Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

allumage

Opération ayant pour objet d’enflammer, dans les chambres de combustion du moteur à explosion, le mélange carburé air-essence qui s’y trouve vaporisé et comprimé.



Historique

Lorsqu’on chercha à appliquer le moteur à gaz à la traction automobile, on s’aperçut que tous les systèmes d’allumage existants ne pouvaient s’adapter sur des moteurs à poste mobile dont la vitesse de régime dépassait 200 tr/mn. En 1878, Carl Benz (1844-1929) s’inspira des brevets (1860) d’Étienne Lenoir (1822-1900), préconisant l’allumage par bougie et vibreur alimenté par des éléments galvaniques. La durée de ces éléments était très brève. En 1895, le marquis Albert de Dion (1856-1946) et Georges Bouton (1847-1938) présentaient un système à trembleur, qui fut concurrencé en 1897 par l’allumage Bosch par magnéto à basse tension, qui permettait de dépasser 1 800 tr/mn. En 1900, Louis Auguste Boudeville (1867-1950) inventait la magnéto, qui produisait un courant à haute tension alimentant la bougie d’allumage. Robert Bosch (1861-1942) et Eiseman industrialisèrent le procédé, qui connut le plus grand succès. En 1911, les industriels américains mirent au point l’allumage par batterie, avec bobine d’induction et distributeur de courant, commercialisé par Delco-Rémy et qui finit par supplanter la magnéto.


Allumage par étincelle électromagnétique

Quel que soit le procédé adopté — magnéto ou batterie —, l’allumage par étincelle électromagnétique repose sur le principe du courant induit. Un courant électrique à basse tension circule dans un bobinage à gros fils séparés (circuit primaire) et crée un champ magnétique.

Un second bobinage, à fils jointifs et minces (circuit secondaire), placé dans le champ magnétique, est parcouru par un flux qui s’annule lorsqu’on interrompt le courant dans le primaire.

La variation soudaine du flux engendre dans le secondaire un courant induit de haute tension qui s’oppose à cette variation et qu’on utilise pour provoquer l’étincelle d’allumage entre les électrodes de la bougie.


Magnéto

Encore utilisée ces dernières années pour l’allumage des moteurs de course, elle produit le courant à basse tension du circuit primaire par rotation d’un induit en fer doux, portant le bobinage primaire, entre les pôles d’un aimant. Cet induit supporte également le bobinage secondaire, où prend naissance un courant à haute tension lorsqu’on coupe le courant primaire par un rupteur commandé par une came. L’extra-courant de rupture est absorbé par un condensateur, et si l’étincelle d’allumage ne peut se produire à la bougie, elle éclate dans un parafoudre.


Bobine d’induction

Contenant les deux bobinages, primaire et secondaire, juxtaposés, elle n’est qu’un transformateur et nécessite une source d’énergie. Le courant alimentant le primaire provient d’une batterie d’accumulateurs, rechargée en marche par une dynamo ou un alternateur équipé d’un redresseur. Les organes mobiles du système d’allumage sont réunis dans un boîtier cylindrique, appelé allumeur, commandé par un arbre vertical entraîné par l’arbre à cames du moteur. Ces organes mobiles comprennent l’avance à l’allumage, le rupteur et le distributeur d’étincelles. Le rupteur, sous contrôle du condensateur et alimenté par le courant primaire, est composé d’un levier, ou linguet, articulé à une extrémité et portant à l’autre extrémité un plot en tungstène, normalement en contact avec un plot semblable, mais fixe et relié à la masse. L’arbre d’allumeur porte une came qui pousse un toucheau de fibre relié au linguet en son milieu et provoque l’écartement des plots par basculement du linguet.


Allumage électrostatique

La durée de décharge de l’étincelle produite par l’allumage électromagnétique est relativement longue, ce qui échauffe la bougie, risque de provoquer de l’auto-allumage et diminue la résistance d’isolement. L’allumage électrostatique, fondé sur la production d’étincelles par décharge d’un condensateur, remédie à ces défauts, la durée de l’étincelle étant extrêmement courte, ce qui favorise la combustion du mélange carburé. L’ensemble se compose d’une génératrice qui charge le condensateur et d’un interrupteur qui, par sa fermeture, fait décharger le condensateur à travers un transformateur. On peut obtenir les mêmes résultats en employant les transistors semi-conducteurs. Les impulsions magnétiques fournies par un impulseur en croix, tournant entre les pôles d’un aimant permanent, sont transformées par un déphaseur électronique qui assure l’avance à l’allumage et par un multivibrateur à transistors qui produit un courant alternatif à haute fréquence, dont la tension est élevée par un transformateur.

J. B.

allumette

Petite tige de matière combustible (bois, papier enroulé, carton) préalablement imprégnée de soufre ou de paraffine, ou mèche de coton enrobée de stéarine ou de cire, recevant à l’une de ses extrémités un petit dépôt de matière très inflammable par simple frottement, le bouton.



Historique

À l’origine, une allumette était un objet qui, incapable de créer une flamme, ne servait qu’à en transporter une existante. C’était, en général, une bûchette de bois trempée en partie dans du soufre fondu. La flamme communiquée à l’allumette provenait en général d’un briquet à silex et à amadou. L’allumette produisant une flamme est apparue vers 1809 avec le qualificatif de chimique pour la distinguer de la précédente. Elle était constituée par une tige de bois soufré, dont l’une des extrémités avait été trempée dans un mélange de chlorate de potassium, de poudre de lycopode et de gomme délayé dans un peu d’eau. On l’enflammait en la plongeant dans de l’acide sulfurique concentré. Cette allumette, d’emploi peu aisé et non sans danger, était appelée oxygénée. Vers 1830 apparut l’allumette « congrève » à friction, dont la pâte, composée de chlorate de potassium, de sulfure d’antimoine et d’eau gommée, prenait feu sur du papier de verre, non sans ratés.