fibrome (suite)
La symptomatologie des fibromes utérins est très variable. Tantôt ceux-ci sont absolument latents et constituent une découverte fortuite au cours d’un examen gynécologique. Tantôt ils se manifestent par des ménorragies (hémorragies au moment des règles), signe fonctionnel majeur des fibromes. Il s’agit soit d’une augmentation d’abondance des menstruations, soit d’une augmentation de leur durée ; des métrorragies (hémorragies en dehors des règles) peuvent s’y associer, mais un certain rythme persiste presque toujours. L’indolence est habituelle : toute douleur, spontanée ou provoquée, témoigne de l’existence de complications ou de lésions associées.
Le toucher vaginal, combiné au palper abdominal, met aisément le fibrome en évidence par la perception d’une tumeur irrégulière, d’une dureté caractéristique, solidaire de l’utérus. L’hystérométrie révèle un agrandissement de la cavité. L’hystérographie permet de préciser la forme et la disposition du ou des fibromes.
L’évolution des fibromes est variable. Certains peuvent atteindre un volume considérable sans provoquer d’hémorragies ni de douleurs ; certains disparaissent momentanément après la grossesse ou définitivement après la ménopause ; certains petits fibromes situés sous la muqueuse sont à l’origine d’hémorragies graves ; certains sont cause de compression de l’uretère, de la vessie ou du rectum ou encore de gêne à l’accouchement. La dégénérescence maligne (cancer) est exceptionnelle.
Le traitement médical est essentiellement hormonal, mais, en fait, il n’agit que sur les phénomènes hémorragiques et n’a pas d’action sur le fibrome lui-même.
Le traitement chirurgical peut soit retirer le ou les fibromes seulement (myomectomie), soit retirer l’utérus malade lui-même (hystérectomie).
Un très grand nombre de fibromes dont la taille est modérée, qui ne sont pas compliqués et dont la croissance est lente ne sont justiciables que d’une simple surveillance. Il faut opérer, au contraire, les fibromes dont les saignements répétés sont rebelles au traitement médical, ceux qui deviennent douloureux ou se compliquent, ceux dont le volume augmente.
Ph. C.