Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

examen (suite)

La notation en cinq points, traduits en lettres A, B, C, D, E, va dans le même sens. En effet, la notation traditionnelle situe le « passable » au milieu de la courbe normale « en forme de cloche », juste là où il est le plus difficile statistiquement de distinguer entre deux individus. Dans la notation moderne, la lettre C « passable » décalotte au contraire la courbe en cloche et étend ainsi la « moyenne » à une zone plus large, où les élèves sont indifférenciés.

Certains enseignants, mal à l’aise dans ce système qui hiérarchise moins facilement les individus, ont malheureusement faussé le système en utilisant des moins et des plus (B, C+, etc.), ce qui reconstruit le système en 20 points. La notation par lettre permet aussi plus facilement l’établissement d’un profil qui explicite le comportement du candidat dans les études et exprime sa personnalité scolaire comme une totalité.

La docimologie n’est, cependant, qu’une science annexe de la pédagogie et, si la question de l’équité est une question grave, elle n’est qu’un des aspects du problème que pose la sélection. On peut, à cette occasion, rappeler l’expérience du psychologue américain Robert Rosenthal : dans dix-huit classes d’une école primaire américaine, 20 p. 100 des élèves choisis rigoureusement au hasard furent signalés à leurs professeurs comme ayant eu des résultats particulièrement brillants à un test non verbal d’intelligence générale, permettant prétendument de prédire leur épanouissement intellectuel. Les enfants ne savaient rien, et seuls les professeurs étaient « au courant ». Au bout d’une année, ces enfants avaient réellement un gain de quotient intellectuel nettement supérieur à celui du groupe de contrôle. C’est l’attention apportée par les professeurs au comportement de leurs élèves qui avait considérablement amélioré la compréhension du message culturel qu’ils étaient chargés de transmettre. On voit donc que l’équité d’une épreuve ne peut, à elle seule, justifier un examen.

A. G.

➙ Éducation / Pédagogie.

 R. H. Lowie, Primitive Society (New York, 1920, 2e éd., 1947 ; trad. fr. Traité de sociologie primitive, Payot, 1935 ; nouv. éd., 1969). / F. Hotyat, les Examens (Éd. Bourrelier, 1962). / H. Piéron, Examens et docimologie (P. U. F., 1963). / P. Bourdieu et J.-C. Passeron, les Héritiers. Les étudiants et la culture (Éd. de Minuit, 1965) ; la Reproduction. Éléments pour une théorie du système d’enseignement (Éd. de Minuit, 1970). / Notes et contrôles, numéro spécial des Cahiers pédagogiques (S. E. V. P. E. N., 1969). / C. Baudelot et R. Establet, l’École capitaliste en France (Maspéro, 1971). / C. Grignon, l’Ordre des choses (Éd. de Minuit, 1971).

excrétion et organes excréteurs

L’excrétion est le rejet par l’organisme des déchets de son métabolisme (eau, gaz carbonique, sels ammoniacaux, urée, acide urique, sels biliaires...) et de certaines substances introduites en excès, non utilisées et éliminées sans transformation (eau, sels minéraux).


À ce double titre, l’excrétion contribue à maintenir constante la composition du milieu intérieur et joue un rôle essentiel dans la régulation de l’homéostasie.

Les organes excréteurs sont spécialisés dans cette fonction d’excrétion.


Mécanisme

À l’exception du gaz carbonique et d’une partie de l’eau, éliminés sous forme gazeuse, de l’acide urique et de la guanine, très peu solubles, éliminés sous forme de cristaux, la plupart des substances excrétées le sont en solution dans l’eau. Deux grands mécanismes physiologiques président à cette excrétion :
— la filtration passive, à travers une membrane épithéliale semi-perméable, de solutions non colloïdales par simple différence de concentration sur les deux faces de la membrane ;
— la sécrétion active de substances synthétisées des cellules excrétrices spécialisées.


Substances excrétées

Le gaz carbonique est un sous-produit du catabolisme de toutes les substances organiques (carbonées par définition). Son élimination ne met pas en jeu de dispositifs particuliers d’excrétion. Elle se fait en même temps que la pénétration de l’oxygène au niveau de surfaces épithéliales minces et vascularisées, les épithéliums respiratoires (tégument, branchies, poumons...).

L’eau, comme le gaz carbonique, est un sous-produit du catabolisme de toutes les substances organiques. Chez quelques animaux terrestres vivant dans un biotope particulièrement sec (animaux désertiques), cette eau métabolique constitue parfois la seule source d’eau compensant les pertes par évaporation, et son élimination est rigoureusement limitée. Mais, le plus souvent, les aliments ou le milieu (animaux aquatiques) apportent des quantités d’eau très supérieures aux besoins et qui doivent être excrétées.

Les sels minéraux sont apportés en excès par les aliments et, chez les animaux marins, par le milieu ; leur excrétion assure le maintien de la constance du milieu intérieur.

Les déchets azotés sont les termes ultimes du catabolisme des protéines et des bases puriques et pyrimidiques des acides nucléiques. La désamination des acides aminés libère de l’ammoniac, qui peut être éliminé directement (animaux ammonotéliques) ou après transformation en urée (animaux uréotéliques) ou en acide urique (animaux uricotéliques).


Ammonotélisme

L’ammoniac est extrêmement toxique et ne s’accumule jamais dans les cellules vivantes (sa concentration dans le sang des Mammifères ne dépasse pas 15 à 60 μmol par litre). Très soluble dans l’eau, il diffuse rapidement à travers la plupart des épithéliums en contact avec l’eau. Les Invertébrés aquatiques, les Poissons d’eaux douces et les larves d’Amphibiens sont ammonotéliques.


Uréotélisme

L’urée est un déchet azoté moins toxique que l’ammoniac (le sang humain contient normalement de 180 à 380 mg d’urée par litre) et légèrement plus soluble dans l’eau. Schématiquement, elle peut être considérée comme provenant de la carboxylation de l’ammoniac :

En réalité, son origine est beaucoup plus complexe et met en jeu un acide aminé, l’ornithine, selon le schéma du cycle de l’urée.

Les Sélaciens, les Amphibiens et les Mammifères sont uréotéliques. Les Sélaciens sont remarquables par la teneur élevée de leur sang en urée (de 5 à 25 g par litre), qui leur permet de se maintenir hypertoniques par rapport à l’eau de mer.