Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

évolution biologique (suite)

naturaliste français (Agen 1756 - Épinay-sur-Seine 1825). Accueilli à Paris par Buffon, qui lui confie le poste de sous-démonstrateur du cabinet, il écrivit l’Histoire générale et particulière des Quadrupèdes ovipares et des Serpents (1788-89) — pour faire suite à l’Histoire naturelle des Animaux de Buffon — dans laquelle il propose une classification. Il fuit la Révolution dès la Terreur, puis revient après le 9-Thermidor. À cette date, une chaire est créée pour lui au Muséum. Il composa de 1798 à 1803 l’Histoire naturelle des Poissons, puis en 1804 l’Histoire naturelle des Cétacés. Couvert d’honneurs par Napoléon, qui le fit notamment ministre d’État en 1804, comte d’Empire, puis grand chancelier de la Légion d’honneur, devenu pair de France sous la Restauration, malgré une courte disgrâce après les Cent-Jours jusqu’en 1819, il se mit à écrire une Histoire générale de l’Europe.


Jean-Baptiste de Monet, chevalier de Lamarck, Carl von Linné.

V. les articles.


Marcello Malpighi,

anatomiste italien (Crevalcore, Bologne, 1628 - Rome 1694). Docteur en médecine à Bologne (1653), puis professeur dans cette ville (1656), il passe à Pise, puis à Messine (1662). Retourné à Bologne, il fut appelé à Rome en 1691 par le pape Innocent XII, dont il devint médecin. Malpighi fut l’un des premiers qui appliqua le microscope à l’étude des tissus. Il découvrit dans le rein les glomérules qui portent son nom. Il s’intéressa également à l’embryologie. Ses ouvrages ont été réunis dans Marcelli Malpighi opera omnia (1686) et Marcelli Malpighi opera posthuma (1697-1698).


Gregor Mendel.

V. génétique.


George Gaylord Simpson,

biologiste américain (Chicago, 1902). Professeur de paléontologie des Vertébrés à l’université Harvard depuis 1959, auteur de la théorie « synthétique » de l’évolution, il a écrit divers ouvrages accessibles au grand public, notamment Tempo and Mode in Evolution (1944), traduit en français sous le titre Rythmes et modalités de l’évolution et où l’auteur invoque des mécanismes nettement différents à l’origine de la micro-évolution (variétés), de la macro-évolution (espèces) et de la méga-évolution (clades). On lui doit aussi des Principles of Animal Taxonomy (1961).


Jan Swammerdam,

naturaliste hollandais (Amsterdam 1637 - id. 1680). Docteur en médecine, il se consacra à l’étude de l’anatomie et des mœurs des Insectes. Partisan convaincu de l’ovisme et de la préformation, ou emboîtement, des germes, il tenta néanmoins d’expliquer d’une manière rationnelle les métamorphoses des Insectes. Sous l’influence de l’illuminée Antoinette Bourignon, il délaissa ses études et brûla ses manuscrits. Ses principaux ouvrages sont : De respiratione usuque pulmonum (1667), Histoire générale des animalcules privés de sang (1669) et Biblia naturae sive Historia insectorum in certas classes redacta (1737-38), ouvrage inachevé.


August Weismann.

V. génétique.

 R. A. Fisher, The Genetical Theory of Natural Selection (Oxford, 1930). / G. G. Simpson, Tempo and Mode in Evolution (New York, 1944 ; trad. fr. Rythme et modalités de l’évolution, A. Michel, 1950) ; The Meaning of Evolution (Londres, 1950 ; trad. fr. l’Évolution et sa signification, Payot, 1952) ; The Major Features of Evolution (New York, 1953). / L. Cuénot, l’Évolution biologique (Masson, 1951). / G. Canguilhem, la Connaissance de la vie (Hachette, 1952 ; nouv. éd., Vrin, 1965) ; Études d’histoire et de philosophie des sciences (Vrin, 1968). / J. Rostand et A. Tétry, la Vie (Larousse, 1962 ; nouv. éd., 1968). / P. Wintrebert, le Vivant créateur de son évolution (Masson, 1962). / Numéro spécial de l’Année biologique (Masson, 1962). / E. B. Ford, Ecological Genetics (Londres, 1964). / A. Mayr, Animal Species and Evolution (Cambridge, Mass., 1965). / C. Petit et G. Prévost, Génétique et évolution (Hermann, 1967). / T. Dobzhansky et E. Boesiger, Essais sur l’évolution (Masson, 1968). / A. Vandel, la Genèse du vivant (Masson, 1968). / F. Jacob, la Logique du vivant. Une histoire de l’hérédité (Gallimard, 1970). / S. Ohno, Evolution by Gene Duplication (New York, 1970). / J. Carles et P. Cassagnes, l’Origine des espèces (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1972). / M. et J. Gaudant, les Théories classiques de l’évolution (Dunod, 1972). / J. Piveteau et P.-E. Duroux, l’Évolution biologique ou l’antichaos (Éd. universitaires, 1972). / J.-P. Lehman, les Preuves paléontologiques de l’évolution (P. U. F., 1973).

évolutionnisme

Conception propre à plusieurs doctrines et à plusieurs écoles sociologiques et surtout anthropologiques de la seconde moitié du xixe s., faisant de l’histoire des sociétés une histoire progressive non discontinue, dans une ou dans plusieurs directions différentes, orientée ou non vers une finalité encore hypothétique suivant les auteurs.


Les évolutionnistes ont voulu fournir à l’historien un modèle d’interprétation nécessaire qui lui permettrait de rapporter l’ordonnancement des phénomènes dans le temps à un ordonnancement logique invariant. Pour l’évolutionnisme, il y a un modèle logique de développement où le simple est toujours antérieur au complexe.


L’évolutionnisme en sociologie

L’évolutionnisme, outre les analyses biologiques dont il pouvait se réclamer et qui ont eu leur importance au xixe s., a été une tentation sociologique difficile à exorciser. Il semble fournir le seul principe plausible d’ordonnancement du divers et du hasard. C’est pourquoi toutes les théories sociologiques se comprennent comme des efforts toujours répétés pour trouver un nouveau mécanisme ou une nouvelle logique d’évolution : H. Spencer, Comte (loi des trois états), Marx (dialectique universelle et orientée), Durkheim (de l’indifférenciation à la différenciation).


L’évolutionnisme en ethnologie

En anthropologie, l’évolutionnisme tel qu’il a été soutenu par les Américains (notamment Lewis H. Morgan) et les Britanniques a fait l’objet de critiques passionnées (par exemple par R. H. Lowie), faussées en partie par la caution sans réserve apportée à Morgan par Marx et Engels, et, avec un excès peut-être inverse, d’une réhabilitation fracassante par certains anthropologues.