Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
F

filiation (suite)

L’enfant légitime prend le nom* de son père, l’enfant naturel prend le nom de celui de ses parents à l’égard de qui sa filiation est établie en premier lieu, le nom de son père si sa filiation est établie simultanément à l’égard de l’un et de l’autre. Lors même que sa filiation n’aurait été établie qu’en second lieu à l’égard du père, l’enfant naturel pourra prendre le nom de celui-ci par substitution si, pendant sa minorité, ses deux parents en font la déclaration conjointe devant le juge des tutelles. Le consentement de l’enfant est alors nécessaire s’il a plus de quinze ans. Le changement de nom de l’enfant naturel devra, dans tous les autres cas, faire l’objet d’une demande devant le tribunal de grande instance.

L’autorité parentale sera confiée aux parents légitimes ou au parent naturel qui aura reconnu l’enfant, à la mère si tous les deux le reconnaissent. Toutefois, le tribunal peut décider qu’elle sera exercée par le père seul ou conjointement par le père et la mère. (V. capacité.)

Pour que l’enfant naturel puisse être amené au domicile conjugal lorsque l’un des parents était engagé dans d’autres liens conjugaux au moment de sa conception, il faudra l’accord du conjoint.

La filiation légitime et la filiation naturelle créent des droits de successibilité réciproques entre ascendants, descendants et collatéraux. Toutefois, lorsque le père ou la mère était, au temps de la conception, engagé dans les liens du mariage avec une autre personne, les enfants naturels n’excluent pas celle-ci de la succession de leur auteur, si elle est appelée à sa succession ; dans ce cas, les enfants naturels ne prennent que la moitié de ce qui, en leur absence, aurait été dévolu au conjoint, et cela quel que soit leur nombre. S’il y a des enfants légitimes, ceux-ci viennent en concours avec eux, mais chacun des enfants naturels ne reçoit que la moitié de la part à laquelle il aurait eu droit si tous les enfants du défunt avaient été légitimes.

Dans le cas où un conjoint ou des enfants légitimes existent, le père ou la mère pourra écarter l’enfant naturel de toute participation personnelle aux opérations futures de liquidation et de partage, en lui faisant, de son vivant, une attribution suffisante de biens, sous la stipulation expresse qu’elle a lieu en règlement anticipé de leurs droits successoraux. Cette attribution se fait sous la forme des donations. Elle devra conférer à un tiers désigné sur une liste de spécialistes le soin de représenter l’attributaire aux opérations de liquidation.

M. C.

➙ Adoption / Capacité / Famille / Succession.

filière

Voie possible de réalisation de réacteurs nucléaires capables de produire de l’énergie dans des conditions intéressantes.



Généralités

Un réacteur est défini par un ensemble de trois caractéristiques essentielles : la nature du combustible, celle du modérateur et le système dit « caloriporteur », dont le choix a été guidé par des considérations de réalisation pratique et de rentabilité.

Le combustible subit le phénomène de la fission et dégage de l’énergie sous forme de chaleur ; il peut être de l’uranium naturel, de l’uranium enrichi, du plutonium, un mélange d’uranium et de plutonium, etc.

Le modérateur a pour rôle de ralentir les neutrons ; c’est soit du graphite, soit de l’eau lourde, ou encore de l’eau ordinaire, appelée aussi « eau légère ».

Le système caloriporteur emporte les calories ; c’est un gaz (air, gaz carbonique, hélium), un liquide (eau lourde, eau légère), un métal fondu (sodium)...

On définit donc un type de réacteur en précisant la nature de chacun de ces trois facteurs : c’est ce que l’on appelle la filière de ce réacteur ; on dira par exemple la filière uranium naturel-graphite-gaz carbonique. Par extension, le mot filière sert à désigner l’ensemble des réacteurs ainsi définis.

Ces trois facteurs peuvent donner lieu à de nombreuses variantes ; c’est ainsi, notamment, que le combustible et le modérateur peuvent être soit séparés (réacteurs hétérogènes), soit mélangés (réacteurs homogènes).


Filières industrielles

S’il y a théoriquement un très grand nombre de filières possibles, il n’en existe pratiquement que cinq qui soient actuellement en compétition.


Filière uranium naturel-graphite-gaz

Cette filière est de conception européenne. Elle a été appliquée en France à la centrale de Chinon, qui possède deux réacteurs respectivement de 230 et de 500 MWe, et à celle de Saint-Laurent-des-Eaux, qui a deux réacteurs de 530 MWe chacun.


Filière uranium enrichi-eau légère

Cette filière est de conception américaine. Le réacteur est modéré et refroidi par de l’eau ordinaire, soit sous pression (PWR : Pressurized Water Reactor), comme c’est le cas en France des centrales de Chooz dans les Ardennes (266 MWe) et de Fessenheim dans le Haut-Rhin (960 MWe), soit bouillante (BWR : Boiling Water Reactor), comme c’est le cas des centrales de Garigliano en Italie (150 MWe) et de Gundremmingen en Allemagne occidentale (237 MWe).


Filière utilisant l’eau lourde comme modérateur

Le combustible est généralement de l’uranium naturel. Les centrales de Brennilis dans le Finistère (73 MWe) et de Bruce County au Canada (4 réacteurs de 750 MWe) sont construites sur ce principe.


Filière haute température

Le combustible est constitué par de l’uranium enrichi et par du thorium dispersé dans une matrice de graphite qui assure le double rôle de gaine et de modérateur ; le réfrigérant est de l’hélium. C’est le cas des centrales de Fort Saint Vrain aux États-Unis (330 MWe) et de Geesthacht en Allemagne occidentale (22 MWe).


Filière des neutrons rapides

Dans cette filière, le réacteur produit plus de matière fissile qu’il n’en consomme. On l’a adoptée dans les centrales de Phénix en France (250 MWe) et de Chevtchenko en U. R. S. S. (350 MWe).

Ph. R.

➙ Déchets et effluents radio-actifs / Décroissance radio-active / Électricité / Modérateur / Nucléaire (énergie) / Plutonium / Réacteur nucléaire / Thorium / Uranium.