, le portraitiste de cour Agnolo Tori dit le Bronzino (1503-1572), le brillant sculpteur et architecte Bartolomeo Ammannati (1511-1592) [fontaine de Neptune] ; avec également Benvenuto Cellini* [Persée de la loggia dei Lanzi] et Giambologna*, qui, fixé à Florence, multiplie les statues parmi les grottes et terrasses des jardins Boboli.

Après le xvie s., Florence n’a plus de position prédominante, mais elle maintient une tradition de bon goût et d’originalité. L’art baroque y laisse peu de traces : fontaines de Pietro Tacca (1577-1640), et surtout décors de Pierre de Cortone* au palais Pitti.

Collections et musées

Florence, où toutes les œuvres, bâtiments, sculptures, peintures se trouvent, en dépit des vicissitudes de l’histoire, sur les lieux mêmes où ils ont été conçus, sollicite les hommes du xxe s., qui viennent s’imprégner de sa culture. Non seulement chaque monument, par la richesse de ses trésors, est un musée en lui-même, mais, durant plusieurs siècles de mécénat éclairé, les Médicis constituèrent des collections d’œuvres italiennes et aussi étrangères qui sont exposées dans des musées comptant parmi les plus importants du monde.

Le musée national du Bargello conserve toute la grande sculpture florentine ainsi que des objets d’art du Moyen Âge et de la Renaissance.

Le palais des Offices a été transformé à plusieurs reprises selon les divers usages auxquels il a été affecté. La loggia du dernier étage, raccordée au palais de la Seigneurie par un passage et au palais Pitti par un couloir construit sur les toits, fut destinée à abriter des statues. La galerie des Offices, qui a son origine dans les œuvres d’art léguées par les Médicis, abrite un incomparable ensemble de tableaux italiens.

Le palais Pitti, ancienne demeure princière dont il conserve la richesse, abrite la galerie d’art moderne, le musée de l’Argenterie et la galerie Pitti ou Palatine, qui renferme une autre collection célèbre de peintures (xve-xviiie s.).

La galerie de l’Académie, le musée de San Marco, fondé au xixe s., le musée Andrea del Castagno, ouvert au xxe s. dans l’ancien monastère de Sant’Apollonia, le musée Archéologique avec son importante section étrusque sont autant de témoins de l’extraordinaire richesse du patrimoine artistique de Florence.

Tous ces objets d’art mêlés à son histoire — des sculptures antiques aux sculptures modernes, des armures aux faïences et aux porcelaines, des médailles à l’orfèvrerie, aux ivoires, aux bronzes, aux tapisseries — montrent quelle place a tenue l’art, au cours des siècles, dans les destinées de la ville. Un Occidental ne peut se sentir étranger à Florence, tant elle reste imprégnée de cette civilisation humaniste dont elle a été le centre.

N. B.

➙ Italie / Médicis / Renaissance.

 F. T. Perrens, Histoire de Florence (Hachette, 1877-1884 ; 6 vol.) ; Histoire de Florence depuis les Médicis jusqu’à la chute de la République, 1434-1451 (Quantin, 1888-1890 ; 3 vol.). / B. Berenson, Italian Painters of the Renaissance (Londres, 1894-1907, 4 vol. ; trad. fr. les Peintres italiens de la Renaissance, Gallimard, 1935). / M. Reymond, la Sculpture florentine (Florence, 1897-1900 ; 4 vol.). / R. Davidsohn, Geschichte von Florenz (Berlin, 1901-1925 ; 8 vol.). / J. Ross, Florentine Palaces and their Stories (Londres, 1905). / O. Massino, Firenze attraverso i secoli (Bologne, 1929). / A. Bailly, la Florence des Médicis (Hachette, 1942). / W. Paatz, Die Kirchen von Florenz (Francfort, 1942-1954 ; 5 vol.). / Y. Renouard, les Hommes d’affaires italiens du Moyen Âge (A. Colin, 1948 ; nouv. éd. avec la coll. de B. Guillemain, coll. « U 2 », 1969) ; les Villes d’Italie de la fin du xe siècle au début du xive siècle (S. E. D. E. S., 1962 ; nouv. éd. avec la coll. de P. Braunstein, 1969 ; 2 vol.) ; Histoire de Florence (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1964 ; 2e éd., 1967). / M. Meiss, Painting in Florence and Siena after the Black Death (Princeton, 1951). / E. Pucci, Tutta Firenze, nella storia, nella pittura, nella scultura (Florence, 1955). / E. Souriau, Florence (Hachette, 1957). / P. Bargellini, Aspetti minori di Firenze (Florence, 1958) ; Nous partons pour Florence (P. U. F., 1964) ; Voir Florence et la comprendre (Florence, 1964). / A. Chastel, Art et humanisme à Florence au temps de Laurent le Magnifique (P. U. F., 1959). / J. Lucas-Dubreton, la Vie quotidienne à Florence au temps des Médicis (Hachette, 1959). / A. Panella, Histoire de Florence (Fayard, 1959). / E. Sandberg-Vavala, Studies on Florentine Churches (Florence, 1959). / M. Rosci, Musées de Florence, Offices et Pitti (Larousse, 1963). / N. Rubinstein, The Government of Florence under the Medici, 1434 to 1494 (Londres, 1966). / C. Bec, les Marchands écrivains, affaires et humanisme à Florence, 1375-1434 (Mouton, 1967). / A. Tenenti, Florence à l’époque des Médicis : de la cité à l’État (Flammarion, 1969). / Voir Florence (Réalités-Hachette, 1971). / P. Antonetti, l’Histoire de Florence (Laffont, 1976).