Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
F

Fellini (Federico) (suite)

La conscience de la solitude amène Fellini à réaliser en 1954 La Strada. Deux misérables artistes ambulants, Zampanò et Gelsomina, séparés par le mur de l’incompréhension, ne réussissent pas à se communiquer leur besoin désespéré de tendresse. Ce film, d’une grande rigueur de style, obtint un « oscar », et fut considéré en son temps comme véritablement novateur. L’interprétation chaplinesque de Giulietta Masina contribua pour beaucoup à son succès. Après Il Bidone (1955), accueilli avec moins de passion, Fellini réalise les Nuits de Cabiria (Le Notti di Cabiria, 1957) portrait quelque peu outré d’une petite prostituée candide. Le film remporta un nouvel oscar.

Aveuglant projecteur braqué sur le chaos, la corruption, la décadence de la société contemporaine, cri d’alarme contre la puissance du matérialisme, la Douceur de vivre (La Dolce Vita, 1959) marque un tournant décisif dans l’œuvre de Fellini. Film sans conclusion, il rompt avec les règles traditionnelles de la narration cinématographique, et sa structure ouverte exprime mieux la vérité de la vie.

La nouvelle conception esthétique de Fellini s’exprime dans Huit et demi (Otto e mezzo, 1962). Tous les traits dominants du metteur en scène, l’autobiographie, l’attirance vers le surnaturel, le symbolisme baroque, l’absence de trame, se fondent dans ce film. Fellini se contemple et se mire dans la description d’un metteur en scène qui ne parvient pas à faire un film. Huit et demi est une exhortation à mieux accepter l’« autre », vivant et réel, ou simple création de l’imagination ou du souvenir, avec une généreuse compréhension.

C’est en couleurs que Fellini tourne en 1965 Juliette des esprits (Giulietta degli spiriti).

Après une période d’incertitude, Fellini tente de faire revivre le monde pétrifié de l’Antiquité romaine. Le Satyricon (1969) n’est pas une adaptation de l’œuvre de Pétrone et n’a aucun souci de vérité historique. C’est un voyage d’exploration spatiale et temporelle dans l’ère préchrétienne, que le concept de péché originel n’a pas encore atteinte. Cruel, grotesque, coloré, il traduit souvent l’excès d’un délirant sens plastique. Semblant revenir à un intimisme plus contrôlé, en 1970, Fellini réalise, pour la télévision italienne, les Clowns, généreux hommage au cirque et à ses humbles artistes. Mais, dans Roma (1971), il se livre — en recourant largement à certaines références autobiographiques et en utilisant avec maestria ses dons de poète visionnaire — à la découverte initiatique de la grande cité italienne (les Romains, l’Église, les femmes, le music-hall, le métro, la civilisation automobile, etc.) saisie dans toute sa complexité bourdonnante et quasi apocalyptique. En 1976, il détruit dans son Casanova le mythe du célèbre séducteur.

A. S.

 G. Agel et D. Delouché, les Chemins de Fellini (Éd. du Cerf, 1956). / R. Renzi, Federico Fellini (Parme, 1956 ; trad. fr., Serdoc, Lyon, 1960). / A. Solmi, Storia di Federico Fellini (Milan, 1962). / G. Salachas, Federico Fellini (Seghers, 1963). / « Fellini : 8 1/2 », numéro spécial d’Études cinématographiques (Minard, 1963). / B. Rondi, Il Cinema di Fellini (Rome, 1965). / Fellini, numéro spécial de l’Arc (Aix-en-Provence, 1971). / G. Salachas, Federico Fellini (Glénat, Grenoble, 1977).

femelle

Le terme « femelle » s’emploie comme substantif ou comme adjectif. Dans le premier cas, il désigne un animal du sexe féminin ; dans le second, il indique le sexe féminin d’un être vivant. Il se réfère à celui des deux sexes* qui produit le gamète le moins mobile et le plus volumineux.


Une femelle se différencie d’un mâle par des caractères génétiques, morphologiques, physiologiques et psychiques qui apparaissent plus ou moins précocement et qui confèrent à l’adulte son aspect sexuel. Femelles et mâles s’observent chez les animaux à sexes séparés, ou gonochoriques. Les hermaphrodites ont des organes mâles et femelles chez les mêmes individus.


Le sexe génétique

Il est déterminé très précocement par la paire de chromosomes sexuels (gonosomes) présente dans le caryotype de chaque individu. Il existe deux types génétiques de femelles ; en effet, la paire de gonosomes comprend, selon l’espèce considérée, soit deux chromosomes identiques (X et X, l’un provenant du père, l’autre de la mère), soit deux chromosomes différents (Z et W, Z provenant du père, W de la mère). La femelle porteuse de la paire XX s’observe chez des Insectes (notamment la Drosophile), chez les Grenouilles et dans l’espèce humaine ; cette femelle est dite « homogamétique », car elle produit des gamètes identiques (ovules), tous porteurs d’un chromosome X. Chez les Papillons, un Amphibien Anoure (le Xénope), les Amphibiens Urodèles, les Oiseaux, la femelle appartient au second type et possède la paire chromosomique ZW : elle est dite « hétérogamétique », car elle donne deux catégories de gamètes, les uns recevant le chromosome Z, les autres, le chromosome W, ce qui détermine le sexe du produit.


Le dimorphisme sexuel

Un dimorphisme sexuel accusé permet d’identifier d’emblée les deux sexes. La poule se distingue aisément du coq par son allure générale et par plusieurs caractères : petite crête flasque, demi-tombante, d’un rose pâle ; plumage différent par la forme, le dessin, la coloration plus terne ; absence d’ergots, de chant. La femme présente un ensemble de caractères propres à son sexe : réduction du système pileux, élargissement du bassin, accroissement des glandes mammaires, voix particulière. Chez d’autres Vertébrés, la Souris par exemple, les caractères particuliers aux deux sexes étant plus discrets, l’identification des sexes fondée sur l’aspect extérieur est moins aisée.

Certains Insectes présentent également un net dimorphisme sexuel. La femelle du Dynastes herculeus ne porte pas les immenses « cornes » frontales du mâle ; les mandibules de la femelle du Lucanus cervus sont plus petites que celles du mâle. Femelles et mâles du Papillon Lymantria dispar possèdent des ailes de forme, de couleur et de dessin différents ; les antennes sont plumeuses chez le mâle et filiformes chez la femelle. Ces détails morphologiques caractéristiques de l’un ou l’autre sexe constituent les caractères sexuels somatiques secondaires, ou plus simplement les caractères sexuels secondaires.